Un ouvrage, le premier du genre, écrit par un magistrat ivoirien praticien en exercice, Théodore Dagrou, président de la 3e Chambre civile et commerciale B, est à la disposition de tous, magistrats, avocats, commissaires de justice, juristes d’entreprise, enseignants.

Un manuel de 318 pages, rédigé pendant trois années, et qui cristallise dix années de pratique de cassation du magistrat hors hiérarchie Théodore Dagrou, à la naissance duquel ont contribué les plus hauts magistrats de ce pays. Une cérémonie de dédicace de l’ouvrage : « Le manuel de la pratique de la Cassation en Côte d’Ivoire », présidée par le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Jean Sansan Kambilé, a eu lieu le 24 juin 2025, à la salle des pas perdus de la Cour d’appel du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.

Dans sa présentation du manuel, Me Boto Léon-Paul, président de l’Association des jeunes avocats de Côte d’Ivoire (Aja-CI), a déclaré : « Ce livre mérite bien d’être dénommé un manuel ». « Il repose sur six piliers. Il est didactique et pédagogique c’est-à-dire qu’il est destiné à enseigner, former et guider. Il est essentiel et complet (notions fondamentales et clés). Il est pratique (mise en œuvre de connaissances). Il est organisé (plan détaillé). Il est maniable (format pratique à consulter). Il est spécialisé (domaine précis) », a-t-il expliqué.

Ce manuel prend en compte toutes les questions liées à la mise en œuvre du recours, depuis son introduction devant la Cour de cassation jusqu’au prononcé de l’arrêt. A savoir, le gain de temps sur l’Intelligence artificielle et de toutes les problématiques de la pratique de la cassation en Côte d’Ivoire.

Me Boto Léon-Paul a relevé que ce manuel va permettre aux avocats de comprendre "les cas d’ouverture de pourvoi en cassation en matière civile et pénale et la formulation des moyens de cassation, la bête noire dans la rédaction du pourvoi. Et également les erreurs à éviter (27 erreurs en matière civile et 10 erreurs en matière pénale).

Parrain de la cérémonie, le président de la Cour de cassation, Yua Koffi, a déclaré que cet ouvrage vise à améliorer l'efficacité de son institution dans sa mission de contrôle et de justice. « Je voudrais donc me contenter ici de relever que le manuel de la pratique de la cassation cadre parfaitement avec la raison qui m’a toujours animé, celle de faire en sorte que la Cour de cassation soit davantage efficace dans l’accomplissement de sa mission de rendre justice », a-t-il justifié. Et de lancer cette invitation : « Comme lui, nous ne devons pas nous contenter de traverser la magistrature et la justice. Nous devons plutôt accomplir l’œuvre de judicature avec l’idée et la volonté de laisser notre empreinte. Ainsi, nous pourrons contribuer à faire évoluer la jurisprudence et le droit de façon générale ».

Ce Vade-mecum a été co-préfacé par le président de la Cour de cassation et Mme le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Florence Loan épouse Miézan. L’auteur, Théodore Dagrou, a relevé que ce manuel est une œuvre scientifique parce qu’il a respecté tous les standards en matière de rédaction des textes juridiques avec l’approche « ontologique ».

« Nous en avons reçu de nos devanciers, nous devons, nous aussi, être utiles aux autres, plus particulièrement aux cadets, en leur partageant notre expérience et notre espérance. Ayant cela à l'esprit et à cœur, mon souci a été et demeure de pouvoir faire ma part. Ce à quoi je me suis toujours attelé avec détermination, application, obstination et dévotion », a-t-il dit. Et de renchérir : « Puissent ces écrits aider à la mise en œuvre judicieuse du pourvoi en cassation et à son traitement efficace ! ».

Des témoignages des praticiens du droit sur l’auteur, notamment l'ancien bâtonnier Me Adjé Luc ; de N'Dri Mathurin, de la 3e Chambre civile et commerciale B de la Cour de cassation ; de l’avocat général à la retraite, Noël Kodjané et d'Ahmed Souleymane Coulibaly, procureur général près la Cour des comptes, ont meublé cette rencontre.

Cette cérémonie a été rehaussée par la présence du président de l’Ascad, du représentant du Conseil supérieur de la magistrature, du commandant supérieur de la gendarmerie, de hauts magistrats des juridictions suprêmes, des Cours d’appel, de Mme le bâtonnier de l’Ordre des avocats et tribunaux, des avocats et des praticiens du droit.