Crash du vol MH17: des preuves détruites?
Crash du vol MH17: des preuves détruites?
Les gouvernements ukrainien et malaisien accusent ce samedi les séparatistes prorusses d'altérer des indices sur le site du crash de l'avion de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine.
Des indices altérés par des rebelles prorusses sur le site du crash de l'avion malaisien? C'est ce que soupçonnent gouvernements ukrainien et malaisien.
"L'intégrité du site a été compromise, et il y a des indications montrant que des indices vitaux n'ont pas été préservés sur place. Des interférences sur la scène du crash risquent de fausser l'enquête elle-même", a déclaré le ministre des Transports malaisien Liow Tiong Lai, qui doit se rendre en Ukraine samedi. "Ne pas empêcher de telles interférences constituerait une trahison à l'égard des vies qui ont été anéanties", a-t-il lancé.
"Nous devons avoir un accès total au site et nous assurer que les indices sur le site de l'accident ne sont pas altérés", a ajouté le ministre. "Le plus important maintenant est d'établir qui a abattu l'avion malaisien MH17. Nous réclamons justice".
Presque simultanément, le gouvernement ukrainien a accusé les rebelles, soupçonnés d'avoir abattu le Boeing malaisien, de "chercher à détruire, avec le soutien de la Russie, les preuves de ce crime international".
Difficile accès à la zone
Des dizaines de rebelles prorusses en armes barrent la petite route qui traverse la zone où sont tombés les débris de l'avion et la tension est forte avec les dizaines de journalistes présents.
"Nous sécurisons la zone car les experts sont en train de travailler. C'est normal de ne pas pouvoir accéder à ce type de scène", affirme selon l'AFP celui qui se présente comme le commandant rebelle du bataillon chargé de la sécurité du site, sans donner son nom de famille.
Même difficultés pour les observateurs de l'OSCE. "Hier, nous n'avons pas eu accès au site entier et nous avons eu très peu de temps. Nous souhaitons observer les corps, leur conservation, voir si les débris ont été bougés", explique à la presse un porte-parole avant d'aller discuter avec les secouristes.
Les corps à la morgue
A Grabove, les secouristes ont entamé le ramassage des restes humains des 298 passagers du vol MH17, qui gisent depuis bientôt deux jours dans la campagne ukrainienne.
Les corps, certains déjà très noircis et gonflés après plus de 36 heures passées à l'air libre, sont ensuite empaquetés dans de grands sacs mortuaires noirs, puis transportés sur des civières avant d'être regroupés dans un bus.
Leur destination: la morgue de Donetsk. D'après les insurgés prorusses, 27 corps trouvés à quelques kilomètres de là, près d'un autre village, ont déjà été rapatriés à la morgue de la principale ville de la région, aux mains des rebelles séparatistes.
Hollande veut des "certitudes"
Le président français François Hollande a jugé samedi qu'il ne fallait "pas être simplement sur des hypothèses" mais "sur des certitudes", disant attendre des "conclusions incontestables" d'une enquête internationale sur le crash de l'avion.
"Si nous voulons qu'il y ait une suite, il ne faut pas être simplement sur des hypothèses, il faut être sur des certitudes", a déclaré le chef de l'Etat, qui s'exprimait à N'Djamena en marge d'un déplacement en Afrique.
LEXPRESS.fr avec AFP