
Les fouilles entreprises par les sapeurs-pompiers ont permis, hélas, de découvrir des corps sous les gravats. (PH J Bavane K)
Les fouilles entreprises par les sapeurs-pompiers ont permis, hélas, de découvrir des corps sous les gravats. (PH J Bavane K)
Immeuble R+6 effondré à la Palmeraie : Un bilan définitif de 17 victimes dont 9 décès
L’immeuble R+6 en construction à la Riviera Palmeraie, dans la commune de Cocody, qui s’est effondré le 30 juin 2023, a fait 9 morts et 8 blessés dont un (01) en réanimation au Chu de Treichville. Selon des sources proches du dossier, la construction de l’immeuble n’était pas autorisée par les services du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (Mclu).
Plusieurs injonctions d’arrêt des travaux
Ledit chantier a fait l’objet de nombreux contrôles par les services du Mclu, notamment la Plateforme collaborative de contrôle des constructions (Pccc) et ce, depuis 2021, suivis de multiples injonctions d’arrêt des travaux notifiées au maître d’ouvrage (propriétaire), indique le Mclu dans le communiqué produit le samedi 1er juillet.
Les notifications d’arrêt des travaux ont été remises au propriétaire de l’immeuble. Selon la note, un procès-verbal de constat d’infraction notifié le 06 septembre 2021 et un procès-verbal de poursuite des travaux notifié le 13 décembre 2021.
A la suite de la notification du procès-verbal de poursuite des travaux, les services du Mclu ont constaté un arrêt effectif des activités sur le chantier. Cependant, le 24 mai 2023, il a été observé à nouveau une reprise illégale et non-autorisée des travaux de construction de l’immeuble de quatre étages atteignant cette fois-ci le sixième étage. Une convocation a alors été notifiée sur le chantier à laquelle le maître d’ouvrage n’a pas répondu, jusqu’à ce que survienne, le vendredi 30 juin 2023, l’effondrement de l’immeuble.
Une construction de jour comme de nuit
Après avoir réceptionné la notification du procès-verbal de poursuite des travaux, qui a abouti à un arrêt effectif des activités sur le chantier, constaté par le Mclu. Mais le maître d’ouvrage avait un plan B. Selon les témoignages de certains riverains, les travaux se faisaient les nuits, les week-ends et même les jours fériés. « Comme ils savent que les contrôleurs du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme ne travaillent pas les samedis et dimanches et jours fériés, les ouvriers travaillaient pendant ce temps-là », raconte un riverain qui a décidé de garder l’anonymat.
Un autre qui a accepté de décliner son identité, Raoul Koffi, a fait savoir que souvent, c’est pendant les nuits que certains maçons travaillent. « Je les vois monter des briques et faire le crépissage des murs la nuit. Et un jour, j’ai approché l’un d’eux qui m’a expliqué qu’ils voulaient vite finir la construction », a-t-il révélé. Avant de déclarer que c’est après l’effondrement de l’immeuble qu’il a compris qu’il s’agissait réellement d’un jeu de cache-cache. Car, dit-il, c’est quand l’immeuble s’est écroulé qu’il a été informé de ce que le ministère leur avait demandé d’arrêter les travaux.
Avant la démolition d’un immeuble...
Selon Yao N’goran, chef de la brigade d’investigations et de contrôle urbain au Mclu, pour démolir une bâtisse, il y a des procédures à suivre.
Il a fait savoir qu’il faut deux missions de contrôle de construction. La première est la mission de contrôle technique. Cette mission au terme de la loi est confiée à des privés. Ce sont des bureaux de contrôle, de normalisation des risques ou des ingénieurs conseils. Ce sont eux qui disposent de la technicité pour assurer la stabilité et la solidité des bâtiments. Toute personne (maître d’ouvrage) a obligation de solliciter l’appui technique de ces bureaux de contrôle ou de normalisation des risques ou des ingénieurs conseils pour l’accompagner dans la réalisation de son projet. Le ministère de la Construction, selon Yao N’goran, ne fait pas de contrôles techniques. Il effectue plutôt un contrôle administratif qui consiste à vérifier l’existence du permis de construire, les panneaux de chantier, la présence d’un ingénieur conseil sur le chantier.
