Coenraad Vrolijk (directeur régional d’Allianz Africa): ‘’La Côte d’Ivoire est désormais le plus grand hub de notre groupe en Afrique’’

Coenraad Vrolijk, le directeur régional d’Allianz Africa.
Coenraad Vrolijk, le directeur régional d’Allianz Africa.
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Coenraad Vrolijk (directeur régional d’Allianz Africa): ‘’La Côte d’Ivoire est désormais le plus grand hub de notre groupe en Afrique’’

Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir la Côte d’Ivoire comme hub opérationnel de votre groupe ?

Nous avons choisi la Côte d’Ivoire pour plusieurs raisons. D’abord, nous avons déjà deux filiales ici qui sont des leaders dans leurs différents domaines. Deuxième chose, la Côte d’Ivoire est un marché qui est très bien connecté dans la région Afrique subsaharienne. Nous sommes déjà dans 17 pays africains et nous ambitionnons d’atteindre 25 pays bientôt. Ce qui veut dire que nous serons amenés à faire beaucoup de mouvements à travers les pays du continent. Il nous faut donc des bases pour nos équipes et Abidjan, avec ses nombreuses connexions, constitue pour nous un vrai hub. Aussi, il faut dire qu’Abidjan est une ville très agréable, où il est facile à vivre et surtout à attirer des personnes de tout le continent. D’ailleurs, nous avons des employés de diverses nationalités qui travaillent ici. En plus de tout cela, il est important de souligner que l’environnement des affaires est propice pour installer notre base opérationnelle.

Que faut-il entendre par hub opérationnel ?

Abidjan hub opérationnel veut dire simplement qu’il y a des tâches destinées à tous les pays de l’Afrique qui se feront à partir d’ici. La Côte d’Ivoire sera la base pour toutes les tâches qui concernent tout le continent. Comme la communication ou encore l’informatique où nous concentrerons beaucoup d’efforts. Vous savez, Casablanca est aussi un hub, mais un hub financier. Tout comme Nairobi est le hub Ressources humaines. Mais la Côte d’Ivoire est désormais le plus grand hub de notre groupe en Afrique, avec une cinquantaine d’employés. Et cela va le rester probablement, parce que l’informatique occupe une grande place dans notre stratégie de développement, dans notre ambition de transformation, aussi bien en Afrique qu’au niveau mondial.

La Côte d’Ivoire devient donc un hub d’Allianz Africa. Qu’est-ce que cela va apporter comme changement dans vos services ici ? Est-ce qu’il y aura par exemple de nouveaux produits plus adaptés aux besoins et aux outils du moment ?

Il y a plusieurs dimensions à relever. Avant, je pense qu’il n’était pas possible d’acheter l’assurance-vie à partir du téléphone portable en Afrique. Mais depuis quelque temps, cela se fait au Kenya. Et je pense que cela va se faire ici en Côte d’Ivoire bientôt. D’ailleurs, c’est quelque chose de très intéressant pour les jeunes Ivoiriens qui sont de plus en plus connectés. Il y a aussi des produits comme les micro-assurances qui ne sont pas encore connues en Côte d’Ivoire, mais qui sont beaucoup développées en Asie et dans quelques pays africains. En fait, c’est un produit pour les masses que nous allons bientôt développer dans le pays. Il y a aussi des produits comme le cyber-assurance qui concerne les attaques informatiques. Nous sommes leader au monde dans ce segment d’assurance, qui est focalisé sur les très grandes entreprises. Nous prévoyons aussi développer ce type d’assurance en Côte d’Ivoire.

Le taux de pénétration des produits d’assurance sur le continent reste encore faible avec moins de 3%. Cette transformation opérationnelle que vous voulez impulser à partir d’Abidjan contribuera-t-elle à relever ce taux ?

Le taux de pénétration en Côte d’Ivoire est d’environ 1%, comme dans la plupart des pays africains. Et ce taux, faut-il le préciser, représente le chiffre d’affaires de tout le secteur de l’assurance dans le Pib. Au Kenya et au Maroc, c’est déjà à 3%. Ce sont d’ailleurs les seuls pays en Afrique où nous avons ce taux, excepté l’Afrique du Sud qui a un taux un peu plus élevé. Dans les pays émergents, c’est toujours autour de 3% et dans les pays développés, cela va jusqu’à 7%. Notre ambition, c’est de contribuer à faire en sorte que ce taux augmente à 2 ou 3% en Côte d’Ivoire dans quelques années. Nous croyons qu’avec les solutions d’assurance via le mobile money, nous avancerons vite. C’est pourquoi nous sommes en discussion avec les dirigeants ivoiriens pour voir comment améliorer le cadre règlementaire de l’assurance par le mobile money. En effet, il y a beaucoup de lois à prendre pour faciliter cela. Actuellement, toutes les lois en matière d’assurance concernent les paiements via les banques.

Entretien réalisé par
FAUSTIN EHOUMAN