La profession d’expert-comptable connait une réelle attractivité avec l'accroissement de l’effectif des experts-comptables de plus de 50% ces dernières années. Ainsi la lutte contre l’exercice illégal de la profession d’expert-comptable devient un enjeu majeur. En vue d’organiser la profession, les professionnels du métier ont tenu, le jeudi 2 novembre 2023, à Abidjan-Plateau, un atelier pour extirper de leurs rangs ceux qui n’ont pas la qualification requise.

En sa qualité de président de la Fédération nationale des acteurs de commerce de Côte d’Ivoire (Fenacci) et partenaire de l’Ordre, Soumahoro Farikou a partagé quelques réflexions sur le thème de la Matinale : « La lutte contre l’exercice illégal de la profession d’expert-comptable et le contrôle qualité : retours d’expériences ». Pour Soumahoro Farikou, il est impératif de lutter contre l’exercice illégal de la profession d’expert-comptable. Car, dit-il, cela affecte non seulement la réputation de la profession, mais aussi la pérennité des entreprises. « Il est impératif que nous promouvions des pratiques éthiques et légales dans le domaine de la comptabilité et de la gestion financières», a conseillé Soumahoro Farikou.

En tant que président des commerçants, il a fait quelques retours d’expériences de sa communauté concernant la lutte contre l’exercice illégal de la profession d’expert-comptable et le contrôle qualité.

«Nous avons constaté que la sensibilisation est cruciale. Il est essentiel d’éduquer nos pairs sur les risques associés à l’exercice illégal de la profession d’expert-comptable. Nous devons encourager nos collègues à faire appel à des experts- comptables certifiés et à vérifier leurs qualifications », a-t-il fait savoir. En outre, il a proposé la création de réseaux et de partenariats avec des experts-comptables agréés pour contribuer à renforcer la confiance dans l’activité des entreprises.

Selon lui, le contrôle qualité doit être aussi un élément de lutte contre l’exercice illégal. «Nous devons veiller à ce que les experts-comptables que nous engageons respectent les normes professionnelles et éthiques. Le contrôle qualité doit être une pratique courante pour garantir la précision des informations financières et la légalité des opérations », a ajouté Soumahoro Farikou.

Il a également proposé une collaboration avec les autorités compétentes pour signaler les cas d’exercice illégal de la profession. « Il est de notre responsabilité de dénoncer les pratiques contraires à la loi et de protéger nos entreprises et nos investissements », a-t-il souligné.

Le président de l’Ordre des Experts Comptables, Koné Drissa, a, pour sa part, fait remarquer qu’au cours de ces dernières années, il a été constaté un réel engouement pour la profession. « À cet effet, les statistiques sont éloquentes. Nous avons connu un accroissement de l’effectif de plus de 50% en cinq ans. Les sociétés d’expertise comptable se sont aussi accrues de près de 70%. C’est une profession qui est dynamique. L’attractivité de la profession s’est renforcée», s’est-il réjoui. Et de reconnaitre que des personnes exercent la profession sans en avoir la qualification. «Notre objectif est de mener des réflexions et de trouver des solutions pour mettre fin à l’exercice illégal de la profession», a déclaré le président de l’Ordre des experts-comptables de Côte d’Ivoire.

Le président de la fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire (Fipme), Dr Ouattara Kanigui Mamadou Hyacinthe, a, quant à lui, invité les experts-comptables à jouer pleinement le rôle qui leur est dévolu par les lois.

Il faut souligner que cette deuxième Matinale 2023 a été meublée d'un ensemble d'actions (benchmarking) avec certains pays pour la gestion de la lutte contre l’exercice illégal et le compte rendu de la mission de partage d’expériences sur la mise en œuvre du contrôle qualité.