Célébration de l’An 65 : Bouaké veut offrir aux Ivoiriens une fête nationale mémorable (Reportage)

Les premiers chapiteaux ont été dressés sur la A8. (Ph: Abdoulaye Coulibaly)
Les premiers chapiteaux ont été dressés sur la A8. (Ph: Abdoulaye Coulibaly)
Les premiers chapiteaux ont été dressés sur la A8. (Ph: Abdoulaye Coulibaly)

Célébration de l’An 65 : Bouaké veut offrir aux Ivoiriens une fête nationale mémorable (Reportage)

Le 24/07/25 à 13:39
modifié 24/07/25 à 16:13
Soixante et un ans après la toute première fête tournante à l'intérieur du pays, la célébration de la fête nationale revient à Bouaké. Un moment fort que la capitale de la région de Gbêkê veut marquer. Du 18 au 20 juillet, nous avons sillonné la ville...
C’est une toilette des grands jours. C’est dans ses plus beaux habits et parée de ses plus beaux atours que la ville de Bouaké veut recevoir la Côte d’Ivoire pour la célébration de la prochaine fête nationale.

Le 7 août prochain, ce sera la deuxième fois de son histoire d'accueillir cette célébration, après la toute première fête tournante du pays. C’était en 1964. Ainsi, 61 ans après, la fête revient à Bouaké.

A la mairie, on a hâte de saisir cette opportunité pour montrer aux hôtes qui viendront, le visage de ce Bouaké nouveau que la municipalité veut offrir aux populations.

« Cette fête pour nous revêt une importance capitale. Lorsque le Chef de l’État se déplace pour venir dans une ville, c’est un peu le bonheur qui visite cette localité. Ici, c’est un peu le Père Noël qui arrive un peu plus tôt. Il vient avec le progrès pour le bonheur des populations », indique d’emblée Yaya Koné le directeur de cabinet du maire.

A l’en croire, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que les populations se préparent à accueillir cette fête. « Ce sera, au-delà de la solennité, une fête populaire. Depuis 1964, après avoir pendant des décennies regarder la fête sur les chaines de télévision, nos populations pourront la vivre dans le réel et en direct. La mobilisation sera forte, je crains que le boulevard refuse du monde », assure le directeur de cabinet. La ville, selon lui, est en chantier.

Une rencontre s’est tenue le dimanche 13 juillet à l’Hôtel de ville avec les chefs de communauté, les chefs religieux, les associations de femmes et de jeunes, les grands commandements, les élus et cadres pour leur donner « officiellement l’information ».

Depuis, les réunions s’enchaînent pour une mobilisation des forces vives et l’implication de chacun pour le succès de cette célébration importante. Les autorités et les populations, tout le monde est enthousiaste.

Bouaké se prépare à offrir le meilleur

Le comité d’organisation co-présidé par le préfet de région et le maire de la commune comprend toutes des directions régionales, tous les ministères ont été impliqués.

Un vaste programme d’aménagement de la ville est en cours. « Nous sommes dans une dynamique de salubrité. Dans certains points de la ville, des opérations de libération des emprises ont été lancées. La ville se débarrasse de toutes les taches qui pourraient l’enlaidir. Les équipes qui sont sur le terrain pour les actions de salubrité sillonnent coins et recoins ».

Yaya Koné, directeur de cabinet du maire de Bouaké. (Ph: Abdoulaye Coulibaly)
Yaya Koné, directeur de cabinet du maire de Bouaké. (Ph: Abdoulaye Coulibaly)



A certains endroits, les branches des arbres sont élaguées pour renforcer l’harmonie et améliorer la visibilité. Sur différentes artères, les travailleurs dans des gilets florescents et estampillés « Ageroute » réparent la voirie. Les grands axes déroulent fièrement leur bitume avec leurs trottoirs fleuris. « De grands travaux sont prévus pour l’embellissement de la ville », fait savoir le directeur de la communication, Rahim Silué.

Devant le stade de la paix sur la A8 (des feux tricolores du Ran Hôtel aux feux du Campus 2), des équipes sont à la tâche, pour préparer la tribune et la loge officielle. Le samedi 19 juillet après-midi, les premiers chapiteaux ont commencé à être visibles. Sur cette place, nous dit-on, il y en aura plus d’une centaine pour accueillir les officiels.

