L'éditorial d'Adama Koné/Grâce présidentielle : Allons avec ça...

Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d'Ivoire. (Ph: Dr)
Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d'Ivoire. (Ph: Dr)
Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d'Ivoire. (Ph: Dr)

L'éditorial d'Adama Koné/Grâce présidentielle : Allons avec ça...

Le 26/02/24 à 10:45
modifié 26/02/24 à 10:45
Après la double réussite de l'organisation et du triomphe des Eléphants à la 34e édition de la Coupe d'Afrique des nations (Can), la Côte d'Ivoire joue une troisième mi-temps sociale importante. Celle de la cohésion nationale, de la fraternité et du rassemblement de tous ses fils.

La paix, socle de tout développement, en dépend. Onze jours après le sacre de l'équipe nationale ivoirienne, le Président de la République, Alassane Ouattara, a donné le ton de cette prolongation des acquis de la Can.

Les oreilles attentives et attentionnées ont vu les choses venir, même s’il n’y avait pas de précisions. Lors de son adresse au Conseil des ministres du 14 février, le Président de la République l’avait annoncé ainsi : « C’est vraiment la Can de l’hospitalité. Bravo à chacune et à chacun de vous. Nos compatriotes ont fait preuve de patriotisme, de cohésion, de solidarité et d’amour pour la Nation. Comme je l’ai indiqué hier, je voudrais que nous continuions à maintenir et à renforcer le climat de paix et de cohésion qui a prévalu durant la Can 2023. Avant la fin du mois de février, j’aurai des annonces à faire à cet égard ».

Et le jeudi 22, seulement huit jours après cette déclaration, onze jours après le 11 février, jour de la victoire des Éléphants, la bonne nouvelle est tombée. Une grâce présidentielle bénéficiant à 51 personnes condamnées pour atteinte à la sûreté de l’État, lors de la crise post-électorale, entre autres.

On le dit souvent, Dieu ne descendra pas pour nous parler. Seulement, dans la vie, il y a des signes à interpréter pour décoder des situations et déduire ou opter pour l’attitude à tenir, la voie à suivre. Des signes prémonitoires qui ne relèvent pas de prestidigitations de véreux praticiens, mais qui nécessitent une bonne orientation de l’esprit pour en saisir la substance.

En cela, regardons un peu, en revenant en arrière, comment la Côte d’Ivoire a rebondi après cette fatidique défaite du 22 janvier 2024, face à la Guinée équatoriale. La population a manifesté sa colère. Elle l’a exprimée de plusieurs manières. Allant des attaques verbales à des manifestations violentes regrettables. Mais, nous connaissons tous la fin heureuse, ce dimanche 11 février, encore fraîche et gravée dans les esprits.

Notre lecture de la décision prise par le Chef de l’État fait le lien avec ce parcours des Éléphants. La Côte d’Ivoire a connu des moments critiques. La Côte d’Ivoire a vécu des instants plus graves que la défaite d’une équipe de football. Car, il y a eu quand même plus de 3000 morts, la Côte d’Ivoire a connu sa traversée du désert.

La Côte d’Ivoire a porté sa croix. Et aujourd’hui, la grâce présidentielle, élargissant 51 personnes, sonne comme cette résurrection du 24 janvier 2024. La Coupe d’Afrique des nations a été un bon ferment de cohésion sociale, d’unité nationale et de partage d’une vision commune.

Le Président Ouattara qui a mis beaucoup d’énergies conceptuelle, organisationnelle et financière dans cette 34e édition entend lui en donner une retombée bénéfique pour la Nation ivoirienne.

En effet, en observant les personnes touchées par le décret de grâce, deux clans sont principalement concernés. D’abord des proches de l’ancien Président Laurent Gbagbo, à savoir Brunot Dogbo Blé, Paulin Gnatoa Katet, Yagba Kipré, etc. Ensuite, les premiers collaborateurs de Guillaume Soro bénéficient également de cette largesse, comme Kamaraté Souleymane Koné, surnommé depuis l’université Soul to Soul. Ces derniers hument désormais l’air de la liberté. D’autres, condamnés mais pas incarcérés, sont aussi élargis. C’est le cas de Moussa Touré ou encore Affoussiata Bamba Lamine. Autrement dit, l’assainissement s’est fait autour de Gbagbo et Soro. Leurs proches serviteurs, coupables dans ces moments difficiles pour le pays, sont désormais libres.

On ne reste pas dans magnans pour enlever magnans. C’est un grand pas déjà posé par le pouvoir. Cette mesure est un bon signal de décrispation. Et l’on peut aisément deviner que ce n’est pas fini. On sait que le Président Ouattara n’entame jamais un chantier qu’il ne peut finir, surtout que le mois de février n’est pas encore fini.

Mais, pour cela, il appartient aux uns et aux autres de se montrer aussi conciliateurs, pacifistes et animés de bonnes intentions pour la Côte d’Ivoire.

De donner des signes d’amour pour la patrie, pour la consolidation d’une Nation engagée, sans retenue, vers le progrès. Le premier des Ivoiriens a fait sa part.

Des « sons » ont été entendus, indiquant que la Can terminée, l’on allait reprendre les « hostilités ». Bien au contraire, c’est une attitude à bannir. Le pays a pris le bon pli, la bonne trajectoire. Il faut s’y engager.

Le pays n’a jamais connu une aussi grande mobilisation, une union aussi forte, une solidarité aussi solide, une union de prière aussi intense depuis le décès du père de la Nation. Des valeurs à entretenir et à développer.

La Can nous a évité ou épargné d’autres Commissions dialogue, vérité et réconciliation, d’autres ministères de la Cohésion nationale, d’autres institutions de sensibilisation, alors pourquoi vouloir ramer à contre-courant alors que le vent nous est favorable ? Allons seulement, allons avec ça !


Le 26/02/24 à 10:45
modifié 26/02/24 à 10:45