Cyber Africa Forum 2024/Kalil Konaté (ministre de la Transition numérique): "Assurer la protection de nos systèmes informatiques est une nécessité vitale"

Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, a tenu le discours d'ouverture du Caf 2024. (Ph: Julien Monsan)
Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, a tenu le discours d'ouverture du Caf 2024. (Ph: Julien Monsan)
Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, a tenu le discours d'ouverture du Caf 2024. (Ph: Julien Monsan)

Cyber Africa Forum 2024/Kalil Konaté (ministre de la Transition numérique): "Assurer la protection de nos systèmes informatiques est une nécessité vitale"

Le 15/04/24 à 19:46
modifié 15/04/24 à 19:46
Événement de référence pour la promotion de la cybersécurité et de la confiance numérique en Afrique depuis quatre ans, le Cyber africa forum (Caf 2024) s’est ouvert, le 15 avril, dans l’immense Palais des congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire. Le thème de cette 4e édition est : « Risques cybernétiques et intelligence artificielle : quelles stratégies de défense face aux nouvelles menaces numériques ».

Les principaux acteurs du cyberespace africain ainsi que plusieurs hautes personnalités ivoiriennes et africaines de l’univers du numérique et du monde diplomatique étaient présents à la cérémonie d’ouverture.

Les organisateurs du forum et leurs partenaires institutionnels et privés à l'ouverture de l'édition. (Ph: Julien Monsan)
Les organisateurs du forum et leurs partenaires institutionnels et privés à l'ouverture de l'édition. (Ph: Julien Monsan)



Le soin a été laissé à Kalil Konaté en sa qualité de ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, et de représentant du vice-Président Tiémoko Meyliet Koné, parrain de l’édition, de faire l’adresse d’ouverture de ces assises qui vont durer 48 heures.

Pour le ministre, si les avantages de l’Intelligence artificielle sont indéniables, il faudra néanmoins s’assurer qu’elle est utilisée avec éthique.

« L’Intelligence artificielle offre des opportunités pour la transformation numérique de nos pays africains. C’est un puissant outil d’aide à la prise de décision, à la maintenance prédictive dans les industries, à la facilitation du diagnostic en matière de santé, etc. Elle incarne l’espoir, l’innovation et le progrès. Mais comment éviter les dérives possibles dans l’utilisation de ce puissant outil ? Comment s’assurer que ces systèmes intelligents respectent nos valeurs fondamentales et nos droits individuels ? Voilà autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter des réponses », a-t-il indiqué.

Renforcer la coopération internationale

Kalil Konaté a aussi rappelé les efforts que le gouvernement consent depuis quelques années pour la transformation numérique de l’économie ivoirienne. Et la posture qu’il a adoptée en matière de cyber-défense.

Franck Kié, commissaire général du Cyber Africa Forum à l'ouverture de l'édition. (Ph: Julien Monsan)
Franck Kié, commissaire général du Cyber Africa Forum à l'ouverture de l'édition. (Ph: Julien Monsan)



A l’en croire, le gouvernement considère à un très grand niveau la nécessité d’assurer une bonne protection des systèmes d’information. « Dans un monde où nos vies, nos entreprises, nos infrastructures critiques dépendent chaque jour un peu plus du numérique, assurer la protection de nos systèmes informatiques est une nécessité vitale », a-t-il déclaré.

Aussi, les cyber-menaces n’ayant pas de frontière, pour Kalil Konaté, « la coopération internationale est essentielle pour y faire face efficacement. Nous croyons qu’ensemble, par un dialogue éclairé et une vision d'avenir, nous tracerons la voie vers un cyberespace plus sûr et une intelligence artificielle digne de ce nom, au service de l'humain ».

A ce sujet, l’ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, s’est voulue rassurante martelant que son pays sera toujours disposé à participer à « la souveraineté des données et créer un futur sûr pour les économies du continent ».

Plus de 2000 milliards de F Cfa de perte

A en croire Franck Kié, commissaire général du forum, la menace cyber est plus que jamais présente sur le continent africain. Et elle ne cesse de progresser d’année en année. Elle arrive sous plusieurs formes : campagnes d’escroquerie, hameçonnage, attaques par rançongiciels, chevaux de Troie et vols d’informations, escroquerie en ligne, cyber extorsion, logiciels criminels, etc.

Le coût de la cybercriminalité en Afrique est énorme et estimé à environ quatre milliards de dollars en 2022, soit plus de 2 000 milliards de FCfa selon l’Union internationale des télécommunications (Uit). Ces pertes pourraient s’accroître si l'Ia n’est pas maîtrisée et utilisée dans les stratégies de cyber-défense.

Des centaines d'acteurs ivoiriens et africains de l'écosystème de la cybersécurité et du numérique et des personnalités diplomatiques ont participé à la cérémonie d'ouverture au Palais de congrès. (Ph: Julien Monsan)
Des centaines d'acteurs ivoiriens et africains de l'écosystème de la cybersécurité et du numérique et des personnalités diplomatiques ont participé à la cérémonie d'ouverture au Palais de congrès. (Ph: Julien Monsan)



« Nous observons une utilisation croissante de l'Ia par les cybercriminels pour développer des attaques sophistiquées. Et ce, dans un contexte où le nombre de cyberattaques a plus que doublé au cours des cinq dernières années et où les coûts liés à la cybercriminalité sont également en hausse, avec des estimations qui s'élèvent à 10 500 milliards de dollars en 2025. L’heure est grave et notre action est plus que jamais cruciale », a alerté Franck Kié.

Dans ce contexte, le Cyber Africa Forum entend jouer, comme chaque année, son rôle de plateforme de référence en réunissant les acteurs clés pour aborder les stratégies de défense les plus efficaces face à ces nouvelles menaces.

A en croire Franck Kié, l’accent sera mis sur la collaboration régionale et internationale, le renforcement des compétences des professionnels de la sécurité, le soutien aux jeunes talents, et la promotion des femmes dans le domaine de la cybersécurité.



Le 15/04/24 à 19:46
modifié 15/04/24 à 19:46