
Litige foncier : Des villages Ebrié appellent à l’arbitrage du Président de la République
Une délimitation foncière contestée
Selon Mobio Franck, porte-parole des villages présents, la délimitation des terres du village d'Akandjé est une source de tensions majeures. Il dénonce une expropriation progressive de leurs terres par les villages voisins, notamment Djorobité 1 et 2. « La parcelle de Irho Lamé, longtemps utilisée comme station de recherche, est une partie intégrante du territoire d'Akandjé. Cependant, nous assistons aujourd'hui à une cession inquiétante de nos terres par nos voisins », a-t-il déclaré.
L’une des principales revendications est le droit de revendiquer des terres de l'autre côté de la lagune, un droit qui leur serait contesté. « Une autorité locale nous a assuré que la redéfinition des limites ne compromettrait pas notre propriété foncière. Mais cette interprétation est difficile à accepter car, en réalité, nous perdons nos terres », a-t-il ajouté, appelant à une action immédiate pour rétablir la justice.

Un problème historique
Edouard Guidy, ancienne gloire du football ivoirien et expert en foncier, a souligné que la question foncière est au cœur des crises que traverse la Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies. Il a rappelé l’historique des protocoles d’accord signés depuis 1886, définissant les limites territoriales du peuple Ebrié, allant de Dabou à la Comoé (d’ouest en est) et de l’Océan Atlantique à Anyama (du sud au nord). En tant que conseiller pour l’ONG Jury International PDH, il a affirmé que des mesures concrètes seraient prises pour garantir le respect des droits fonciers d'Akandjé, Abatta et Abouabou.
Vers une intervention des autorités ?
Tausciagnon Grah Kouassi, président de l'ONG Jury International PDH, a promis une enquête approfondie, menée en collaboration avec un commissaire de justice. « Nous avons été saisis de cette affaire et avons ouvert une investigation pour établir la vérité sur les faits rapportés. Un rapport détaillé sera remis aux autorités compétentes, notamment au Président de la République, ainsi qu'aux ministères de la Justice, de la Construction et de l'Intérieur, sans oublier nos partenaires internationaux », a-t-il déclaré.
Annonçant que les consultations vont se poursuivrent dans les prochains jours à Abatta et Abouabou. Lors de la rencontre d'Akandjé, les délégations de ces villages ont manifesté leur solidarité, affirmant qu’elles ne comptaient pas renoncer à la défense de leurs terres.
Un appel au chef de l’Etat
Face à cette situation, les représentants des villages concernés demandent l’arbitrage du Président Alassane Ouattara. Et appellent à une reconnaissance officielle de leurs droits fonciers et à une intervention rapide pour freiner l’expropriation qu’ils considèrent comme une injustice.