Ahmadou Bakayoko, Dg Eranove. (Ph: Dr)
Ahmadou Bakayoko (Dg Eranove) : « En six ans, nous avons raccordé près de 15 millions de personnes au réseau électrique »
Le nouveau directeur général du groupe Eranove présente son bilan et les défis à relever qu'il laisse à son successeur à la tête de la Cie et de la Sodeci.
Après six ans passés à la tête du groupe Cie-Sodeci, quel sentiment vous anime au moment où vous partez ?
J’ai eu la chance d’être promu directeur général d’Eranove par les actionnaires que représentent les dirigeants de l’entreprise. Cette promotion est pour moi, le signe de la reconnaissance d’un travail accompli par moi, certes, mais aussi, par les 9000 employés de Cie et de Sodeci qui sont engagés au quotidien pour satisfaire les Ivoiriens.
En six ans, quelles ont été vos réalisations majeures à la tête de la Cie et de la Sodeci ?
La première chose, c’est d’abord l’accès à nos services essentiels. Les services dont nous avons besoin au quotidien. A côté de l’Etat de Côte d’Ivoire qui a mobilisé des investissements significatifs, notre contribution à nous, en tant que Cie dans l’électricité, et Sodeci dans l’eau et dans l’assainissement, a été de manière opérationnelle, de raccorder toutes ces populations qui, une fois qu’elles sont dans des zones couvertes par le réseau, ont besoin d’accéder à ces services. Et donc, ce sont des travaux, des activités opérationnelles, du matériel à mobiliser, pour être au rendez-vous d’une croissance.
Et quelle évaluation faites-vous de l’impact de vos actions sur la population ?
Les chiffres de ces six dernières années ont été particulièrement impressionnants. Au niveau de l’électricité, nous avons plus que doublé le nombre d’abonnés à la Cie. Mais derrière un abonné à la Cie, il faut comprendre qu’il y a plus de cinq personnes, puisqu’il s’agit d’un ménage. Donc, lorsque vous prenez ces chiffres, en six ans, c’est près de 15 millions de personnes en Côte d’Ivoire que nous avons raccordées au réseau électrique, dont la vie a changé au quotidien parce qu’elles bénéficient de ces services.
Et concernant l’eau potable ?
Au niveau du service de l’eau potable, c’est plus de 6 millions de personnes qui ont été raccordées au réseau d’eau potable. Donc, c’est plus de 21 millions de personnes qui, grâce aux investissements réalisés par l’État, qui a apporté les infrastructures à proximité, ont bénéficié de ces services. Mais avant cela, nous avons pris le soin de les recevoir, de leur expliquer comment ça marche, de les accompagner dans la préparation de leur installation intérieure pour être prêtes à recevoir les services et de réaliser concrètement ces raccordements. En somme, c’est une belle progression de l’accès aux services essentiels. Donc, mes collaborateurs et moi en sommes particulièrement fiers. À cela, il faut ajouter également une amélioration dans certains éléments de service aux clients.
Lesquels par exemple ?
Un des indicateurs que nous aimons prendre dans nos métiers, c’est vraiment, le délai moyen de dépannage. C’est-à-dire, lorsqu’il y a une situation, quelle réactivité ont nos services pour régler le problème des clients. Et sur ce point, on a des baisses de 40% à la Cie et plus de 50%, à la Sodeci, du temps moyen de dépannage. Donc, malgré le fait d’avoir doublé le nombre de clients, on a été, dans le même temps, capables de réduire de plus de 40% le temps de dépannage. Pour atteindre ce résultat, nous avons mis en place des initiatives, nous avons prépositionné les équipes, nous avons fait du dépannage à distance dans certains cas et nous avons modernisé les instruments. Aujourd’hui, nos techniciens ont des tablettes, ils reçoivent du call center directement dans leur tablette toutes les informations clients, y compris le géoréférencement du client et ils n’ont plus qu’à se rendre chez ce client-là pour pouvoir le dépanner. Donc, nous avons vraiment une belle progression. Mais chez nous, nous ne comptons pas que les éléments techniques. Les enjeux humains, les enjeux liés à l’environnement et au climat sont des choses très importantes pour le groupe. Marcel Zadi Kessy a donné le ton, avec un engagement en faveur de ces questions depuis de longues années et nous poursuivons cette approche.
Qu’en est-il de la question du délestage qui était un sérieux problème pour les Ivoiriens ?
