Fête d’igname en pays Abidji: Une célébration pour renforcer la cohésion sociale

La fête d'igname en pays Abidji.
La fête d'igname en pays Abidji.
La fu00eate d'igname en pays Abidji.

Fête d’igname en pays Abidji: Une célébration pour renforcer la cohésion sociale

Fête d’igname en pays Abidji: Une célébration pour renforcer la cohésion sociale

La fête d’igname dénommée « N’Gbarow-Mbô » marquant le nouvel an, en pays Abidji, principalement chez les « Egnebe », a été célébrée le 27 août 2017, dans le village de Bécédi. Également appelée fête des prémices ou de la procréation, cette célébration ancestrale et  de retrouvailles des fils et filles du terroir, fut  l’occasion pour eux de renforcer  la cohésion sociale et les liens familiaux.

Les festivités ont été essentiellement marquées par l’ambiance populaire, un concours culinaire et les danses traditionnelles (Djanico, danse des anciens combattants ; N’Dolé, danse des femmes battant des baguettes et le Cida).

Symbole de fécondité et de purification

Le « N’Gbarow Mbô » incarne la  fécondité et la purification. En effet, très tôt (5 heures du matin), les femmes vêtues de blanc, en état de pureté et n’étant pas mariées aux étrangers, accompagnées de l’adorateur et des initiés, se sont  rendues à la rivière sacrée, avec les produits de leur récolte pour vénérer la déesse des nombreuses maternités « Eyidi » ou « Attama ». Ce, en vue de bénéficier de sa protection et de ses bénédictions. Elles y sont revenues avec du kaolin et la première parmi elles  à tomber en transe à la rivière portait une cuvette d’eau.

Après la libation faite par  le chef de terre, l’adorateur a fait le mélange de l’eau et du kaolin, symboles de la fécondité. Pour conjurer le mauvais sort, il a ensuite procédé à une séance de purification en marquant du kaolin sur les fronts.

Le secrétaire exécutif à l’organisation de cette fête, Yao Daniel, a révélé que seule la famille Akpagué-Bossô, gardienne de la rivière sacrée, détient le secret de l’adoration et de l’initiation.

Les femmes interdites de cuisine, les mannes prioritaires au festin

Le rituel effectué, chaque famille immole un mouton en remplacement du gibier obtenu par le passé à travers des battues organisées pendant trois jours. Les femmes, ce jour-là, sont interdites de cuisine. Les  hommes jouant ce rôle, dressent des foyers dans les rues et sur la place publique pour le faire.

Le foufou est le principal met concocté. Avant d’être consommé, dans la convivialité par tout le monde,  selon  Latt  Ahossi Philippe, fils du village,  des incantations sont d’abord faites et les ancêtres sont les premiers à être servis. L’ambiance est rythmée par le tam-tam parleur.

BELLARMIN YAO KAN
CORRESPONDANT REGIONAL


L’Unesco et élus locaux pour sa promotion et sa préservation

Le maire Essy Sahoré soutenu par son conseil municipal, apporte un appui considérable à l’organisation et à la valorisation du « N’Gbarow-Mbô ». Pour  lui, il est important de pérenniser les valeurs traditionnelles pour éviter de perdre nos origines. Ainsi, il faut faire la jonction entre la tradition et le modernisme.

Par ailleurs, une délégation de l’Unesco conduite par son Représentant-résident en Côte d’Ivoire, Dr. Yao Ydo, était à l’édition de 2014. Il  envisage, rappelons-le, de la promouvoir et de la documenter  avec le soutien  du ministère de la Culture et de la Francophonie. Ce, en vue de sa  préservation pour une Côte d’Ivoire émergente, avec la culture comme socle de son développement durable.

BELLARMIN YAO KAN