Musique de Côte d’Ivoire :L’Aprodem-CI crie son indignation après le Masa 2018

Musique de Côte d’Ivoire :L’Aprodem-CI crie son indignation après le Masa 2018

Musique de Côte d’Ivoire :L’Aprodem-CI crie son indignation après le Masa 2018

L’industrie musicale ivoirienne traverse une crise profonde. Bien que confrontés à la mévente des supports de musique liée à plusieurs facteurs dont le piratage des œuvres de l’esprit, les producteurs, bon an mal an, continuent d’exercer leur métier qui est devenu presque un sacerdoce, afin d’éviter à l’industrie musicale en Côte d’Ivoire une mort certaine. « C’est donc avec un grand étonnement que nous avons observé, à la faveur de la tenue du Masa 2018, que les producteurs, réunis au sein de l’Aprodem-CI, n’ont pas du tout été associés à ce rendez-vous culturel très important aussi bien pour notre pays que pour l’Afrique tout entière ».

Ce constat fait par Henri Kattié, président de l’Association des producteurs et éditeurs de musique de Côte d’Ivoire (Aprodem-CI), a justifié la tenue d’une conférence de presse, le 22 mars, dans un restaurant à Angré Les Oscars. Entouré par les membres de son bureau exécutif, Henri Kattié a tenu à exprimer l’indignation de ses pairs face à ce manquement, mais surtout pour les propos désobligeants tenus à leur endroit lors des festivités. « Ce n’est pas le fait de n’avoir pas été invités qui nous choque, ce sont les allégations de certaines personnes qui, par ailleurs, sont des nôtres et occupent même le rang honorifique de membre d’honneur que nous dénonçons. Ils ont déclaré dans des instances officielles qu’il n’y a pas de producteurs en Côte d’Ivoire. Nous assimilons ce genre de déclarations à une insulte à notre corporation et à un manque de respect né de la mauvaise foi ou d’autres desseins dommageables à une association régulièrement reconnue et inscrite comme telle en Côte d’Ivoire », a-t-il martelé, mettant à l’index principalement Koné Dodo, membre du comité d’organisation du Masa et membre d’honneur de l’Aprodem-CI.

Les producteurs, par cette rencontre donc, souhaitaient recadrer les choses et répondre à ceux qui, maladroitement, font croire aux autorités de tutelle et à l’opinion publique qu’il n’y a plus de producteurs en Côte d’Ivoire. « Les producteurs sont bel et bien là. Ils continuent d’exercer leur activité bien qu’évoluant dans un secteur, à l’évidence, sinistré. La preuve, avant le Masa, Koné Dodo, le directeur du Palais de la culture, a pu bénéficier du catalogue de deux des nôtres, en l’occurrence le premier vice-président, Antonio Dahouindji de la maison de production Dream Maker et Ousmane Diarra de Musicolor. On ne peut donc raisonnablement faire une telle démarche vers des producteurs et affirmer, dans la foulée, qu’ils n’en existent pas ».

Henri Kattié a conclu la conférence par l’engagement de ses pairs à œuvrer au développement de l’industrie musicale en Côte d’Ivoire. Et d’annoncer une série de rencontres, dans les prochains jours, avec les acteurs du milieu et, particulièrement, avec le ministère de la Culture et de la Francophonie.

SERGES N’GUESSANT

Légende : Henri Kattié (troisième à partir de la gauche) entouré par les membres de l’Aprodem-CI présents à la conférence.