Mamamouchi

Mamamouchi

Mamamouchi

Comme seules les fins de semaines paisibles le permettent, j’ai eu le loisir de regarder un film, à la télé. A la fin, j’eus l’impression que c’est la vie qui dépeint maintenant, grossièrement,  les navets. C’était l’histoire d’une déclaration d’amour. Malgré les apparences. Le Gugusse aimait la fille. Elle, ne le voyait que comme un gros Narcisse, le regard toujours fixé sur son nombril proéminent. L’histoire d’un dépit amoureux donc.

La drague a d’abord commencé par des murmures, pas assez audibles. Alors une première correspondance, bof. Des cris d’orfraie ensuite, m’enfin aurait-elle les portugaises ensablées, les oreilles bouchées aux hurlements intempestifs ? Il faut prendre le haut-parleur et s’évertuer à écrire des tracts. Les politiciens couards utilisent bien cette méthode, pourquoi ne pas l’expérimenter ? Et il franchit allègrement  le pas en voulant faire de l’esprit en plus ! Hélas, il fut à l’humour ce que les œufs de lump sont au caviar. Sans finesse aucune et l’esprit désespérément chagrin.

Dans ses échanges épistolaires, il veut dire sans dire et se marre quand il pleure en réalité. Le fait est que c’est un nain qui pourtant se baisse pour rentrer par la grande porte. De peur de se cogner la tête. Mamamouchi qu’il veut être ! Rien de moins que ça ! Zut, a-t-il demandé à son autre, ce bon vieux Jourdain ? Que vouloir s’élever à de prétendues dignités ne rend guère digne ? Que la culture,-  zut encore !-, est comme la confiture ? Que moins on en a plus on en étale, mélangeant les torchons et les serviettes pour faire son philosophe ?

Automédication et surdosage narcissiques l’avaient rendu aigre. Et il s’en prend à tout l’entourage de la convoitée, se rêvant Prince parce qu’il rêve de Cendrillon. Il croit en sa virtuosité pamphlétaire et à sa notoriété pour faire tomber des têtes et l’Impertinente, la Nulle, la Marie couche-toi (Ben quoi, c’est ainsi qu’on les qualifie toutes non, les filles ‘’récalcitrantes’’ ?) avec. Mais la plume, si légère, comme devrait l’être toute plume datant de Mathusalem a du mal à s’envoler et à séduire les lecteurs.Trempée dans le fiel de l’envie, embourbée dans l’orgueil, elle écrit avec colère, à tort et à travers.

Zut, décidément ! Gugusse aurait pu être drôle, dans ses habits d’Arlequin aux couleurs criardes. Que non, il a choisi d’être Zorro avec une épée en latex, un cheval de bois, un masque et une cape de couleur rouge sang. Donc exagérément visible. Trois fois zut, l’excès tue ! Mais le sait-il ? Ses coups de canif désordonnés veut taillader des personnes qui ne font même plus attention au mythomane. À force de le voir, ils s’étaient habitués au personnage et à sa meute de sbires.

Ce film donc, regardé le week-end m’en a appris encore sur les ravages de l’envie. Hier Mamamouchi la trouvait particulièrement intelligente, pertinente et si elle l’avait voulu,il aurait ceint sa crinière qu’il comparait aux constellations du ciel d’une couronne dorée. Aujourd’hui, las que ses vers n’arrivent pas à l’attirer vers lui, elle  est devenue la onzième plaie d’Israël. Il n’arrête plus de fantasmer, de dire, de redire, d’écrire, de réécrire et enrichir ses histoires des précieuses broderies de sa féconde imagination. Oubliant que souvent, le lendemain des jubilations cyniques porte malheur. Et le sort des envieux en est un triste exemple. Quelle vie !

Par Oumou D.