Macroéconomie/Alassane Ouattara: "La situation aurait été pire n’eut été l’intervention de la Banque africaine de développement"
Il a indiqué que la place de la Bad sur le continent est plus que jamais centrale, d’autant plus que de nombreux facteurs exogènes – notamment les pénuries de produits importés par l’Afrique, l’augmentation des taxes commerciales par l’administration Trump et l’inflation – sont loin de trouver des solutions. Tant les positions sont éloignées sur les différents sujets. « Les fondements même du multilatéralisme sont remis en question et l’heure est plus grave pour les pays fragiles et les économies africaines », a-t-il relevé.
Le Président de la République s’est donc inquiété de ce que « toutes ces évolutions risquent de fragiliser davantage les pays en développement et particulièrement les économies africaines en accentuant les pressions inflationnistes, les risques de surendettement, les déséquilibres macroéconomiques et les injustices sociales ».
En conséquence, « dans ce contexte délétère, les perspectives économiques mondiales restent modestes et celles de l’Afrique – bien qu’en légère hausse – restent insuffisantes pour répondre au besoin de transformation du continent et surtout de protection des populations », à en croire le Président Ouattara. Ce, quand bien même les taux de croissance à l’échelle mondiale et africaine sont respectivement projetés à 3,1 % sur la période 2026 – 2030 et de 3,3 % en 2024 à 4 % en 2026, selon le Fonds monétaire international (Fmi). D’où son appel à des investissements massifs dans les secteurs sociaux, la mobilisation stratégique des leviers de croissance – en particulier le capital humain – dans l’innovation.
Adesina – Kaba, « un couple efficace » au profit de la Côte d’Ivoire
Alassane Ouattara s’est également félicité de la bonne coopération que la Bad a entretenu avec la Côte d’Ivoire durant la dernière décennie. Il a attribué cette collaboration fructueuse à l’engagement dont ont fait preuve le président sortant du Groupe de la Bad, Dr Akinwumi Adesina et la ministre de l’Économie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba. Saluant particulièrement le leadership d’Akinwumi Adesina, le Chef de l’État a souligné « une approche intégrée qui a permis de recentrer l’action de la Banque sur les leviers essentiels d’un développement inclusif ».

Le Président de la République a par ailleurs lancé un message d’encouragement aux médias africains qui s’engagent désormais dans la promotion du nouveau récit qui porte l’écriture d’une autre histoire de l’Afrique, pour en montrer les réalités et le potentiel socio-économique, politique et social. « Je salue les représentants de tous les médias nationaux et internationaux venus de tous les continents. Je souhaite que les médias montrent les aspects positifs et réjouissants de notre continent. Car les Africains font beaucoup d’efforts et cela n’est pas très bien réalisé au niveau des télévisions internationales », a-t-il suggéré. Soulignant que « l’Afrique a besoin d’encouragements et de quelques bonnes nouvelles », malgré le contexte international tendu – notamment en Europe de l’Est et au Moyen-Orient - qui l’affecte forcément.
Le Président Ouattara a profité de l'occasion pour rendre hommage à ses pairs qui ont effectué le déplacement d'Abidjan. Ce sont notamment le Ghanéen, John Dramani Mahama ; le Comorien, Mohamed Azali et l'ancien Président mozambiquain, Joakim Chisano. Sans oublier le Premier ministre nigérien et les autres chefs de gouvernement et représentants de Chefs d'Etat. Des salutations ont aussi été adressées au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres qui s'est exprimé par visio-conférence.