Campagne intermédiaire cacao: Le prix bord champ de 750 FCfa reconduit

Campagne intermédiaire cacao: Le prix bord champ de 750 FCfa reconduit

Depuis hier, le prix bord champ du cacao est connu. Il est de 750 FCfa comme la précédente campagne. C’est Koné Brahima Yves, le directeur général du Conseil du café- cacao (Ccc) qui l’a annoncé à l’occasion d’une conférence au siège de son institution au Plateau. Cette campagne intermédiaire débute ce 1er avril pour prendre fin le 30 septembre.

Pour soutenir ce prix, l’Etat va injecter 38 milliards de FCfa. Au cours de cette conférence, le patron du Conseil du café- cacao  avait à ses côtés le conseiller spécial du ministre de l’Agriculture et du développement rural. N’Guettia Asanvo a insisté que le prix bord champ soit scrupuleusement respecté au profit des producteurs.

Premier producteur mondial de cacao depuis des décennies, la Côte d’Ivoire qui a franchi le cap des deux millions de tonnes a, en 2012, procédé à des réformes en profondeur du binôme café-cacao. Entre 800 mille et un million de personnes  vivent, dans le pays, de cette spéculation.

Grâce à ces réformes, de 2012 à 2017, les producteurs de café et de cacao ont perçu 7362,17 milliards de FCFA (cf. tableau 7). Le revenu annuel perçu par les producteurs de café et de cacao a accru de 83% de 2012 à 2017 par la conjugaison de deux facteurs. Premièrement, le prix garanti bord-champ du cacao a augmenté de 52%, passant de 725 FCfa/kg de 2012 à 1100 FCfa/kg, à fin mars 2017 avant de baisser à 700 FCFA/kg à partir d’avril 2017, en relation avec l’évolution des cours internationaux. Deuxièmement, la production de cacao a connu un accroissement significatif de 27,55% d’octobre 2012 à juin 2017. Mamelle nourricière de l’économie ivoirienne, le binôme café-cacao  contribue, depuis 2012, à 14% au PIB et à 38% aux recettes d’exportation. Il procure plus de 1500 milliards de FCfa, par an, de revenu aux familles agricoles engagées dans la production.

Face aux défis du secteur, pour le Conseil du café-cacao, il est impérieux d’apporter des solutions efficaces encore pendantes de la filière. Il s’agit, entre autres, de rechercher à optimiser la production cacaoyère à travers le contrôle de l’appareil de production. Il convient également de canaliser toutes les initiatives actuelles d’amélioration de la productivité autour d’un optimum de production nationale fixée, de continuer à maintenir le cap en matière de lutte contre les parasites et maladies du verger tels que le Swollen shoot, d’inciter les autres pays producteurs à aller vers une coordination et une harmonisation des politiques commerciales et de production cacaoyère, afin de tirer meilleur profit du marché.

L’idée de trouver des alternatives de sources de revenu au producteur de cacao afin de continuer à les maintenir dans le système économique cacaoyer (stratégies de diversification telles que le développement de modèles d’agrosystèmes cacaoyers, la recherche de marchés de niche, etc.) et la proposition de solutions concrètes à la promotion de la transformation locale et de la consommation domestique des produits chocolatés font également partie de ces défis. Pour y arriver, la Côte d’Ivoire et le Ghana (2e producteur mondial de cacao) ont décidé d’unir leurs forces.

ANOH KOUAO