Festival des arts et de la culture Agni: De la cohésion ethnique à la cohésion nationale
Festival des arts et de la culture Agni: De la cohésion ethnique à la cohésion nationale
Vitrine du patrimoine Akan ouverte sur le monde moderne actuel, le FESTAGNI (Festival des arts et de la culture Agni) plonge l’Ivoirien au plus profonds des racines et des traditions multiséculaires africaines. Comme le dit si bien son promoteur, Eric Ané, cet événement qui compte cinq années d’existence, constitue, pour le moins, une plateforme qui permet de «raffermir les liens et d’ouvrir de nouvelles perspectives» pour les membres de la grande famille des Agni.
Un des ethnies du groupe Akan, les Agni, il faut le noter, se présentent sous divers angles: Indénié, Djuablin, Sanwi, Moronou, Agni Tiassa, Bini et Bona. Les Indénié sont localisés dans la région d’Abengourou, à l’est de la Côte d’Ivoire. Les Djuablin, on les trouve à Agnibilékrou, un peu plus au Nord de la capitale de l’Indenie. Les Moronou sont de Bongouanou, à l’Ouest d’Abengourou. Enfin les Bini et les Bona sont confinés dans le pays Brong.
Pris en étau…
«Le peuple Bini et Bona est pris en étau (...). Ils sont localisés dans la région du Gontougou, alors qu’ils ne sont pas Brong. Il n’est pas question de les laisser pour compte et les considérer comme une parenthèse du monde Agni. Agni, ils le sont. Bel et bien !», précise Eric Ané, commissaire du FESTAGNI. Aussi, a-t-il décidé que cette année, à la faveur de la 5e édition, du 15 au 18 novembre 2017, un gros plan soit fait sur ce sous-groupe Agni, pour ainsi dire.
En clair, le FESTAGNI est en train de semer la graine de la cohésion sociale au sein des membres de la cette grande famille socioculturelle qui a pour descendant Ano Asoman, ancêtre des Agni. De ce fait, cet événement qui fait la part belle à la promotion des valeurs culturelles, se présente comme le trait d’union qui scelle l’unité des membres d’un milieu culturel qui a pour dénominateur commun la langue Agni. Même s’il reste qu’à bien des égards, elle présente des nuances et certaines variances.
Thiémélé Edjampan Amoikon est un des doyens d’âge des cadres du peuple Agni. Au lancement de la 5e édition du FESTAGNI, à Abidjan, le 19 octobre 2017, il a salué le bienfondé de ce festival. Pour cet homme politique avisé (membre du PDCI-RDA), il sait que l’union, la paix et la cohésion sociale constituent le socle, gage d’un développement économique et social durable. Mais, pour y arriver, il est conscient qu’il faut faire du chemin ; si on s’en tient par exemple, à la grave crise que vient de traverser la Côte d’Ivoire.
Renforcer sa cohésion
«Si les entités de base ne sont pas solides, il est clair que la base ne tiendra pas», précise Thiémélé Edjampan, en se référant aux groupes ethniques. «Raison pour laquelle, chaque groupe doit mettre tout en œuvre pour renforcer sa cohésion. De sorte que naisse en son sein, le sentiment d’appartenir à ce groupe, mais aussi au pays», précise-t-il. En clair, assure-t-il, «cette unité est indispensable pour assurer une cohésion nationale forte ». Par conséquent, «nous devons tous nous y atteler», exhorte-t-il.
Au cours d’une conférence inaugurale qu’il a prononcée au lancement dudit festival, Dr Koffi Ehui Bruno, lui aussi cadre Agni, a abondé dans le même sens. Il a suggéré que soit mise sur pied, une fondation pour promouvoir, codifier et harmoniser l’essence de la culture Agni. Et au-delà, l’essence du patrimoine Akan, de façon globale. C’est-à-dire, une fondation qui prendra en compte le patrimoine Baoulé, Brong, Attié, Abey, Adioukrou, etc. question donc de franchir un pas de plus vers la cohésion sociale ethnique, prélude à la «cohésion nationale forte» !
Marcel APPENA
marcel.appena@fratmat.info