Les populations de Sirakoro (Mali) et Touroudio (Côte d’Ivoire) ont promis de mettre fin au conflit frontalier. C’était le 6 juillet à la mairie de Kaniasso, lors de la rencontre de conciliation initiée par les autorités politiques et administratives des deux pays. « Nous aurons désormais recours aux autorités compétentes en vue de régler nos différends », a promis Cissé Yacouba, chef du village de Touroudio. A cette occasion, plusieurs solutions ont été proposées aux populations de ces deux villages afin de mettre définitivement fin à ce conflit qui les oppose, notamment le respect de la zone, le traitement de la question des fusils par les forces de sécurité et des rencontres entre autorités sur les terres ivoirienne et malienne au moins deux fois par an.

Le préfet de Kaniasso, Coulibaly Seydou, a appelé les deux peuples à privilégier le dialogue en toute situation. « Ne mettons pas à mal les relations de paix ancestrales que nos deux pays ont toujours eues. Evitez de vous faire justice», a-t-il invité. Le préfet a, au nom du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, chargé le préfet de Bougouni d’intercéder auprès des hautes autorités maliennes en vue de la libération de Traoré Djakaridja, détenu à Kolondjeba, au Mali, à la suite du conflit ayant opposé Ouelli (Côte d’Ivoire) à Fakola (Mali) en 2015.

Pour Ousmane Christian Diarra, préfet du cercle de Bougouni (Mali), les populations, de part et d’autre de la frontière, devront régler les différends par la voie pacifique. «Nous espérons que cette rencontre est la dernière, vu qu’elle jette les bases d’un règlement du conflit frontalier ivoiro-malien. Nous devons renforcer la collaboration en vue de faciliter la libre circulation des biens et des personnes », dit-il.

Le président du conseil régional du Folon, Sindou Cissé a, pour sa part, déploré les affrontements entre les populations et présenté ses condoléances aux victimes maliennes et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés de Touroudio dont il a pris les soins en charge. Pour lui, c’est dans la paix et la fraternité que l’on parviendra à l’intégration des peuples dans l’espace Cedeao.

Il a, par ailleurs, salué l’implication des deux Etats dans la recherche de solutions négociées et durables. Etaient également présents à cette rencontre les maires de Manankoro (Mali), le sous-préfet de Sibirila (Mali) et le maire de Goulia (Côte d’Ivoire). Cette troisième rencontre, après celles des 24 mars et 09 août 2016, fait suite aux affrontements sanglants entre les habitants de Touroudio et Sirakoro, le 29 juin 2017, occasionnant des pertes en vie humaine, des blessés et destructions de biens.

Mabintou Koné

Correspondante Régionale