Le mercredi 18 octobre, certains Ivoiriens se sont souvenus de Félix Houphouët-Boigny, premier Président de la République de notre pays. Ce 18 octobre, le bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne aurait eu 118 ans. C’est vrai, on peut nous reprocher le fait que chaque année, nous essayons de rappeler la date anniversaire de celui qui a posé les fondements de la résilience de la Côte d’Ivoire. Mais Félix Houphouët-Boigny mérite qu’on parle de lui à tout moment.

C’est un homme d’exception et providentiel qui a su transformer, par la mystique de la fraternité, une multitude d’ethnies en une nation. Un Koné pouvait accueillir un Konan chez lui et vice-versa. C’est lui qui a créé les ressorts de notre pays. Parce que si nous réussissons à résister à tous ces chocs endogènes avec les crises multiformes qu’il a connues depuis 1993, dont le point d’orgue était l’insurrection militaro-civile de septembre 2002, et ceux exogènes avec les différentes crises mondiales, c’est bien grâce à la vision éclairée de Félix Houphouët-Boigny qui a compris très tôt l’importance de la formation, de l’éducation et de la paix. Pendant ses 33 ans à la tête de l’État, celui qu’on appelait affectueusement le vieux a énormément investi dans l’éducation et la formation des Ivoiriens et, surtout, s’est évertué à faire de la paix une religion. Pour lui, c’était le préalable à tout développement. Et la Côte d’Ivoire, pendant son magistère, a fait de grands bonds. Devenant une oasis et la vache à lait de nombreux ressortissants des pays de la sous-région et même du continent. Notre pays était une destination privilégiée.

Cette année, nous commémorons le trentenaire de son décès. Un vibrant hommage lui a été rendu avec l’organisation, en Côte d’Ivoire, précisément sur sa terre natale, Yamoussoukro, de la remise du prix Unesco pour la recherche de la paix qui porte son nom. Les responsables de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix organisent, en outre, une série d’activités pour retracer la vie du grand homme qu’il était. Mais pour nous, il n’y a pas beaucoup de communication autour des événements organisés. Ils doivent avoir une envergure internationale.

L’œuvre d’Houphouët-Boigny est mondiale, il ne serait pas bien de maintenir sa célébration sur le plan national. Il est vrai que les Ivoiriens doivent se l’approprier, mais il faut également l’exporter. L’esprit de Félix Houphouët-Boigny doit être entretenu et habiter chacun de ses compatriotes. C’est peut-être pour cela que le Président Ouattara a tout fait pour que le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement porté par le Premier ministre Robert Beugré Mambé se tienne le 18 octobre. Un gouvernement qui a débuté sur la foi, avec un rappel des Saintes écritures.

Ne dit-on pas qu’une chose qui commence par la foi se termine par un miracle ?

Il faut que souffle l’esprit de Félix Houphouët-Boigny sur la Côte d’Ivoire. Le Président Ouattara, imbibé de cet esprit, travaille avec acharnement au repositionnement du pays. Comme son ‘’père’’, il a réussi à faire des sauts prodigieux. La Côte d’Ivoire des grands projets structurants est de retour. La Côte d’Ivoire oasis aussi. Toutes les populations de la sous-région affluent vers la Côte d’Ivoire, pays d’hospitalité, qui arrive à se prémunir contre de nombreux fléaux, principalement le terrorisme qui ravage certains de ses voisins. Malgré l’arrogance des dirigeants de ces États, elle a construit un espace pour accueillir tous ceux qui fuient l’insécurité dans ces pays limitrophes.

L’esprit de Félix Houphouët-Boigny doit également souffler sur le Pdci-Rda. Ce parti est aujourd’hui à la croisée des chemins. Depuis le décès de Henri Konan Bédié, présenté comme l’héritier putatif, ça bouillonne là-bas. Pour nous, les militants et les cadres de cette formation politique doivent comprendre qu’il est temps que les Houphouétistes de tous les horizons se retrouvent pour relever ensemble les défis du développement. Pax et bonum ! Paix et bien !