
AAM 2025 : Le ministre Moussa Sanogo et Macky Sall plaident pour l’autonomie financière de l’Afrique

« La monnaie, c’est avant tout la réalité des échanges commerciaux. Si nous avons davantage d’échanges entre nous Africains, nous n’aurons pas besoin de rechercher une monnaie qui nous permette d’être plus impliqués dans le commerce international », a-t-il souligné.
Pour lui, le préalable demeure la transformation des productions locales. « Si nous parvenons à améliorer la production et la transformation de nos économies respectives, alors nous serons capables d’échanger davantage entre nous, et nous pourrons envisager une monnaie commune qui ne nécessite pas d’arrimage externe », a-t-il poursuivi, tout en rappelant les progrès de la Côte d’Ivoire.
Le pays reste en effet le premier producteur mondial de cacao, avec un taux de transformation d’environ 40%, et de noix de cajou, avec près de 30% transformés localement. L’objectif est d’atteindre une transformation totale de ces productions d’ici 2030, créant ainsi davantage de valeur ajoutée et d’emplois.
De son côté, l’ex-président sénégalais Macky Sall a livré son expérience dans le financement du développement avec le Plan Sénégal Émergent, qui a permis de mobiliser plus de trois fois les ressources intérieures prévues. Et ce, pour un développement accéléré des infrastructures et une autosuffisance énergétique. Il a toutefois déploré les contraintes auxquelles font face les pays africains pour mobiliser des ressources dans un contexte de dette peu favorable.
« Les mécanismes actuels ne permettent pas aux pays africains de s’endetter dans des conditions favorables. (...) Il faut restructurer la dette multilatérale publique, surtout dans l’éducation et la santé », a-t-il insisté.
Macky Sall a également encouragé les pays africains à améliorer leur système fiscal, à renforcer la synergie entre secteur public et privé, et à investir davantage dans le capital de leurs banques de développement telles que la Banque Africaine de Développement et l’Africa Finance Corporation, afin qu’elles puissent lever des capitaux à grande échelle sans dépendre des garanties extérieures.
Il faut noter que ces messages convergents traduisent la volonté des leaders africains de bâtir une Afrique résiliente, compétitive et souveraine, en misant sur la transformation structurelle de leurs économies.
Envoyé spécial à Abuja, Nigéria