Colloque : Le FESPACO interroge l’avenir du cinéma africain et son ancrage culturel

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Colloque : Le FESPACO interroge l’avenir du cinéma africain et son ancrage culturel

Le 01/03/25 à 08:52
modifié 05/03/25 à 08:30
Comme chaque édition, en plus des projections de films, des rencontres professionnelles et des espaces marchands, le FESPACO offre une véritable plateforme de réflexion sur le cinéma africain et son rapport à l’identité culturelle. À cet effet, Ouagadougou a accueilli, les 24 et 25 février 2025, un colloque scientifique international consacré au thème central de cette 29ᵉ édition. Réunissant des universitaires, des cinéastes et des professionnels du secteur, cette rencontre a permis d’examiner les défis et perspectives du septième art africain.

Présent à l’ouverture des travaux, le représentant du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Noël Bonkoungou, a rappelé que l’organisation de ce colloque en marge du FESPACO, une tradition instaurée depuis les années 1980, vise à approfondir la réflexion sur les enjeux du cinéma africain.

« À l’heure où les nations africaines, notamment celles du Sahel, sont confrontées à des défis majeurs tels que l’insécurité et les mutations des relations internationales, il est crucial d’examiner les liens entre le cinéma et les identités culturelles. Cette démarche participe à la consolidation de notre souveraineté », a-t-il souligné. Insistant sur l’importance de dépasser le cadre des projections et du marché cinématographique, il a plaidé pour une approche plus analytique du secteur, afin d’envisager son avenir et son rayonnement au sein de la diaspora.

Une réflexion multidimensionnelle sur le cinéma africain

Selon la coordinatrice du colloque, Valentine Palm, cette rencontre a rassemblé des experts issus de 18 pays d’Afrique et d’Europe autour de trois axes majeurs : les questions identitaires, la formation et la réception du cinéma africain. Les échanges ont exploré les notions d’ancrage culturel et d’universalité, tout en interrogeant la mémoire et la souveraineté cinématographique du continent.

« Il s’agit de comprendre dans quelle direction orienter le cinéma africain : faut-il redéfinir son positionnement, ajuster certains éléments ou poursuivre sur la voie actuelle ? » s’est-elle interrogée.

Dans la même dynamique, le professeur Justin Ouoro, ambassadeur du colloque, a présenté et dédicacé les actes des éditions précédentes du FESPACO. Cet ouvrage de 363 pages compile des analyses approfondies sur le financement du cinéma africain, les inégalités sociales, ainsi que les thématiques et esthétiques propres aux films du continent.

En s’inscrivant dans une perspective à la fois critique et prospective, ce colloque a réaffirmé la nécessité d’un dialogue permanent entre création et recherche pour garantir un développement durable et souverain du cinéma africain.

Envoyé spécial, à Ouagadougou



Le 01/03/25 à 08:52
modifié 05/03/25 à 08:30