RDC: la marche de l'opposition se déroule sans heurt
RDC: la marche de l'opposition se déroule sans heurt
L'opposition a mis de nombreux manifestants dans les rues de Kinshasa, samedi 27 septembre. La marche s'est déroulée dans de bonnes conditions. « Non à toute modification de la constitution » : les manifestants ont demandé le dialogue prévu dans l'accord-cadre de Nairobi, la libération de Jean-Bertrand Ewanga et d'autres prisonniers politiques.
C’était une marche test et ils étaient nombreux les Kinois, hommes et femmes, jeunes et vieux, qui y ont participé. La manifestation n’a pas dérapé et la police également a eu un bon comportement ; elle s’était mise à l’écart. Jusqu’à destination, sur le boulevard Triomphal au niveau du stade des Martyrs, aucun incident n’a été signalé. Et les organisateurs ont eu à délivrer leur message après voir exigé le dialogue prévu par l’accord-cadre de Nairobi.
Le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Bruno Mavungu, a appelé le peuple à se mobiliser pour défendre le pays : « Le pays est en péril ! Mettez-vous debout ! ».
Des animateurs des ONG de défense des droits de l’homme comme la Voix des sans voix et la Sado ont aussi pris la parole, Dolly Ibefo de la Voix des sans voix : « Certaines personnes ont commis des crimes, elles cherchent à s’accrocher au pouvoir, nous disons : elles ne peuvent pas demeurer au pouvoir ».
Les autres orateurs ont exigé la libération des prisonniers politiques, citant au passage Jean-Bertrand Ewanga, le secrétaire général de l'Union pour la nation congolaise (UNC).
Le pouvoir parle d’ « échec patent » de l’opposition
L'un des organisateurs de la marche à Kinshasa, Vital Kamerhe, président de l'UNC, considère que ce rassemblement est une réussite : « C’est une marche qui a drainé du monde. Nous avons marché sur 11 kilomètres, mais il y avait du monde compact sur une distance de 7 kilomètres. Nous avons communié avec notre peuple à l’unisson, donc l’opposition dans son ensemble, avec la société civile aussi parce qu’il y avait la Sado, il y avait la Voix des sans voix et les autres. Et nous avons tous donné le même message c'est-à-dire « Non à la révision constitutionnelle » et nous disons que la Céni n’est pas indépendante et qu’il doit y avoir alternance en 2016 ».
Emmanuel Ramazani Shadari, président du groupe parlementaire du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) à l'Assemblée, au pouvoir, lui, minimise : « Dans la ville de Kinshasa, -cette ville compte plus ou moins 12 millions d’habitants-, malheureusement aujourd’hui [samedi, NDLR], l’opposition était incapable de mobiliser même 4 000 personnes. C’est un échec patent de l’opposition parce que les personnalités qui se réclament opposantes ne sont plus suivies par le peuple. Le peuple a besoin d’action et non pas de discours clientélistes. Donc l’opposition congolaise, j’ai l’impression qu’elle n’a plus de discours et surtout qu’elle n’est plus suivie et qu’elle n’a plus de stratégie ».