SARA 2025/Recherche agricole : Le DG du CNRA appelle l’Etat et le secteur privé à un financement pérenne

Le Professeur Abdourahamane Sangaré (à gauche), directeur général du CNRA, a appelé à financer de façon pérenne la recherche scientifique agricole. (Ph: Dr)
Le Professeur Abdourahamane Sangaré (à gauche), directeur général du CNRA, a appelé à financer de façon pérenne la recherche scientifique agricole. (Ph: Dr)
Le Professeur Abdourahamane Sangaré (à gauche), directeur général du CNRA, a appelé à financer de façon pérenne la recherche scientifique agricole. (Ph: Dr)

SARA 2025/Recherche agricole : Le DG du CNRA appelle l’Etat et le secteur privé à un financement pérenne

Dans la mise en œuvre de la politique ouest-africaine « nourrir l’Afrique 2025-2050 », initiée par la Cedeao, la Côte d’Ivoire a réussi la prouesse d’augmenter sa production nationale de maïs de 10%, soit 660 000 tonnes par rapport à 2023 où la production a été estimée à 1 685 000 tonnes.

Cette performance a été saluée par le Professeur Abdourahamane Sangaré, directeur général du Centre national de recherche agronomique (Cnra) pour qui son institution a joué un rôle capital dans la réalisation de cette performance. C’était le 23 mai 2025, au Parc des expositions d’Abidjan-Port-Bouët, au cours du panel qui avait pour thème : "Quelle stratégie de transformation agro-alimentaire pour la souveraineté alimentaire en Afrique ?" auquel il prenait part.

« Aujourd’hui où l’on a remis la recherche au cœur du système agricole, l’impact se voit tout de suite sur la productivité. Les anciennes semences qu’on distribuaient avaient des taux de réussite d’à peine 25 % alors que les semences actuelles du Cnra sont entre 95 et 100% de réussite. La recherche est capitale dans la quête de la souveraineté alimentaire », a-t-il clarifié.

C’est pourquoi, il a appelé à un financement pérenne de la recherche agricole. « Sur ce point précis, l’Etat doit intervenir pour assurer un financement pérenne qui permette aux chercheurs de travailler en toute quiétude et trouver des solutions aux défis agricoles dans notre pays. Le secteur privé qui bénéficie aussi des retombées de la recherche doit intervenir dans le financement de la recherche scientifique », a-t-il souligné. Tout en rappelant que les producteurs de café, cacao, coton, palmier à huile, hévéa, etc., bénéficient tous des semences sorties des laboratoires de Cnra.

D’autres défis ont été relevés par le chercheur. Il s’agit notamment de la structuration du système de la recherche agricole sur le plan national, de la sauvegarde du patrimoine du Cnra qui, selon lui, est agressé de partout. « En plus de la reconnaissance des actions des chercheurs, les moyens ne suivent pas assez pour permettre de travailler. Il faut faire en sorte que le système de la recherche soit structuré sur le plan national, avec en tête un chef de file historique qui fait en sorte que toutes les actions partent dans le sens souhaité par le gouvernement. Comme nous sommes dans une logique d’agropole, il faut penser à l’ouverture de centres de recherche dans les structures qui sont en train d’être mises en place à travers le pays », a-t-il énuméré.

Avant de réaffirmer sa confiance dans le ministre d'Etat, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, qui est au fait de ce défi majeur pour son institution.

Attiogbévi Somado, agro-économiste à la Bad, conférencier principal du panel, a salué la Côte d’Ivoire qui a réalisé un rendement de 5 à 6 tonnes/ha, là où les chiffres indiquent en 2023, 1,5t/ha.

Firmin NDri Bonfils