Profession d’experts-comptables : L’Ordre déclare la guerre aux fraudeurs

Pascale Guéi-Ecaré en a profité pour rappeler les fondements juridiques de la profession, en citant l’article 5 de l’ordonnance n°2009-387 du 1er décembre 2009, qui stipule que « Nul ne peut porter le titre d’expert-comptable ni en exercer la profession s’il n’est inscrit au tableau de l’Ordre ». D'autant plus que malgré cette réglementation, de nombreuses infractions ont été constatées, parmi lesquelles des cabinets opérant sans être inscrits au tableau de l’Ordre, la sous-traitance illégale avec des personnes non qualifiées, l’usage de faux stickers et attestations, mais également l’usurpation de signature et d’identité professionnelle.
Face à ces dérives, le Conseil de l’Ordre a annoncé une série de mesures. La présidente a notamment indiqué que « chaque cas avéré d’exercice illégal fera désormais l’objet d’une plainte officielle, appuyée par la force publique ». Les contrevenants s’exposent à des peines allant de un à deux ans de prison et à une amende pouvant atteindre 5 000 000 de francs CFA, a-t-elle ajouté.
Pour renforcer la prévention, l’Oecci a instauré un dispositif de contrôle qualité auprès de tous ses membres depuis le 1er avril 2025, a fait savoir sa présidente. Des contrôleurs assermentés sont chargés de vérifier l’application des normes professionnelles, afin de garantir la conformité et l’éthique de la profession. Au dire de Pascale Guéi-Ecaré, l’Ordre va également intensifier sa coopération avec le Centre de Promotion des Investissements de Côte d’Ivoire (Cepici) pour filtrer les demandes suspectes de création d’entreprise. Une campagne médiatique nationale sera lancée pour informer le public des risques liés à la complicité d’exercice illégal, souligne-t-elle.
La première responsable de l'Ordre a aussi invité le grand public à la prudence, en exigeant des preuves de qualification et en ne faisant appel qu’aux professionnels inscrits au tableau de l’Ordre. « Le Conseil de l’Ordre tient à rassurer le public sur les efforts qui sont consentis pour que les professionnels délivrent des services de qualité à leurs clients », a-t-elle conclu.
Lors de cette rencontre avec la presse, Pascale Guéi-Ecaré était accompagné de Dominique Agbalessi, 2ème vice-présidente ; de Joachim Oka, trésorier et en charge du dossier de l’exercice illégal au sein du Conseil de l’Ordre et d'Honoré Kouamé, membre du Conseil.