Droit du travail : 154 employés prêts à traduire Unilever en justice

Les syndicalistes appelle le gouvernement à l'aide. (DR)
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Droit du travail : 154 employés prêts à traduire Unilever en justice

Le 13/06/25 à 13:47
modifié 14/06/25 à 10:35
Dans l’incertitude totale, 154 employés directs après plusieurs années de loyauté, ont décidé de traduire la société Unilever Côte d’Ivoire devant les juridictions ivoiriennes. La raison, cette structure a cédé toutes ses parts d’actions (99,78 %) à une autre entreprise et la date butoir pour la finalisation de la cession est prévue pour le 20 juin 2025. « Cependant, cette filiale du géant britannique refuse de payer les droits conventionnels appelés « Ligne bleue » à ses employés avant leurs transferts forcés vers le nouvel acquéreur. Des explications livrées par les différents syndicaux des employés, à l’occasion d’une conférence de presse, le jeudi 12 juin 2025 au Plateau.

Au dire des conférenciers, Melaigne Abel, Sg Syndicat des agents de blohorn-Unilever CI affilié à l’Ugtci)Djédjé Olivier Délégué syndical Syndicat des travailleurs d'UCi affilié à Dignité

Kpodjahon François, délégué du personnel Syndicat des agents et travailleurs de blohorn affilié à la Fesaci, selon l’article 16.6 du code du travail ivoirien la qualité de l’employeur qui est changée, représente bien un changement substantiel des contrats. Dans un tel cas, les employés doivent être consultés avant tout transfert, faute de quoi, il y a rupture des contrats du fait de l’employeur.

Aussi, dans la convention collective d’Unilever Côte d’Ivoire en son article VI de l’accord d’entreprise dénommé “la ligne bleue”, il est stipulé que : « dans le cadre de cession d’activités, le comité de direction s’engage à appliquer au personnel dont le contrat serait rompu, du fait de ladite cession, les conditions de départ décrites dans l’accord d’entreprise dénommé la ligne bleue en son paragraphe VI. » ont expliqué, les camarades.

« Cette clause contractuelle établit clairement que c’est l’entreprise, en tant qu’employeur actuel, qui doit assumer les conditions de départ de ses employés en cas de cession d’activités. La tentative de transférer cette responsabilité au nouvel acquéreur constitue une violation manifeste de cet engagement contractuel » ont-ils décrié.

Pour ces derniers, cette stratégie pose une question fondamentale : sachant que Sdtm devra licencier massivement pour survivre économiquement, pourquoi Unilever se refuse-t-elle à liquider les droits des employés avant leur départ chez le nouvel acquéreur ? Puis d’indiquer que, ladite entreprise a accumulé plus de 30 milliards FCFA de pertes sur dix ans, à l’exception des années 2021 et 2023. L’entreprise détient paradoxalement, un patrimoine immobilier considérable avec un terrain de plus de 6 hectares évalué à 700 000 F le mètre carré en 2019, soit une valeur estimée à 42 milliards FCFA.

« La structure de la transaction révèle une discrimination flagrante. Les marques internationales représentant 66 % du chiffre d’affaires avec une marge positive de 22 % sont conservées par Unilever et transférées vers Unilever International. En revanche, seules les marques locales déficitaires, représentant 34 % du chiffre d’affaires avec une marge négative de 6 %, sont vendues à Sdtm. Cette répartition suggère qu’une réduction massive d’effectifs d’environ 90 % sera nécessaire chez le nouvel employeur pour atteindre la rentabilité » ont-t-ils craint. Et de soutenir qu’au-delà des 154, ce sont 500 emplois directs et indirects qui sont menacés.


Le 13/06/25 à 13:47
modifié 14/06/25 à 10:35