Filière anacarde: Une forte production contrariée par les défis de la qualité

Filière anacarde: Une forte production contrariée par les défis de la qualité

Pour la campagne anacarde 2018 qui se poursuit encore, le Conseil du coton et de l’anacarde avait projeté une production de 750 000 tonnes. Sur les 700 000 tonnes que le gouvernement ivoirien exporte chaque année, ce sont, à la date du 30 mai, 630 000 tonnes qui ont été produites et enregistrées contre 610 000 tonnes à la même période, la campagne précédente.

La Côte d’Ivoire tient donc ferme sa position de leader de la production mondiale, mais la transformation dont le taux est globalement estimé à 7% demeure le ventre mou de la filière. Un défi sur lequel se greffent d’autres enjeux dont ceux de la préservation et de l’amélioration de la qualité des noix de cajou, puis une bonne politique de commercialisation. C’est le sens des missions qui sillonnent les zones de production du pays du 29 mai au 2 juin.

Les huit délégations du Conseil du coton et de l’anacarde qui ont investi Odienné, Korhogo, Tanda, Bondoukou, Dianra, Séguéla, puis Bouaké et Dabakala pour quatre jours ont un seul objectif: celui de relever avec tous les acteurs de la filière et tous ceux qui interviennent dans la chaîne de valeur, l’unique et important challenge de la qualité.

Vu que la qualité détermine la valeur marchande de la noix de cajou et des amendes sur le marché international qui fixe les prix des différentes spéculations, selon les règles de l’offre et de la demande, la Côte d’Ivoire, en attendant de réussir son industrialisation et développer son secteur agro-industriel, veut au moins mieux vendre ses noix et amendes de cajou.

À Bouaké, les encouragements du Dr Adama Coulibaly, directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, ont été exprimés par N’Dri Philippe, son conseiller technique, à l’endroit des producteurs pour les bons résultats obtenus alors que la campagne se poursuit. Ensuite, Traoré Bassoumori, coordonnateur national, chargé de la filière anacarde et acteur principal du projet qualité a, dans un langage dépouillé et avec prise sur les réalités quotidiennes des paysans, décrit en cinq grands axes les bonnes pratiques agricoles.

Lesquelles permettront aux producteurs, au-delà du prix plancher, de prétendre à des prix reflétant la vraie valeur marchande de leurs productions. «Anacarde n’est pas anacarde», pour dire combien cette spéculation prisée mérite toute l’attention qui sied à son rang.

Les spécificités du cajou de qualité

La noix de cajou de bonne qualité a un intérieur blanc. Il faut alors entretenir les plantations. Leur nettoyage doit être fait à l’intérieur comme à l’extérieur pour éviter les noix piquées par les insectes et les noix rabougries, car les transformateurs achètent les grosses noix.

En nettoyant l’extérieur des plantations, on prévient les feux de brousse puis les grosses noix mais dont l’inférieur est vide. Pour la cueillette ou la récolte, le coordonnateur conseille de ramasser immédiatement les noix qui tombent quand ils ont atteint la maturité physiologique.

Cette précaution permet d’éviter des noix moisies, mitées, et beurrées, précoces ou immatures. Il faut séparer la noix de la pomme en utilisant une ficelle et jamais avec les doigts de la main, puis se garder d’amonceler les noix au risque de les exposer au mauvais conditionnement, donc à la grande humidité au-delà de 12%, et obtenir, in fine, des noix moisies et beurrées. Les noix récoltées doivent être séchées et triées et non peu séchées et peu triées.

Pour cela, le producteur doit disposer de deux claies. Une pour le pré-séchage bord champ et l’autre pour le séchage au village. Il pourra, enfin, conditionner et stocker ses noix de cajou, qu’il devra mettre dans des sacs de jute après refroidissement.

FRANCK A. ZAGBAYOU