Rodrigo Manso
Santé publique/Rodrigo Manso : « Nous voulons faire de la Côte d’Ivoire, un pôle de la chirurgie cardiaque pédiatrique »
De passage à Abidjan, le directeur général-CEO de Mitreli, principal partenaire du gouvernement dans la construction et la rénovation des établissements sanitaires de premier contact, s'est confié à Fraternité Matin.
Quelle est votre particularité pour bénéficier de la confiance du gouvernement ivoirien ?
Nous travaillons en Afrique depuis des décennies, avec un engagement profond envers le continent et ses populations. Mais au-delà de cet engagement, nous avons planifié et réalisé plus de 100 projets d’envergure nationale dans les domaines de la santé, de l’eau et de la sécurité alimentaire, de l’urbanisation, de l’énergie, de l’éducation et de la technologie, connectant des millions de personnes à des infrastructures essentielles. Notre implication en Côte d’Ivoire aux côtés du gouvernement s’appuie sur cette vaste expérience acquise par Mitrelli. Nous sommes également reconnus pour notre fiabilité en matière de respect des délais et pour la qualité de nos réalisations. La construction et la rénovation de centaines d’établissements sanitaires de premier contact entre dans le cadre du Plan national de développement. Un programme prioritaire pour le Président Alassane Ouattara. C’est sur cette base que repose la confiance du gouvernement en Mitrelli. À ce jour, nous avons déjà livré 171 centres Espc, permettant à des millions de personnes de bénéficier de soins de santé et de services de maternité à proximité de leur domicile.
Notre ambition est de collaborer avec les gouvernements africains, les communautés locales et les institutions internationales pour mettre en œuvre des projets d’envergure nationale, au service des populations et garantir que l’action publique ait un impact concret. Je suis convaincu que les partenariats avec les gouvernements, dans des secteurs tels que l’urbanisation, la santé, l’eau, la sécurité alimentaire, généreront des bénéfices réels pour les citoyens. Mitrelli apporte non seulement des modèles économiques efficaces, mais aussi des partenaires financiers capables de relever les défis propres à chacun de ces secteurs. Les résultats sont déjà visibles. Mitrelli est en Côte d’Ivoire depuis 2016. Vous savez qu’un gouvernement ne se jette pas dans les bras du premier venu. Dans notre cas, nous sommes présents depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire, montrant notre intérêt pour ce pays et ses habitants. C’est seulement en six ou sept ans que nos différents projets ont pris forme et produit des résultats. Un autre point étant que nous travaillons dans plusieurs pays, mais ce que nous voyons en Côte d’Ivoire est vraiment exceptionnel. Sous le leadership du Président de la République, Alassane Ouattara et son gouvernement, il y a une vraie volonté d’avancer. Du coup, tous les investisseurs se bousculent vers la destination Côte d’Ivoire. Nous avons donc la chance de bénéficier du soutien de la Côte d’Ivoire. Nous sommes un outil au service de l’État pour réaliser sa vision et non la nôtre. On parle de Mitrelli aujourd’hui, mais en réalité, c’est du pays dont il est question. Un pays qui porte une vision claire, incarnée par le Plan national de développement 2021–2025. Nous attendons désormais le plan 2025–2030.
Vous êtes engagés dans le renforcement de la chirurgie cardiaque, précisément pédiatrique en Côte d’Ivoire. Comment votre intervention se traduit-elle en acte ?
Notre objectif, en soutenant le développement de la chirurgie cardiaque, est de faire de la Côte d’Ivoire un pôle régional d’excellence en chirurgie cardiaque pédiatrique. Ce partenariat ambitieux, porté par le ministère de la Santé, l’Institut de cardiologie d’Abidjan (Ica), Mitrelli et des partenaires internationaux de premier plan, vise à positionner l’Ica comme un centre de référence en Afrique de l’Ouest dans ce domaine. C’est dans ce cadre, qu’à notre initiative, une délégation canadienne a séjourné récemment en Côte d’Ivoire, avec de nouvelles approches technologiques médicales. La contribution de Mitrelli apporte des résultats efficaces dans les soins des enfants et permet de reconstruire des familles disloquées par le poids des maladies de certains de leurs enfants. C’est donc un plaisir, un honneur et une fierté pour nous d’être engagé dans une telle initiative qui renforce les capacités locales dans le domaine de la santé et forme une nouvelle génération de chirurgiens ivoiriens.Quel est votre regard sur le système sanitaire ivoirien en général ?
La Côte d’Ivoire est déjà bien partie sur le plan médical. Le gouvernement a doté le pays d’importantes infrastructures médicales. Le plan hospitalier, faisant partie du Plan national de développement, vise à garantir un accès aux soins de santé dans un rayon de 5 kilomètres, même dans les zones les plus reculées. C’est une véritable révolution. Je salue particulièrement certaines évolutions prises en compte, notamment la digitalisation avec la télémédecine qui est une grande évolution qui permet de régler beaucoup de problèmes et de relever des défis majeurs. Je citerai, entre autres, la distance, les résultats d’une consultation en temps réel malgré le lieu d’habitation du malade. Ce sont autant d’éléments qui montrent l’évolution du système sanitaire ivoirien. Mais il faut miser sur le long terme pour récolter des résultats plus efficaces. D’où notre présence aux côtés du gouvernement ivoirien. Dans la sous-région, la Côte d’Ivoire est la référence en matière médicale.Vous venez d’évoquer la télémédecine. Avez-vous un plan d’accompagnement pour aider la Côte d’Ivoire à avancer dans ce domaine ?