Effectivement, concernant la question du délestage, nous sommes une entreprise qui, en lien avec l’État, exploitons une infrastructure. Ce sont des moments qui n’ont pas été faciles pour nos clients et je voudrais saisir cette occasion-là pour leur demander la compréhension. Je voudrais vraiment les assurer que tous les employés de notre compagnie sont également dans la société ivoirienne. Nous avons des collaborateurs qui viennent de toutes les régions, de toutes les ethnies, de toutes les catégories socio-professionnelles. Donc, quand un Ivoirien a un problème, autour de lui, il y a un agent de la CIE et de la Sodeci à qui il exprime ses insatisfactions. Le délestage a été difficile, mais l’État de Côte d’Ivoire, dans son rôle au niveau de l’électricité, de signature des contrats sur les capacités de production, a pris des engagements et réalisé, en lien avec ses partenaires, des investissements importants pour que la capacité de production soit à la hauteur de la demande. Notre rôle à nous, c’est la capacité qu’on nous a donnée de s’assurer qu’elle fonctionne dans les meilleures conditions. Et ça, à ce niveau, on s’y est attelé à le faire travailler. Les barrages hydroélectriques, vous vous souvenez qu’on avait des difficultés. On a investi dans de meilleurs outils de prévision, de planifi cation, qui permettent vraiment de faire prendre conscience à tout le monde, de manière anticipée, des risques sur ces barrages. Donc, nous sommes engagés sur cette question, même si nous n’en avons pas tous les leviers. L’État a fait des très belles choses dessus pour le confort des Ivoiriens.
Quels sont, selon vous, les principaux défis du secteur énergétique en Côte d’Ivoire, que vous laissez derrière vous ?
Bien entendu. Toute œuvre humaine a des axes de progrès. Il y a de nombreux chantiers qui ont été débrayés, dont certains sont terminés, d’autres ne le sont pas complètement. Le point le plus important, c’est vraiment la satisfaction des clients. Nous avons, en Côte d’Ivoire, une demande extrêmement forte de raccordement. Quand j’arrivais à la tête des structures, on raccordait autour de 150 000 clients, un peu moins de 200 000. Aujourd’hui, on est parfois à plus de 700 000 clients. Et Si on s’en tient aux propos des clients, on peut l’arrondir à un million de clients abonnés. Soit 5 millions de bénéficiaires par an. Ce n’est pas toujours évident. On n’a pas pu toujours répondre aux besoins. Et je crois qu’on se donne les moyens de faire plus en termes d’accès. Sur la question des perturbations techniques, l’insuffisance du service, on travaille de concert avec l’État pour améliorer cela. Pour notre part, nous avons réduit le délai de dépannage. Sur les aspects commerciaux de facture, on a commencé à diversifier les canaux de communication aux clients pour leur permettre de mieux comprendre. Et je pense que là aussi, il y a un axe, pour mes successeurs, de plus communiquer. Ma plus grande fierté au moment où je sors de ces deux compagnies, ce sont les hommes et les femmes. Parce que j’ai pu à la fois découvrir des talents, mais contribuer à faire émerger des talents. Plus d’une centaine de cadres ont été nommés à des fonctions et pour la plupart, issus déjà des entreprises. Nous avons investi des sommes très importantes dans la formation de ces cadres. Nous continuons d’investir dans la formation de manière générale de tous les collaborateurs. Mais on a investi dans la formation parce que ce sont ces générations-là qui vont demain, dans deux ans, cinq ans, dix ans, être capables de régler les défi s de demain.
Une page se referme et une nouvelle s’ouvre. En tant que directeur général du groupe Eranove. Quelles seront vos ambitions ?
Alors, la bonne nouvelle, c’est que je n’ai pas encore pris fonction, ce qui veut dire que je ne peux pas encore, à ce jour, parler au nom du groupe Eranove. Il s’agit aujourd’hui de la passation des charges. Donc, permettez-moi de m’en tenir à ce que je viens de terminer. Et peut-être ce que je peux dire, qui, de toute manière, pour toute entreprise de Côte d’Ivoire, est une réalité, et donc qui sera une réalité de l’autre côté aussi, probablement, c’est le digital et la modernisation. C’est quelque chose sur lequel nous avons beaucoup avancé, au niveau de Cie-Sodeci, avec de nombreux services pour les clients, des applications qui ont été téléchargées plus d’un million de fois, entre les deux sociétés, avec une dizaine de canaux clients digitaux. On va où le client est. Et, c’est sans compter tous les systèmes internes qu’on a mis pour faciliter le travail. Et nous avons même mis en place une intelligence artificielle au sein de Cie-Sodeci, réservée donc aux collaborateurs, parce qu’aujourd’hui, c’est une technologie qui permet d’être plus efficace dans les process. Et nous l’avons appelée Marcel IA, en souvenir à Marcel Zadi-Kessy, pour lequel, dans cette maison, nous avons tous un profond respect.
