Diplomatie culturelle : La Côte d’Ivoire ouvre un pavillon à la biennale de Venise

Le Pr Konaté et Henri N'Koumo à l'extrémité en compagnie de Jems Kokobi et Joana Choumali
Le Pr Konaté et Henri N'Koumo à l'extrémité en compagnie de Jems Kokobi et Joana Choumali
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Diplomatie culturelle : La Côte d’Ivoire ouvre un pavillon à la biennale de Venise

Diplomatie culturelle: La Côte d’Ivoire ouvre un pavillon à la biennale de Venise

La Côte d’Ivoire sera présente à la 57ème exposition internationale d’art de la biennale de Venise. Après 2013, c’est la deuxième fois que le pays ouvre un pavillon à la plus grande des biennales d’art du monde. L’information a été donnée, le 28 avril 2017, à Abidjan-Plateau par le Professeur Yacouba Konaté, commissaire du pavillon Côte d’Ivoire. La cérémonie d’inauguration du pavillon est prévue pour le vendredi 12 mai 2017.

A l’initiative de cette participation, le Pr Konaté a indiqué que la Côte d’Ivoire la doit à son ambassadrice en Italie, S.E. Mme Janine Tagliante-Saracino, amateur d’art. Projet porté par la suite par le ministère de la Culture et de la Francophonie avec l’aval du ministre Maurice Kouakou Bandaman. Selon lui, l’ambassadrice qui a fait partir plusieurs artistes ivoiriens pour des expositions depuis sa nomination croit fermement à la diplomatie culturelle.

Ainsi la participation de la Côte d’Ivoire à cet important rendez-vous du monde de l’art permettre de communiquer de manière pertinente sur son image et surtout sur la créativité de ses artistes. « Du point de vue de la création contemporaine la Côte d’Ivoire mérite d’être connue. Et d’ajouter que l’initiative de S.E. Mme Janine Tagliante-Saracino constitue un progrès dans la prise en compte de la présence de ce pays sur le plan international.

A propos des cinq artistes qui représenteront la Côte d’Ivoire, le commissaire du pavillon Yacouba Konaté, Professeur de philosophie à l’université Félix Houphouët Boigny et président honoraire de l’Association internationale (Aica) a indiqué qu’il s’agit, pour l’heure, des meilleurs que le pays compte.

Ce sont Ouattara Watts vivant aux Etats Unis et reconnu comme le peintre ivoirien le plus coté au monde. Né à Korhogo (Côte d’Ivoire), il vit et travaille à New-York. « Ses peintures aux couleurs chaudes de Ouattara Watts sont comme un geste : un grand geste qui sert à l’allégorie de la connaissance pour créer des environnements de recherche, sans avoir les preuves du sens de la vérité », fait remarquer le Pr Konaté.

Jems Robert Koko Bi, véritable maître sculpteurs qui vit et travaille entre Essen en Allemagne et Abidjan était de l’expédition de 2013. « Pour avoir été témoin et acteur dans l’attaque terroriste du 13 mars 2016 à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, il revit dans ses sculptures l’expérience de l’horreur », relève le commissaire général.

A cet effet, il présente au pavillon de son pays, entre autres, des œuvres intitulées « La diaspora », « Racine », « Henrike ». La dernière pièce est un hommage à l’ex-directrice du Goethe institut d’Abidjan assassinée lors de l’attaque de Bassam. « Henrike » est un trône qui se dresse majestueusement. « Brisée, cassée, Henrike Grohs qui est morte dans ses bras était majestueuse », a-t-il confié avec une voix étreinte d’émotion.

Quant à Joana Choumali, le Pr Konaté affirme que c’est la meilleure photographe de la Côte d’Ivoire. Elle vit et travaille à Abidjan. Dans ses créations seront exposées au pavillon Côte d’Ivoire, elle met la photographie en mouvement comme dans un art mixte. Une série de portrait de femme qui se distingue par des maquillages très marqués. Elle explique qu’il s’agit d’un moyen pour attirer la lumière et s’affirmer dans la société. Choumali explique que dans son projet « Miss médias », elle renvoie le miroir à tous ceux qui décrivent cette manière de faire de ses femmes.

Présentant Joachim K. Silué, le commissaire du pavillon Côte d’Ivoire que ses installations sont de véritable « tableaux vivants ». « Ce sont le souvenir de ses expériences personnelles, et du matériel recyclé pour trouver une nouvelle source de renaissance. Des commentaires intimes sur la réalité de la condition humaine », dira-t-il. Joachim K. Silué est né à Abidjan (Côte d’Ivoire), il vit et travaille à Modena (Italie).

Poursuivant, il soutient que les œuvres de Raimondo Galeano, à « base de pigments fluorescents de nous conduisent par leur luminosité dans une forte tension entre le rêve et la réalité, entre le jour et la nuit. » Raimondo Galeano est né à Catanzaro en 1948 (Italie), il vit et travaille à Bologne (Italie).

« Les œuvres de ces cinq artistes, dira Yacouba Konaté, convergent vers une ligne commune, une vision intime du monde, donnant ainsi une contribution précieuse et importante à l’art contemporain (…) Et d’ajouter que dans leurs créations ces artistes « saisissent le passage du temps ». Ou encore le « Jus du temps » si l’on veut bien donner une appellation au thème qu’ils ont en commun. Il faut souligner que le curateur est Massimo Scaringella, curateur indépendant reconnu pour ses échanges intenses avec les pays extra européens. Notons que la biennale de Venise est ouverte de mai en novembre 2017.

CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info