CAN 2023 : l’après se prépare dès maintenant

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CAN 2023 : l’après se prépare dès maintenant

Le 17/08/23 à 16:13
modifié 17/08/23 à 16:34
L’attente a été longue, mais le suspense est enfin levé. Les infrastructures de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire seront bien prêtes à temps, grâce aux formidables efforts consentis par Abidjan. Mais le véritable défi reste à relever : trouver une raison d’être à ces édifices, pour qu’ils continuent de profiter à la population ivoirienne après la CAN.

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Organisation d’événements à dimension internationale

Avec un coût avoisinant les 500 milliards de FCFA (845 millions USD), les six stades construits ou rénovés pour l’occasion (deux stades à Abidjan, et un à Bouaké, Korhogo, San Pedro et Yamoussoukro), ainsi que les hôtels environnants, promettent d’être somptueux. Mais somptueuses, les infrastructures des JO de Rio et de Sotchi l’étaient aussi, et sont aujourd’hui dévorées par les plantes. Abidjan doit donc tenir compte de ces échecs, et commencer dès maintenant à prévoir l’après, pour que ces édifices soient non seulement rentabilisés, mais surtout valorisés.

A cette fin s’est tenu, jeudi 20 juillet 2023 à Grand-Bassam, un « séminaire de réflexion pour l’exploitation judicieuse des infrastructures sportives après la CAN ». Il en est ressorti que, puisque les stades avaient été construits à l’occasion d’une compétition internationale, la Côte d’Ivoire devait postuler à l’organisation d’autres compétitions du même ordre, de football bien sûr, mais aussi de rugby, d’athlétisme, et pourquoi pas, à terme, de Jeux Olympiques. L’organisation d’évènements culturels, comme des expositions, des forums ou des concerts est également envisagée, pour diversifier les usages et multiplier les spectateurs.

Il y a quelques années encore, l’organisation de tels événements aurait été un défi insurmontable pour la Côte d’Ivoire, que le pays semble aujourd’hui prêt à le relever. En effet, outre ces infrastructures flambant neuves, Abidjan pourra compter sur des dizaines de milliers de volontaires, formés à travailler dans le monde du sport lors de la CAN 2023. Tous ces jeunes formés à l’accueil du public, à la communication et à l’évènementiel, font eux aussi partie de l’héritage de la CAN, que la Côte d’Ivoire va valoriser.

Redynamiser le sport ivoirien

Pour réemployer ces stades, la Côte d’Ivoire ne doit toutefois pas miser uniquement sur le sport international, et doit aussi compter sur ses propres ressources. « C’est à une réflexion sur le service après-vente de la CAN que le COCAN vous invite légitimement et en toute responsabilité. Je vous exhorte à explorer la diversité des pistes : les ressources des politiques publiques aussi bien que les mesures d'incitation du secteur privé. Nos stades seront moins périssables si les matches gagnent en attractivité et l'économie du sport en puissance », avait ainsi résumé le président du COCAN, François Amichia, à l’ouverture du séminaire de Grand-Bassam.

Et pour gagner en attractivité, le sport ivoirien peut lui aussi compter sur les volontaires de la CAN, qui seront, pour la plupart, plus que disposés à travailler dans ce secteur. Ils constitueront un rouage essentiel de la politique sportive ivoirienne, conjointement au projet Agora lancé par Abidjan en 2018, qui vise à rendre accessible le sport sur l’ensemble de son territoire, via la création de 91 de complexes multisports baptisés « Agora ». Car c’est avant tout en donnant goût à la pratique du sport que l’État redonnera goût aux spectateurs. Mais pour cela, le spectacle doit bien sûr être de qualité. Les pouvoirs publics ivoiriens vont donc accorder une plus grande importance au sport, pour redynamiser les championnats nationaux, en convainquant, par exemple, les athlètes ivoiriens de rester jouer dans leur pays. Il y a une « nécessité absolue de prendre le relais après la CAN2023, avec des clubs professionnels employant des footballeurs très bien formés et payés pour un spectacle de très bonne qualité », prévient le député de la ville de Fresco, Alain Lobognon, particulièrement inquiet de voir les jeunes talents ivoiriens partir vers l’Europe, le Maghreb, et désormais l’Arabie Saoudite.

La Côte d’Ivoire dispose donc de tous les atouts nécessaires pour que la CAN 2023 devienne la première étape d’une formidable aventure sportive ; des infrastructures de qualités, du personnel qualifié, et des sportifs surentraînés. Elle n’a plus qu’à se lancer.



Le 17/08/23 à 16:13
modifié 17/08/23 à 16:34