INTERVIEW RÉALISÉE PAR
RADIO CI ET FRATERNITÉ MATIN
En six ans, quelles ont été vos réalisations majeures à la tête de la Cie et de la Sodeci ?
La première chose, c’est d’abord l’accès à nos services essentiels. Les services dont nous avons besoin au quotidien. A côté de l’Etat de Côte d’Ivoire qui a mobilisé des investissements significatifs, notre contribution à nous, en tant que Cie dans l’électricité, et Sodeci dans l’eau et dans l’assainissement, a été de manière opérationnelle, de raccorder toutes ces populations qui, une fois qu’elles sont dans des zones couvertes par le réseau, ont besoin d’accéder à ces services. Et donc, ce sont des travaux, des activités opérationnelles, du matériel à mobiliser, pour être au rendez-vous d’une croissance.
Et quelle évaluation faites-vous de l’impact de vos actions sur la population ?
Les chiffres de ces six dernières années ont été particulièrement impressionnants. Au niveau de l’électricité, nous avons plus que doublé le nombre d’abonnés à la Cie. Mais derrière un abonné à la Cie, il faut comprendre qu’il y a plus de cinq personnes, puisqu’il s’agit d’un ménage. Donc, lorsque vous prenez ces chiffres, en six ans, c’est près de 15 millions de personnes en Côte d’Ivoire que nous avons raccordées au réseau électrique, dont la vie a changé au quotidien parce qu’elles bénéficient de ces services.
Et concernant l’eau potable ?
Au niveau du service de l’eau potable, c’est plus de 6 millions de personnes qui ont été raccordées au réseau d’eau potable. Donc, c’est plus de 21 millions de personnes qui, grâce aux investissements réalisés par l’État, qui a apporté les infrastructures à proximité, ont bénéficié de ces services. Mais avant cela, nous avons pris le soin de les recevoir, de leur expliquer comment ça marche, de les accompagner dans la préparation de leur installation intérieure pour être prêtes à recevoir les services et de réaliser concrètement ces raccordements. En somme, c’est une belle progression de l’accès aux services essentiels. Donc, mes collaborateurs et moi en sommes particulièrement fiers. À cela, il faut ajouter également une amélioration dans certains éléments de service aux clients.
Lesquels par exemple ?
Un des indicateurs que nous aimons prendre dans nos métiers, c’est vraiment, le délai moyen de dépannage. C’est-à-dire, lorsqu’il y a une situation, quelle réactivité ont nos services pour régler le problème des clients. Et sur ce point, on a des baisses de 40% à la Cie et plus de 50%, à la Sodeci, du temps moyen de dépannage. Donc, malgré le fait d’avoir doublé le nombre de clients, on a été, dans le même temps, capables de réduire de plus de 40% le temps de dépannage. Pour atteindre ce résultat, nous avons mis en place des initiatives, nous avons prépositionné les équipes, nous avons fait du dépannage à distance dans certains cas et nous avons modernisé les instruments. Aujourd’hui, nos techniciens ont des tablettes, ils reçoivent du call center directement dans leur tablette toutes les informations clients, y compris le géoréférencement du client et ils n’ont plus qu’à se rendre chez ce client-là pour pouvoir le dépanner. Donc, nous avons vraiment une belle progression. Mais chez nous, nous ne comptons pas que les éléments techniques. Les enjeux humains, les enjeux liés à l’environnement et au climat sont des choses très importantes pour le groupe. Marcel Zadi Kessy a donné le ton, avec un engagement en faveur de ces questions depuis de longues années et nous poursuivons cette approche.
Qu’en est-il de la question du délestage qui était un sérieux problème pour les Ivoiriens ?