La A3 n’est pas en reste avec ses espaces fleuris, ses bancs aux couleurs nationales. Cette belle artère va également revêtir les couleurs nationales pour cette célébration. Depuis les différents corridors et de l’aéroport au centre-ville, Bouaké veut se présenter sous son jour le plus attrayant.

A la place de la paix qui accueillera le Concerto, pour l’heure, ce n’est pas la grande animation. Même si quelques ouvriers sont visibles, il règne un calme plat sur cet espace où quelques magasins mènent leurs activités. « Nous sommes en train de nettoyer. Nous allons y travailler de jour comme de nuit afin que tout soit fin prêt. CI Energies est à pied d’œuvre pour mettre l’éclairage au point », nous explique le sous-directeur en charge des infrastructures urbaines et de l’équipement, Mamadou Sanogo.

Ainsi, chaque jour, les responsables du service technique sont sur le terrain.

Une campagne de sensibilisation des populations au civisme et surtout au civisme routier a été lancée. « Le Bouaké nouveau, slogan prôné par le maire Amadou Koné, appelle surtout à un changement de mentalité et de comportement », insiste le directeur de cabinet.

Un plan de mobilité urbaine a déjà été défini et entrera en vigueur dans les prochains jours. Les équipes travaillent sur les dispositions pratiques comme les parkings et les zones de dépose. Sans le moindre détail, on apprend qu’un plan de sécurisation de la ville a été également mis au point afin que cette célébration se déroule sans incident.

« Les résultats des différentes actions seront plus visibles dès la semaine prochaine. Il y aura le ravalement des façades et le pavoisement de la ville », révèle le directeur de la communication.

La grande mobilisation des autorités administratives

Pour les différentes autorités, ce grand rendez-vous est une autre opportunité de vendre la ville de Bouaké qui ne cache pas ses ambitions de consolider sa place de grande ville secondaire. Ici, les autorités mettent un accent sur la sécurité pour séduire et fidéliser tous les visiteurs de Bouaké qui prend très à cœur sa situation de ville centrale.

Les grandes artères ont fait leurs toilettes des grands jours. (Ph: Abdoulaye Coulibaly)
Les grandes artères ont fait leurs toilettes des grands jours. (Ph: Abdoulaye Coulibaly)



« La célébration de la prochaine fête nationale ici à Bouaké est une belle opportunité. Il le fallait. Cette ville a été le théâtre de la rébellion pendant de longues années. De nombreux Ivoiriens ont peur de venir à Bouaké. Certains ont vendu leurs maisons. En venant célébrer l’indépendance ici, le Président de la République montre que la guerre est loin derrière nous », estime Salia Ouattara, de Radio Bouaké.

« Aujourd’hui, quand on arrive à Bouaké, on est surpris par la renaissance de la ville. Bouaké connait un développement rapide grâce au dynamisme des différents maires qui se sont succédé », ajoute cet homme de 82 ans et témoin de la première fête nationale célébrée à Bouaké en 1964.

Le préfet de région, Tuo Fozié, lui, affiche une sérénité quant à la réussite de cette célébration. « Faites un tour de la ville, vous verrez, tout se passe bien », nous dit-il.

Le préfet salue la belle entente entre les différents élus et les autorités administratives qui facilite la gestion et la mise œuvre des projets de développement. Il a réaffirmé son engagement à agir pour le rayonnement de la région. Tuo Fozié a insisté sur les efforts qui sont faits pour le bien-être des populations. Le préfet a souligné son engagement à apporter son soutien à toutes les initiatives qui peuvent booster le développement de la région.

Ainsi après avoir été une des villes hôtes de la Coupe d’Afrique des Nations de 2023, la ville prend plaisir à organiser de grands événements. La célébration de la prochaine fête nationale se profile comme une autre opportunité pour convaincre les Ivoiriens et aussi les potentiels investisseurs que Bouaké a repris sa place au cœur de la Côte d’Ivoire.

Envoyée spéciale à Bouaké



Le 24/07/25 à 13:39
modifié 24/07/25 à 16:13