Koffi Kouassi (Kinésithérapeute des Éléphants) : « Ce qui a créé la métamorphose de l’équipe »

Koffi Kouassi
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Koffi Kouassi

Koffi Kouassi (Kinésithérapeute des Éléphants) : « Ce qui a créé la métamorphose de l’équipe »

Le 28/02/24 à 22:11
modifié 28/02/24 à 22:11
C’est quoi le rôle d’un kinésithérapeute au sein d’une sélection ?
Le kinésithérapeute fait partie du staff médical. On dit en gros que c’est lui qui soigne les joueurs. Le kiné est un peu différent du médecin qui prescrit ses médicaments et voit qui va bien ou qui ne va pas bien. Il soigne toutes les pathologies. Mais nous, nous faisons plutôt de la médecine physique. Le kinésithérapeute, par définition, veut dire soigner les gens par le mouvement. Nous observons les joueurs par rapport aux bobos qu’ils ont à l’entraînement.

Depuis combien d’années êtes-vous avec la sélection nationale ?
Je suis avec la sélection, depuis 2005. J’ai participé à ma première Can en Égypte en 2006 et Dieu a fait grâce, je suis toujours avec eux. J’ai remporté deux médailles d’or (2015 et 2023), ainsi que deux médailles d’argent (2006 et 2012). Ce n’est pas donné à tout le monde d’être témoin de ce genre d’évènement. Je rends donc grâce à Dieu de m’avoir préservé jusque-là.

Quelle comparaison faites-vous entre le sacre de 2015 et celui de 2023, en termes d’émotions ?
C’est pratiquement pareil, sauf que cette année, nous étions chez nous et tout le monde nous attendait. Vous avez également suivi notre parcours. Les deux derniers matchs de poules ont été difficiles. On était dans le fond et puis le Seigneur nous a ressuscités. À partir de là, nous n’avions plus droit à l’erreur. L’émotion était telle qu’il y a eu, en même temps dans la foulée, le changement du staff technique, avec le départ de Gasset et de ses assistants, puis l'arrivée du frère Emerse Faé. Je vous rappelle que j’ai vu Faé jouer en 2005 et 2006 et il est devenu mon coach aujourd’hui. Je lui tire mon chapeau. L’émotion était double cette année par rapport à 2015 où nous n’étions pas chez nous. Je vous avoue que dans l’épreuve des tirs au but contre le Sénégal, je ne tenais pas le coup. J’ai dû aller dans les vestiaires avant de revenir tellement l’émotion était forte. Après ce sacre sincèrement, je vis mieux.

Avez-vous été particulièrement sollicité pendant cette compétition ?
On a été vraiment sollicité par rapport à ce que vous savez. Cependant, on n'est pas autorisé à révéler certaines choses. Au bout du compte, il y a eu l’intervention de Dieu qui nous a permis de juguler beaucoup de problèmes. Je félicite les joueurs qui se sont surpassés, notamment lors des 4 derniers matchs. Ils étaient à 200 %.

Qu’est-ce qui a créé cette métamorphose de l’équipe ?
Vous savez comme je l’ai dit tantôt, il y a Dieu dedans. Là où Dieu est, le triomphe est à côté. Vu que nous avons été repêchés, cela a fouetté l’orgueil des jeunes. Il est arrivé un moment où ils se sont dit la Can c’est chez nous et qu’il fallait absolument rectifier le tir. Cela a créé le déclic. À côté de cela, il y a eu d’autres éléments extérieurs. Surtout le soutien du Président de la République, son Excellence Alassane Ouattara, qui a été avec nous, même quand nous avons pris 4-0 contre la Guinée équatoriale. Il parlait régulièrement au président de la Fif. Cela a donné un souffle nouveau. Quand les joueurs ont appris que le Président a dit des choses à leur endroit, ça créé un électrochoc et ils ont été inarrêtables.

Qu’est-ce qui vous a personnellement marqué dans cette compétition ?
On n’a pas été habitué à voir des joueurs cadres qui ne commencent pas la compétition. Cette fois, ça été le cas et nous rendons grâce à Dieu pour avoir tout remis en ordre. J’étais ému de voir Haller inscrire un but qui libère toute la Côte d’Ivoire. Je voudrais également parler de l’organisation. Depuis que je suis dans cette équipe, en 2005, je n’ai jamais vu une organisation pareille. Le Président de la République a mis les moyens. Le monde que cela a drainé. Je n’ai pas de mots pour qualifier tout cela.

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Le 28/02/24 à 22:11
modifié 28/02/24 à 22:11