C’est un projet très ambitieux que l’État de Côte d’Ivoire essaie d’implémenter depuis un an. La télémédecine devient une solution pour combler le manque de médecins qui est une réalité sur le continent, pas seulement ici. En installant plusieurs établissements sanitaires de premier contact, Mitrelli est, de fait, impliqué dans le projet de développement de la télémédecine en Côte d’Ivoire. Nous avons déjà financé un projet pilote pour voir si nous pouvons nous engager pleinement. C’est une démarche assez importante. Il faut une communication derrière qui nécessite une infrastructure de communication robuste pour assurer la transmission des données et le bon fonctionnement du système. Il faut s’assurer de l’infrastructure de soutien. Pour voir la faisabilité et le montrer à l’Etat, nous avons choisi cinq centres de santé pour un projet pilote. J’avoue que cela a été un grand succès. Sur cette base, nous sommes en train de tisser des relations plus élargies. Il y a de la place pour tout le monde. Le projet est assez important.
Vous intervenez également dans le domaine de l’eau et de la sécurité alimentaire...En effet, «Eau pour tous» est un projet que nous avons lancé il y a plus de dix ans en Angola et qui a déjà permis d’atteindre des centaines de villages. Nous croyons profondément en la capacité de l’Afrique à garantir son autosuffisance alimentaire et à devenir un acteur clé de la production agricole mondiale. Nous sommes engagés en Côte d’Ivoire dans les domaines de l’eau et de la sécurité alimentaire. Avec le gouvernement, nous avons lancé le projet "Eau pour tous" concentré exclusivement en milieu rural. Ce projet permet aux populations d’avoir accès à l’eau potable, mais aussi de briser les chaînes de contamination et de propagation de certaines maladies. Il s’agit ici de 95 systèmes hydrauliques urbains. Notamment des forages, des châteaux d’eau et des réseaux de distribution qui vont bénéficier à des millions de personnes. Concernant la sécurité alimentaire, nous sommes sur un projet appelé Agropark Mangue qui est un moyen de dynamisation de l’économie de la Côte d’Ivoire. Parler de sécurité alimentaire revient à parler de résilience alimentaire. Mitrelli va mettre en place une technologie pour assurer cette résilience. Car c’est une chose de produire, c’en est une autre de transformer cette production pour pouvoir l’exporter et booster davantage l’économie nationale. La Côte d’Ivoire dispose des capacités pour relever ce défi.
Qu’est-ce qui fait courir Mitrelli sur toutes ces problématiques en Côte d’Ivoire ? Notre ambition est de collaborer avec les gouvernements africains, les communautés locales et les institutions internationales pour mettre en œuvre des projets d’envergure nationale, au service des populations et garantir que l’action publique ait un impact concret. Je suis convaincu que les partenariats avec les gouvernements, dans des secteurs tels que l’urbanisation, la santé, l’eau, la sécurité alimentaire, généreront des bénéfices réels pour les citoyens. Mitrelli apporte non seulement des modèles économiques efficaces, mais aussi des partenaires financiers capables de relever les défis propres à chacun de ces secteurs. Les résultats sont déjà visibles. Mitrelli est en Côte d’Ivoire depuis 2016. Vous savez qu’un gouvernement ne se jette pas dans les bras du premier venu. Dans notre cas, nous sommes présents depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire, montrant notre intérêt pour ce pays et ses habitants. C’est seulement en six ou sept ans que nos différents projets ont pris forme et produit des résultats. Un autre point étant que nous travaillons dans plusieurs pays, mais ce que nous voyons en Côte d’Ivoire est vraiment exceptionnel. Sous le leadership du Président de la République, Alassane Ouattara et son gouvernement, il y a une vraie volonté d’avancer. Du coup, tous les investisseurs se bousculent vers la destination Côte d’Ivoire. Nous avons donc la chance de bénéficier du soutien de la Côte d’Ivoire. Nous sommes un outil au service de l’État pour réaliser sa vision et non la nôtre. On parle de Mitrelli aujourd’hui, mais en réalité, c’est du pays dont il est question. Un pays qui porte une vision claire, incarnée par le Plan national de développement 2021–2025. Nous attendons désormais le plan 2025–2030.
Quels sont les chiffres clés de Mitrelli ?
Aujourd’hui, nous sommes actifs dans quatre pays principaux : la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mozambique et l’Angola. Notre siège est basé en Suisse. Nous disposons également de bureaux en Israël, au Portugal et aux États-Unis. En termes d’investissements, nous avons déjà investi 9 milliards de dollars en Afrique et réalisé plus de 100 projets à l’échelle nationale. Mitrelli, c’est aussi plus d’un million de personnes qui ont accès au système de santé et à l’eau potable en Afrique. Nous contribuons également à la construction de l’un des terminaux céréaliers les plus importants de la région, au Mozambique. Nous sommes un partenaire de confiance pour les gouvernements, les entreprises et les communautés, afin d’accompagner la croissance économique et sociale. Notre ambition est de laisser une empreinte positive et durable pour les générations futures en Afrique, car c’est là que se joue l’avenir de notre monde. Sur le terrain, les activités de Mitrelli en Côte d’Ivoire sont dirigées par Eva Peled, la directrice pays.