Rentrée scolaire 2023-2024: Des parents s’apprêtent avec diverses fortunes

Il y a de l’affluence A la librairie Carrefour. Julien Monsan
Il y a de l’affluence A la librairie Carrefour. Julien Monsan
Il y a de l’affluence A la librairie Carrefour. Julien Monsan

Rentrée scolaire 2023-2024: Des parents s’apprêtent avec diverses fortunes

Le 07/09/23 à 19:40
modifié 07/09/23 à 19:40
La rentrée officielle des classes est fixée au lundi 11 septembre. Comme chaque année à la même époque, les parents s’apprêtent à affronter ce grand jour dans la quiétude. Hier, aux environs de 11h, Tanoh Sophiane Désirée, vendeuse de sacs d’école et de gourdes, installée devant la librairie, non loin de la paroisse Saint Jean de Cocody, arbore un large sourire. Parce que son commerce marche plutôt bien. Les parents d’élèves se bousculent à son stand, même s’ils se plaignent des prix des articles qui oscillent entre 7 000 et 43 000 FCfa pour les sacs d’école et 6 900 et 11 000 FCfa pour les gourdes.

« C’est toujours la même chanson. Ils se plaignent mais achètent quand même, parce qu’ils n’ont pas le choix. Ils ont besoin de ce que nous vendons pour leurs enfants. À Cocody ici, nous sentons la rentrée scolaire », dit-elle.

Franck Akechi, un parent d’élève, affiche la sérénité dans une librairie. Sachant qu’il a des enfants qui doivent aller à l’école, il dit s’être préparé depuis un mois, pour non seulement payer la scolarité, mais également acheter les livres.

Ses deux enfants inscrits à l’école française ont commencé les cours depuis le 4 septembre.

Ce parent d’élève n’a pas de problèmes avec les coûts des articles. Car selon lui, c’est un devoir pour le parent de mettre son enfant à l’école quel que soit le prix à payer.

« Les enfants n’ont pas demandé à venir au monde. Nous, les parents, devons mettre tout en œuvre, pour les prendre en charge », indique-t-il.

Affluence dans

les librairies

Du fait de l’affluence dans cette librairie à Cocody, Vabo Christophe, l’un des agents est très occupé. Mais, il croit qu’il accueillera davantage de monde quand toutes les écoles vont faire leur rentrée.

Cependant, il constate que cette année, il y a de nouvelles parutions de livres dans le domaine de la littérature ou d’ouvrages d’exercice. « Ça devient quand même de plus en plus pesant pour les parents d’élèves. Mais surtout pour nous les libraires. Parce que cela nous oblige à tout avoir, ce qui n’est pas possible », dit-il. En ajoutant avec un brin d’humour « Il faut vraiment avoir des reins solides et un fonds de caisse important pour pouvoir acheter tous les livres en même temps.

Très souvent, nous n’avons pas tout », souligne Vabo Christophe. Il a aussi expliqué que par rapport à l’année passée, il y a eu une légère augmentation sur certains articles qui étaient au programme et dans quelques rares cas, une baisse de prix. « Ce sont des prix homologués pour les livres au programme et nous les respectons. Ce qui peut créer des soucis aux parents, c’est quand ils ne viennent pas chez les libraires et vont à la librairie par terre. Ils peuvent se faire gruger », ajoute-t-il, en précisant que concernant les romans et les choses importées, chaque librairie a son prix. Mais, notre interlocuteur a souligné que sa librairie vend bien. Et elle est des fois confrontée à des ruptures de stocks.

Des ouvrages disponibles et d’autres non

Dame Adou, dans une librairie, déplore le fait que des ouvrages de certaines éditions sont disponibles mais d’autres non. Elle dénonce surtout le fait que les enseignants optent pour les éditions un peu rares, obligeant ainsi les parents à courir un peu partout pour chercher les œuvres demandées. Mère de cinq élèves, elle dit s’être également préparée pour ne pas être surprise par la rentrée scolaire.

Quant à dame Étondé Essiah, une ravissante esthéticienne, elle s’est laissé surprendre cette année par la rentrée scolaire. Elle, qui habituellement commence à faire ses courses dès la première semaine du mois d’août. « J’ai mis du temps parce que cette fois, c’est un peu difficile, les prix ont grimpé », confie-t-elle, en reconnaissant son retard.

À la librairie par terre, non loin de l’allocodrome, Adamo Amada fait également de bonnes affaires. Il reçoit des parents qui viennent avec des listes de fournitures et qui repartent satisfaits. Concernant les prix, il déclare : « Même si nous disons qu’un ouvrage coûte 10 F, certains parents trouveront toujours que c’est cher. Mais d’autres comprennent », soutient-il. En indiquant que lorsque les parents disent que les choses ne vont pas, ce n’est pas à cause des prix, mais plutôt leurs activités qui ne leur permettent pas d’avoir suffisamment de revenus. Adamo vend également des livres de la maternelle (petite et grande sections). C’est un demi-grossiste approvisionné, selon lui, par des Libanais.

Derrière le marché N’gouan Aka Mathias de Cocody, le couturier, Kouakou yao, est aussi à l’œuvre. Il est envahi par des parents. Aussi, déplore-t-il le fait que ces derniers attendent la dernière minute pour venir le voir tous au même moment. Au point que ses subalternes sont submergés, alors que les parents auraient pu anticiper sur la date de la rentrée. « Il y a eu les mois de juillet et d’août...Cela nous épuise », regrette-t-il.

Non loin du couturier, une vendeuse de vêtements scolaires de filles et de garçons, dame Asseké, connue sous le nom de « Asséké Cocody», se plaint de ce que ses habits se vendent lentement. « Actuellement, les parents disent qu’ils n’ont pas d’argent... c’est difficile », dit-elle, en reconnaissant que les prix ont vraiment augmenté. Tout est cher.

Les moyens manquent

À Adjamé, Traoré Doumbia Kamissa, une mère de famille, n’a eu les moyens financiers pour faire les courses de ses enfants. Elle se promenait donc au marché d’Adjamé à 13h30 afin de comparer les prix des différentes fournitures scolaires. Certains parents, dans la même situation, demandaient le prix des tissus de l’uniforme scolaire des filles et garçons, les comparant également avec les prix des tenues déjà cousues.

Chez Chaibou Souleymane, un vendeur de sacs d’école de seconde main et autres articles de bureau à 300m des sapeurs-pompiers, les clients n’affluent pas. Il avoue d’ailleurs : « souvent ça marche mais d’autres fois, non. Le marché est cher. Quelques parents achètent sans rien dire, d’autres se lamentent ». Notre interlocuteur vendait des articles neufs avant de se lancer dans les « broad », afin de pouvoir écouler sa marchandise. Les choses ne sont cependant toujours pas aisées. Comme pour confirmer ses propos, Yéléo Hermann, un parent d’élève qui vit avec ses neveux au nombre de 5, a dans cette commune, confié ceci : «actuellement, nous ne parlons pas d’école. Nous n’avons encore rien acheté pour nos protégés, ni fait les inscriptions».

Non loin du ministère de la Défense, Affou Coulibaly se plaint de la cherté du marché. Elle n’a, en revanche, pas l’intention d’abandonner ses enfants.

« Nous allons nous battre comme nous pouvons pour scolariser nos enfants. Nous avons déjà acheté quelques fournitures. Nous allons nous débrouiller afin de remplir notre devoir de parents », déclare-t-elle.

Collaboration

Sessegnon Julie et Kaboré Alice stagiaires

Le 07/09/23 à 19:40
modifié 07/09/23 à 19:40