Mode/Eloi Sessou : Le boubou, la nouvelle arme secrète de séduction !
Mode/Eloi Sessou : Le boubou, la nouvelle arme secrète de séduction !
Le styliste a dévoilé, le 7 septembre, à la faveur de la soirée VIP de la 10e édition du Festival des grillades d’Abidjan, à l’espace Latrille Events, un soupçon de sa nouvelle collection.
Après sa collection « Dream Girls » (Filles de rêve), présentée en février dernier, Eloi Sessou remet le couvert avec une nouvelle collection dans laquelle il (re) présente le boubou sous toutes ses coutures. Et dans tous ses…éclats !
Les convives de la soirée VIP de la 10e édition du Festival des grillades d’Abidjan, le 7 septembre, en marge du spectacle d’Ismaël Lô, le crooner venu du Pays de la Teranga, ont eu la primeur de découvrir les prémices de cette ode esthétique au boubou, arme secrète, à juste titre, de séduction, de la femme africaine, en général, et sénégalaise en particulier.
Tenue du jour, de soirée, de sortie, de tous les jours, le boubou épouse avec le créateur, le corps de la femme sous toutes ses coutures. Sauf prime la force du détail avec la patte d’Eloi Sessou.
Avant d'être de la mode, le boubou se révèle à travers le doigté du styliste, d'abord comme un vêtement de qualité qui peut être porté dans différentes occasions dans toute l’Afrique même si c’est le Sénégal qui en est le porte-étendard. Le boubou, ou bubu, en effet, est un vêtement panafricain qui est aussi bien porté par les hommes que par les femmes.
Le mot est dérivé du wolof mbubb ou mboubeu, désignant le même vêtement. Les modèles varient suivant les régions et les usages. Ils portent d'autres noms en fonction de la région tels que Djellaba (Maroc), Drékéba (Côte d’Ivoire/Mali), Agbada (Yoruba, Dagomba), Babban Riga (Haoussas), K'sa (Touareg)...
Toutes les femmes sont des reines…, des Signares.
Un brin intimiste, Eloi Sessou semble travailler pour la toilette de chaque femme en boubou. Pour en faire de chacune une reine. Et sonnant donc en écho à la célèbre chanson éponyme d’Ismaël Lô dont les paroles sont d’une sublime esthétique poétique : « Toutes les femmes sont des reines. Certaines plus reines que les reines. Elles disent des choses qui surprennent. Elles brisent les hommes qu'elles enchaînent... »
Tel un forçat qui s’érige en orfèvre, le créateur de mode bosse sur la base du boubou avec évidemment de petites touches propres à sa ligne comme le retour du près du corps en apparence ou du près du corps en bas des boubous qui sont coupés. S’il n’entend pas faire de tous ses fans des Signares, c’est tout comme.
Les Signares (du portugais Senhoras) sont les jeunes femmes noires ou métisses de la Petite-Côte du Sénégal, dans les comptoirs de Rufisque (Rufisco) au XVIIe siècle, puis de Gorée et finalement de Saint-Louis jusqu'au milieu du XIXe siècle. Cet ourlet historique pour montrer toute la force universelle que revêt le boubou sous le prisme du métissage culturel. Car, si, en général, les Sénégalaises aiment les couleurs chaudes, dans les boubous d’Eloi Sessou, on retrouve quand même des couleurs sombres comme le noir. Pour différencier ses créations des autres, il utilise la mousseline de coton, de soie et du crêpe.
La plupart du temps, les boubous sont faits à partir de basin brodé – un tissu brillant et damassé, mais aussi le wax ou la dentelle. Le tout avec une broderie subtile, customisé avec perles et la manière avec laquelle on décore les boubous qui font vraiment la différence. Une allégeance à la classe et l’élégance féminine en somme.
REMI COULIBALY