Basket-Ball : Guy Landry Edi (capitaine des Eléphants): « Il faut respecter les athlètes »

Guy Landry Edi, le capitaine de l'équipe nationale de Basket-ball de Côte d'Ivoire
Guy Landry Edi, le capitaine de l'équipe nationale de Basket-ball de Côte d'Ivoire
Guy Landry Edi, le capitaine de l'u00e9quipe nationale de Basket-ball de Cu00f4te d'Ivoire

Basket-Ball : Guy Landry Edi (capitaine des Eléphants): « Il faut respecter les athlètes »

Avec du recul, comment analysez-vous votre qualification pour la Coupe du monde de Fiba, du 31 août au 15 septembre prochain ?

C’était un bon tournoi. Cette dernière fenêtre a été de haut niveau. Nous avons vu beaucoup de bonnes choses et il y aura nécessairement des leçons à en tirer. Vous ne pouvez pas savoir les difficultés que nous avons éprouvées avant d’atteindre cet objectif. On a eu la chance d’évoluer devant notre public et je pense que cela a été déterminant dans notre marche vers la Chine. C’était une motivation supplémentaire. Cela dit, cette bataille n’était pas gagnée d’avance. Nous savions que le Sénégal allait mettre tout en œuvre pour s’accaparer la deuxième place. Il ne fallait pas se laisser aller au découragement et rester concentré, jusqu’au bout. Parce qu’on savait qu’on avait cette chance de terminer meilleur troisième. 

Les Ivoiriens étaient inquiets, vu que vous aviez des primes impayées avant le match …

C’est toujours le cas. On savait que pour cette fenêtre Fiba, nous n’allions rien recevoir comme prime. Mais nous sommes venus parce que nous aimons notre pays et le métier que nous avons choisi d’exercer. Le Mondial étant le rendez-vous des meilleurs, il était primordial que nous y soyons. Il fallait se battre, sans réclamer quoi que ce soit pour être en position de force pour revendiquer au profit du basket-ball ivoirien. Car il est inadmissible que dans un pays comme le nôtre, qui se veut une nation de sport, on continue de déplorer ce genre de situation. Depuis que je suis dans cette sélection, on a toujours connu ces problèmes de primes impayées. Cela devrait être résolu depuis un bon moment.

Concrètement, depuis quand traînez-vous ces primes qu’on vous doit ?

Depuis 2013, on nous doit de l’argent. En 2015, c’était pareil ainsi que ces deux dernières fenêtres de Fiba que nous venons de disputer. Tout ce que nous demandons, c’est qu’on nous respecte.

Au lendemain de votre qualification, le ministre des Sports vous a reçu à déjeuner pour vous féliciter dans un restaurant de la place. Comment avez accueilli cette invitation ?

C’était une bonne réaction de sa part. Sa chaleur nous avait manqué durant le tournoi. Mais il nous l’a expliqué. Il était très chargé. Cela dit, nous attendions un peu plus de lui, au-delà du repas.

Ah bon ?

Eh oui, nous attendions qu’il vienne nous donner nos chèques ou nous rassurer par rapport au primes qu’on nous doit. En lieu et place, il nous a servi, lui aussi des promesses.  Il nous a dit qu’il était pragmatique et qu’il allait régler ces primes. Mais, un homme averti, en vaut deux. Nous sommes comme Saint Thomas.

Quel est l’état d’esprit du groupe ?

L’état d’esprit est au beau fixe. Nous ne sommes pas fixés sur l’argent. Nous sommes tous des joueurs professionnels. Nous gagnons notre vie. Mais, tout travail mérite salaire. Nous laissons nos familles pour venir défendre les couleurs de notre pays. Souvent, nous voyageons avec des fonctionnaires du ministère des Sports, mais ceux-ci ont leur frais de mission en poche. Pourquoi, on ne peut pas faire pareil pour nous ? Enfin, le ministre a fait la promesse de faire en sorte que tout cela soit effacé de nos esprit, on l’attend.

Maintenant que vous êtes qualifiés pour le Mondial, à quoi doit-on s’attendre ?

Pour le moment, nous savourons notre victoire. On sait qu’en Chine, ce sera une autre paire de manche. C’est le Mondial. On n’y va pas pour faire de la figuration. Le groupe actuel veut faire quelque chose de grand pour le pays. C’est pourquoi, il va falloir avoir une bonne préparation. Nous espérons que notre pays ne va pas encore nous lâcher. Parce ce que là-bas, c’est le haut de gamme et il n’y a pas de place pour l’improvisation. 

Pensez-vous donc que la Côte d’Ivoire peut aller loin en Chine?

C’est notre objectif. Le Mondial, est une vitrine pour la crème du basket. Si nous y allons, c’est pour réaliser des exploits, gagner des matches, surprendre et montrer au monde qu’on peut être un petit pays et réussir de grande choses. En tout cas, nous avons la volonté. Mais tout dépend de la préparation qu’on va avoir.

 

Interview réalisée par
PAUL BAGNINI