Effectivement, concernant la question du délestage, nous sommes une entreprise qui, en lien avec l’État, exploitons une infrastructure. Ce sont des moments qui n’ont pas été faciles pour nos clients et je voudrais saisir cette occasion-là pour leur demander la compréhension. Je voudrais vraiment les assurer que tous les employés de notre compagnie sont également dans la société ivoirienne. Nous avons des collaborateurs qui viennent de toutes les régions, de toutes les ethnies, de toutes les catégories socio-professionnelles. Donc, quand un Ivoirien a un problème, autour de lui, il y a un agent de la CIE et de la Sodeci à qui il exprime ses insatisfactions. Le délestage a été difficile, mais l’État de Côte d’Ivoire, dans son rôle au niveau de l’électricité, de signature des contrats sur les capacités de production, a pris des engagements et réalisé, en lien avec ses partenaires, des investissements importants pour que la capacité de production soit à la hauteur de la demande. Notre rôle à nous, c’est la capacité qu’on nous a donnée de s’assurer qu’elle fonctionne dans les meilleures conditions. Et ça, à ce niveau, on s’y est attelé à le faire travailler. Les barrages hydroélectriques, vous vous souvenez qu’on avait des difficultés. On a investi dans de meilleurs outils de prévision, de planifi cation, qui permettent vraiment de faire prendre conscience à tout le monde, de manière anticipée, des risques sur ces barrages. Donc, nous sommes engagés sur cette question, même si nous n’en avons pas tous les leviers. L’État a fait des très belles choses dessus pour le confort des Ivoiriens.
Quels sont, selon vous, les principaux défis du secteur énergétique en Côte d’Ivoire, que vous laissez derrière vous ?
Bien entendu. Toute œuvre humaine a des axes de progrès. Il y a de nombreux chantiers qui ont été débrayés, dont certains sont terminés, d’autres ne le sont pas complètement. Le point le plus important, c’est vraiment la satisfaction des clients. Nous avons, en Côte d’Ivoire, une demande extrêmement forte de raccordement. Quand j’arrivais à la tête des structures, on raccordait autour de 150 000 clients, un peu moins de 200 000. Aujourd’hui, on est parfois à plus de 700 000 clients. Et Si on s’en tient aux propos des clients, on peut l’arrondir à un million de clients abonnés. Soit 5 millions de bénéficiaires par an. Ce n’est pas toujours évident. On n’a pas pu toujours répondre aux besoins. Et je crois qu’on se donne les moyens de faire plus en termes d’accès. Sur la question des perturbations techniques, l’insuffisance du service, on travaille de concert avec l’État pour améliorer cela. Pour notre part, nous avons réduit le délai de dépannage. Sur les aspects commerciaux de facture, on a commencé à diversifier les canaux de communication aux clients pour leur permettre de mieux comprendre. Et je pense que là aussi, il y a un axe, pour mes successeurs, de plus communiquer. Ma plus grande fierté au moment où je sors de ces deux compagnies, ce sont les hommes et les femmes. Parce que j’ai pu à la fois découvrir des talents, mais contribuer à faire émerger des talents. Plus d’une centaine de cadres ont été nommés à des fonctions et pour la plupart, issus déjà des entreprises. Nous avons investi des sommes très importantes dans la formation de ces cadres. Nous continuons d’investir dans la formation de manière générale de tous les collaborateurs. Mais on a investi dans la formation parce que ce sont ces générations-là qui vont demain, dans deux ans, cinq ans, dix ans, être capables de régler les défi s de demain.
Une page se referme et une nouvelle s’ouvre. En tant que directeur général du groupe Eranove. Quelles seront vos ambitions ?
Alors, la bonne nouvelle, c’est que je n’ai pas encore pris fonction, ce qui veut dire que je ne peux pas encore, à ce jour, parler au nom du groupe Eranove. Il s’agit aujourd’hui de la passation des charges. Donc, permettez-moi de m’en tenir à ce que je viens de terminer. Et peut-être ce que je peux dire, qui, de toute manière, pour toute entreprise de Côte d’Ivoire, est une réalité, et donc qui sera une réalité de l’autre côté aussi, probablement, c’est le digital et la modernisation. C’est quelque chose sur lequel nous avons beaucoup avancé, au niveau de Cie-Sodeci, avec de nombreux services pour les clients, des applications qui ont été téléchargées plus d’un million de fois, entre les deux sociétés, avec une dizaine de canaux clients digitaux. On va où le client est. Et, c’est sans compter tous les systèmes internes qu’on a mis pour faciliter le travail. Et nous avons même mis en place une intelligence artificielle au sein de Cie-Sodeci, réservée donc aux collaborateurs, parce qu’aujourd’hui, c’est une technologie qui permet d’être plus efficace dans les process. Et nous l’avons appelée Marcel IA, en souvenir à Marcel Zadi-Kessy, pour lequel, dans cette maison, nous avons tous un profond respect.
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RADIO CI ET FRATERNITÉ MATIN