Les Caraïbes au Sila/Manicka Siar-Titeca: "Nous partageons plus que des mots, une mémoire et un avenir"

Manicka Siar-Titeca, présidente de la maison d’édition de livre-audio "Une voix, une histoire" et cheffe de délégation caribéenne (Guadeloupe, Martinique, Saint Martin et Saint Barthélémy). (Ph: J.D)
Manicka Siar-Titeca, présidente de la maison d’édition de livre-audio "Une voix, une histoire" et cheffe de délégation caribéenne (Guadeloupe, Martinique, Saint Martin et Saint Barthélémy). (Ph: J.D)
Manicka Siar-Titeca, présidente de la maison d’édition de livre-audio "Une voix, une histoire" et cheffe de délégation caribéenne (Guadeloupe, Martinique, Saint Martin et Saint Barthélémy). (Ph: J.D)

Les Caraïbes au Sila/Manicka Siar-Titeca: "Nous partageons plus que des mots, une mémoire et un avenir"

Le stand des Caraïbes, pays à l'honneur, rayonne à cette 15e édition du Salon international du livre d'Abidjan (Sila). Un pont vivant entre l'Afrique et Les Caraïbes, porté par la voix de Manicka Siar-Titeca, présidente de la Maison d'édition de livre-audio "Une voix, une histoire" et cheffe de délégation caribéenne (Guadeloupe, Martinique, Saint Martin et Saint Barthélémy).
Pourquoi avoir choisi de participer au Sila ?

C’est ma quatrième participation au Sila. Nous sommes venus pour reconnecter nos littératures à leurs racines africaines. Ce salon est une vraie plateforme internationale. Il aurait été dommage de ne pas y être présents. Au-delà du devoir de mémoire, nous voulons bâtir des ponts durables entre nos cultures.

Qu’est-ce qui rapproche les littératures africaines et caribéennes ?

Tout. Nos contes, nos valeurs, nos morales. L’oralité est un héritage commun. Nos ancêtres réduits en esclavage sont partis avec des récits qu’ils ont fait vivre ailleurs. On retrouve cette résonance dans nos textes, comme les plumes d'Aimé Césaire, Sonny Rupaire et autres qui ont écrit sur la négritude. Nous avons une écriture noire marquée par l’histoire et profondément universelle.

Quelle est la composition de votre délégation ?

Le stand des Caraïbes au Sila. (Ph: J.D)
Le stand des Caraïbes au Sila. (Ph: J.D)



Dix auteurs venus de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, d’Haïti et un groupe musical. Nous avons apporté des œuvres variées : poésie, littérature jeunesse, romans, livres audio. On est la seule maison d'édition des Caraïbes ayant signé avec Spotify et aujourd'hui on compte 650 millions d'abonnés premium sur la plateforme. Le but était de montrer que les Caraïbes n’écrivent pas que sur l’identité ou la souffrance : nous explorons aussi le polar, le suspense, l’humour.

Existe-t-il des perspectives de coopération avec la Côte d’Ivoire ?

Absolument. Nous préparons des résidences croisées entre la Côte d’Ivoire et la Guadeloupe. Nous voulons inviter des auteurs ivoiriens dans nos salons. Il est temps de bâtir un axe culturel Sud-Sud solide, au-delà des anciens schémas Nord-Sud.

Un mot pour conclure ?

Les Caraïbes, ce sont plus de 300 000 habitants. Nous sommes aussi les descendants debout de rois et de reines africains. Et aujourd’hui, nous écrivons notre histoire avec dignité, fierté... et en fraternité avec l’Afrique.

JAURÈS DROHGBA (Stagiaire)