Stupéfiants : Tramadol, la nouvelle drogue qui fait fureur en Côte d’Ivoire
Le Tramadol, un antidouleur proche de la morphine, a été détourné de sa fonction première. Le produit est consommé en tant que drogue, et de plus en plus prisé en Afrique. En 2018, les services de luttes ivoiriennes contre la drogue ont saisi 44,068 tonnes de ce produit contre 26,12 tonnes en 2017. Pour 2019, ce sont 280,258 Kg qui ont été saisis fin septembre.
Parce que certains médicaments permettent de se shooter à bas prix, d’autres produits médicamenteux sont très recherchés à l’image du Tramadol. Ainsi 44,136 tonnes de médicaments détournés à des fins toxicomaniaques ont été prises avec les trafiquants en 2018.
Ces chiffres donnés par le Secrétaire général du Comité interministériel de lutte anti-drogue (Cilad), Krouma Mamadou, ont provoqué l’émoi dans la salle de conférences de la mairie d’Abobo, pleine à craquer, à l’ouverture de la célébration de la Journée internationale de lutte contre le trafic illicite et l’abus de drogue, le 28 octobre. Thème de la rencontre : « Une jeune scène, sans drogue ».
Mais, ce n’est pas tout. Les statistiques sont tout aussi alarmantes en ce qui concerne les autres drogues. Ainsi, en 2018, 1,297 Kg de cocaïne a été saisi contre 5,12 Kg en 2017.
Pour l’héroïne, 1,723 Kg a été saisi en 2018 contre 1,69 Kg en 2017.
Quant au cannabis, cette autre drogue populaire, ce sont 5,198 tonnes qui ont été arrachées aux trafiquants en 2018 contre 3,05 tonnes en 2017.
Bien entendu, les saisies de drogues et autres stupéfiants s’accompagnent des interpellations des trafiquants. 10573 d’entre eux ont été pris dans les mailles des forces de l’ordre en 2018, dont 1978 déférés.
Parallèlement à toutes ces actions, les forces de lutte se sont attaquées aux fumoirs et en ont détruit 727 en 2018. Au vu de ces statistiques, les nombreux invités du Cilad à la cérémonie d’hier auront compris que la situation de la Côte d’Ivoire n’est pas du tout enviable en matière de drogue. Elle est d’autant plus grave que la Côte d’Ivoire est passée de pays de transit à pays de commercialisation et de consommation.
Ce fait a été relevé et déploré par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Diomandé Vagondo. Il se désole que « cette économie parallèle et criminelle… qui finance le terrorisme, qui engendre la corruption et le blanchiment des capitaux » s’installe dans le pays. Avec tout ce qu’elle comporte comme conséquences néfastes pour le développement économique de la Côte d’Ivoire.
Le ministre en veut pour preuve le fait que la consommation des drogues engendre « de graves problèmes de santé publique » et anéantit alors les efforts que le gouvernement mène pour le bien-être social des populations.
Alakagni HALA