Ouattara Dramane dit O.D: ‘’Je suis prêt…’’

Ouattara Dramane dit O.D: ‘’Je suis prêt…’’

On vous perçoit comme un homme à plusieurs facettes. Cadre aux Impôts, mécène culturel, altruiste ; laquelle de ces facettes est la plus importante à vos yeux ?

(Rires) Je suis persuadé qu’elles se complètent. Je ne puis donc choisir. En revanche, le mot altruiste a, à mes yeux, une coloration particulière en ce qu’elle entre en résonance avec ma personnalité et les valeurs auxquelles je crois.

Pourquoi ?

Sans doute en raison des valeurs que mes parents m’ont inculquées très tôt. Mon père était chef de village et il était particulièrement attaché au bien que l’on peut faire à autrui. A peine ai-je su parler qu’il m’a entrainé dans la connaissance et dans la pratique de ces valeurs qu’il trouvait fondatrices.

Peut-on être altruiste sans arrière-pensée ? Il y en a tellement ces temps derniers, à l’approche des échéances électorales.

Je suis convaincu qu’être altruiste est une bénédiction pour soi-même, mais aussi pour les autres. Et on peut parfaitement être altruiste sans forcément attendre un ‘’retour sur investissement’’ pour parler comme les économistes. Bien entendu, le contraire n’est pas à exclure.

Dans quelle catégorie vous reconnaissez-vous ?

A votre avis ? (Rires)

Les deux !

C’est votre opinion, mais en toute humilité, je suis plus en phase avec la première catégorie.

Vous avez souvent apporté aide et assistance à des personnes démunies tant dans le cadre professionnel qu’au niveau culturel. Sur le plan humain et social, qu’est-ce cela représente pour vous ?

Il y a tellement d’exemples importants et édifiants autour de nous que mon modeste cas ne me parait pas de nature à retenir l’attention. Cependant, sachez que je ne fais rien que ne me dicte mon cœur.

A propos de cœur, il n’est un secret pour personne qu’il bat pour une commune d’Abidjan où vous avez réalisé des œuvres caritatives…

Je vois. Si vous voulez parler du Plateau, on n’y va. J’ai un lien particulier avec cette commune. C’est à la fois un lien de cœur mais aussi de raison. Au plan de l’affect, j’ai passé une partie de ma vie dans cette commune. J’y ai de la famille et elle y réside depuis 1986. J’y ai donc habité et ma famille continue d’y vivre. Sur le plan politique, je suis un citoyen engagé et je suis membre-fondateur du Rdr-Plateau depuis 1994. J’y ai occupé des responsabilités. Je suis notamment conseiller municipal. Ce sont des raisons objectives, me semble-t-il, qui motivent mon intérêt pour le Plateau. A ce double titre, j’ai décidé de me mettre au service de la population, pour les actions dont vous avez parlé, mais il y en a d’autres que j’ai posées dans la discrétion.

Vous avez dit discrétion, on vous voit de plus en plus en première ligne de l’actualité politique et sociale. Pourquoi cette mise en lumière ?

Vous connaissez le contexte dans lequel nous sommes et vous connaissez aussi le terrain du Plateau. Cette exposition procède d’un enjeu connu depuis le discours à la nation, le 31 décembre 2017 du Président de la République, Alassane Ouattara… C’est une démarche qui s’inscrit dans un cadre précis. Cependant, il y a un souci d’introduire de la clarté dans le débat social, culturel, sportif et politique au Plateau. Mon souci est de marquer ma différence en affichant mon engagement à me mettre au service de la population.

Qu’est-ce que cela cache ?

Rien que l’observateur averti ne perçoive ou que la population ne sache. Oui. Je veux jouer un rôle de premier plan dans la commune du Plateau et je n’en ai jamais fait mystère. Je le veux pour le progrès économique et social, je le veux pour le renouveau, je le veux pour la transformation qualitative, je le veux pour un nouveau pacte social avec les habitants qui ont besoin d’être remis au cœur de la gestion de la cité. Je suis à la tête d’une équipe studieuse, compétente avec une bonne grille de lecture des enjeux et défis en présence. Nous allons faire du bon travail, nous allons faire de cette commune la vraie vitrine d’Abidjan et partant du pays tout entier. C’était une promesse du Président Félix Houphouët-Boigny.

