Santé maternelle: ''On n’a plus le droit d’enregistrer 614 décès'', décide la ministre

Santé maternelle: ''On n’a plus le droit d’enregistrer 614 décès'', décide la ministre

Santé maternelle: ''On n’a plus le droit d’enregistrer 614 décès'', décide la ministre

La ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida, Dr Raymonde Goudou-Coffie a présidé, le 29 avril à Abidjan-Plateau, la « Journée de plaidoyer en faveur de la santé maternelle et infantile en Côte d’Ivoire », une initiative du Programme national de la santé de la reproduction et de la planification familiale (Pnsme) et de son partenaire Jhpiego (affiliée à l’Université Johns Hopkins).

« On n’a plus le droit, en Côte d’Ivoire, de dire que ce pays enregistre 614 décès sur 100.000 naissances (statistique de 2012). Je refuse également que le paludisme continue de tuer des femmes et des enfants, que le cancer du col de l’utérus continue de tuer », a résolu la première responsable de la santé. Avant d’appeler toutes les composantes de la société à s’impliquer davantage dans le combat pour la préservation de la santé de la mère et de l’enfant.

La ministre qui n’a pas manqué de solliciter une fois encore l’appui des partenaires dans  la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, afin de rapprocher le pays des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), a donc décidé de s’engager à tout mettre en œuvre pour la réduction « considérable » des statistiques élevées, relatifs au taux de morbidité maternelle et infantile.

A ce niveau, Dr Raymonde Goudou-Coffie a exhorté  les sages-femmes à mener leur tâche avec professionnalisme, de sorte à contribuer efficacement à la réduction du taux de mortalité. Mais surtout à rétablir la confiance entre les agents de la santé et la population.  « retravailler à resserrer les liens », a-t-elle exhorté.

« Je veux que les populations sachent qu’on va jusqu’à elles pour mener le combat de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, nous sommes sur le terrain en permanence et nous refusons de voir les femmes continuer de mourir en couche. Cette lutte, c’est l’affaire de tous », a sensibilisé Dr Raymonde Goudou-Coffie. Qui a surtout salué la contribution de Jhpiego. « J’attends beaucoup de vous. J’ai vu que vous étiez proches du ministère de la Santé ».

Quant à la représentante de Jhpiego, Dr Mam Awa Touré,  elle estime que « les chiffres inquiétants de la mortalité maternelle liés à la grossesse en Côte d’Ivoire ne peuvent laisser personne indifférent ». Aussi a-t-elle poursuivi: « il y a plusieurs défis qui restent à relever. Notamment,  la qualité des prestations et la faible disponibilité des ressources, aussi bien financière que technique. Engageons-nous à  investir dans la santé maternelle pour qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie ».

Jhpiego est un leader international dans la santé infantile, la santé de la reproduction et la planification familiale. Et il contribue au niveau de près de 30 pays à mettre en exécution des stratégies novatrices, efficaces et de réduction de la mortalité maternelle et infantile. En Côte d’Ivoire où l’Ong est installée depuis 1997, Jhpiego a appuyé le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida à mener des interventions au niveau  de la planification familiale, la prévention du cancer du col de l’utérus et le Vih/Sida.

En 2012, en Côte d’Ivoire, la mortalité maternelle s’élevait à 614 décès pour 100.000 naissances  vivantes (EdsIII). Cette mortalité  élevée est essentiellement due aux hémorragies (36)%, aux dystocies (20%), à l’éclampsie (18%), aux complications des avortements (15%), ainsi qu’aux infections post-partum (4,8%).

Si rien n’est fait, a-t-on également appris, la Côte d’Ivoire ne sera pas en mesure d’atteindre les Omd 4 et5: « améliorer la santé maternelle, néonatale et infantile ».

Isabelle Somian
isabelle.somian@fratmat.info