Beaucoup d’observateurs découvrent votre côté militant, longtemps « obstrué » par la facette de mécène culturel, concrètement, quel est votre parcours politique ?

Je rappelle que suis membre fondateur du Rdr-Plateau. A la création de ce grand parti en 1994, nous étions quatre (4) à installer son démembrement communal. Il y avait Doh Isaac, Koné Lamissa, Grodji Jean Baptiste et moi-même. J’ai été le premier secrétaire du bureau local. Peu après, j’en fus le premier secrétaire communal. En 2001, c’est en tant que directeur de campagne du candidat Marcel Amon Tanoh (actuel ministre des Affaires étrangères), que l’équipe a mené campagne pour les municipales. Et puis, il y a eu la crise de 2002, (il fait une pause, le regard vide avant de reprendre son souffle), j’ai été menacé de mort, et par la suite, j’ai été contraint à l’exil. Mais avant, il m’a fallu mettre ma famille à l’abri. Ces moments difficiles ont été un vrai traumatisme pour mes enfants. Une fois le calme revenu, j’ai fait mon retour avant d’occuper le poste de secrétaire départemental adjoint du Rdr pour après occuper, depuis deux ans, le poste de commissaire politique du parti.

Dans les colonnes d’un confrère, vous avez récemment rendu hommage au maire actuel pour le travail accompli, n’est-ce pas là un paradoxe quand on sait vous convoitez le même poste ?

Je n’y vois aucun paradoxe. J’ai rendu hommage au maire sortant. C’est un ainé. J’ai beaucoup de respect pour son sens du devoir. Il a passé 17 ans à la tête de la mairie du Plateau. Il a  accompli beaucoup de choses. Il a un bilan à défendre. Cependant, j’ai également déclaré qu’il me semblait que le temps était venu pour lui de faire place à ses jeunes frères responsables que nous sommes. Il gagnerait beaucoup à tourner la page et à passer le flambeau. Regardez-vous même la moyenne d’âge des candidats qui sont en lice. Il y a dans les moments actuels des leçons à tirer. Le Plateau a besoin de sang nouveau, d’un nouveau souffle. Au surplus, je ne sais pas ce qu’il voudrait encore faire qu’il n’a pas eu le temps et/ou les moyens d’accomplir pendant 17 ans.

C’est plus clair à présent. Quelles sont vos réelles chances  de victoire ?

Elles sont de l’ordre de 100%. Mes chances d’emporter la victoire aux municipales prochaines sont de 100 % au moment où vous m’interrogez. Je ne le dis pas pour la formule, je l’affirme par rapport au travail que nous avons accompli sur le terrain, avec le soutien clair des partis qui constituent la base du Rhdp. Vous avez, sans doute  suivi, il y a peu, le soutien que le Rdr-Plateau, l’Udpci-Plateau, le Mfa-Plateau et des cadres du Pdci-Plateau m’ont apporté. Avant cette étape importante de notre marche pour la mairie, il y a eu les mouvements des jeunes « ODacieux» du Plateau  en ma faveur suivi de l’investiture des femmes de la commune de toutes obédiences dont le choix s’est porté sur ma modeste personne. J’ajoute à cela, le soutien de nos jeunes frères anciennement membres de l’ex-Lmp proche de l’ancien Chef de l’État, M. Laurent Gbagbo. Fort de tous ces engagements inédits, je répète que je suis prêt. Mieux, je vais pour gagner la mairie. Je le déclare parce que les populations du Plateau souhaitent fondamentalement une nouvelle dynamique. Elles souhaitent essayer autre chose, avec un nouveau leadership. Et c’est tout à fait raisonnable, et à leur honneur.

Mais, sur quoi porte votre projet ?

Je voudrais bien pouvoir le dire mais je ne le peux, à cause de la loi. Nous ne sommes pas encore en campagne. Cela dit, je voudrais indiquer que notre projet, s’inscrit dans le cadre d’une démarche inclusive pour une démocratie participative que nous avons élaboré. Notre approche sera construite autour d’un modèle de gestion originale, transparente et productive. Notre vision du Plateau est moderne, c’est un véritable écosystème de développement décentralisé intégré. Il se fonde sur l’innovation sociale et le lien cohésif. Si Dieu le veut, je reviendrai sur tous ces points au moment opportun.

Interview réalisée par
AMÉDÉE ASSI