Au cours des missions de contrôle fait par les services du Mlcu, quand il est observé que le chantier ne dispose pas de permis de construire, il est demandé l’arrêt immédiat des travaux. Et il est conseillé au propriétaire de se rapprocher du guichet unique du permis de construire pour se faire établir le document.
Quand le maître d’ouvrage se plie à cette injonction et qu’il s’établit un permis de construire, il présente ledit permis au ministère de la Construction avant de poursuivre les travaux. Quand il ne se fait pas établir le permis de construire en question et qu’il continue les travaux, il lui est notifié un arrêt des travaux qui est un procès-verbal de poursuite des travaux.
Si malgré cette deuxième injonction, ce dernier poursuit les travaux, cette fois-ci, il lui est notifié une mise en demeure de démolition.
Et cette mise en demeure de démolition est mise en œuvre lorsque visiblement, le bâtiment présente un risque d’effondrement. Après cette mise en demeure, la phase suivante est la démolition de la bâtisse.
Toutefois, lorsque le bâtiment ne présente aucun risque ou lorsqu’il est suivi par un ingénieur conseil, le ministère donne une chance au maître d’ouvrage de régulariser sa situation. Pour dire que la démolition n’est pas systématique.
Se conformer aux prescriptions du code de la construction
Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné, qui s’est rendu sur le chantier le samedi 1er juillet, tout en présentant ses condoléances aux familles éplorées et un prompt rétablissement aux blessés, a saisi l’occasion pour inviter, encore une fois, les maîtres d’ouvrage (propriétaires) à faire preuve de plus de civisme et de responsabilité. Tout simplement, en faisant recours à des personnes qualifiées. En se conformant aux prescriptions du code de la construction qui impose, entre autres l’obtention préalable d’un Permis de construire, le recours obligatoire à un architecte et à des professionnels du cadre bâti, à toutes les étapes de la construction.
Concernant les causes du drame, il a laissé entendre que des recherches sont en cours. Mais, il y a déjà des pistes. Il s’agit de la technicité requise pour ce genre de bâtiment monté jusqu’à R+6. Qui, selon lui, n’a pas été respectée.
Ledit chantier a fait l’objet de nombreux contrôles par les services du Mclu, notamment la Plateforme collaborative de contrôle des constructions (Pccc) et ce, depuis 2021, suivis de multiples injonctions d’arrêt des travaux notifiées au maître d’ouvrage (propriétaire), indique le Mclu dans le communiqué produit le samedi 1er juillet.
Les notifications d’arrêt des travaux ont été remises au propriétaire de l’immeuble. Selon la note, un procès-verbal de constat d’infraction notifié le 06 septembre 2021 et un procès-verbal de poursuite des travaux notifié le 13 décembre 2021.
A la suite de la notification du procès-verbal de poursuite des travaux, les services du Mclu ont constaté un arrêt effectif des activités sur le chantier. Cependant, le 24 mai 2023, il a été observé à nouveau une reprise illégale et non-autorisée des travaux de construction de l’immeuble de quatre étages atteignant cette fois-ci le sixième étage. Une convocation a alors été notifiée sur le chantier à laquelle le maître d’ouvrage n’a pas répondu, jusqu’à ce que survienne, le vendredi 30 juin 2023, l’effondrement de l’immeuble.
Une construction de jour comme de nuit
Après avoir réceptionné la notification du procès-verbal de poursuite des travaux, qui a abouti à un arrêt effectif des activités sur le chantier, constaté par le Mclu. Mais le maître d’ouvrage avait un plan B. Selon les témoignages de certains riverains, les travaux se faisaient les nuits, les week-ends et même les jours fériés. « Comme ils savent que les contrôleurs du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme ne travaillent pas les samedis et dimanches et jours fériés, les ouvriers travaillaient pendant ce temps-là », raconte un riverain qui a décidé de garder l’anonymat.
Un autre qui a accepté de décliner son identité, Raoul Koffi, a fait savoir que souvent, c’est pendant les nuits que certains maçons travaillent. « Je les vois monter des briques et faire le crépissage des murs la nuit. Et un jour, j’ai approché l’un d’eux qui m’a expliqué qu’ils voulaient vite finir la construction », a-t-il révélé. Avant de déclarer que c’est après l’effondrement de l’immeuble qu’il a compris qu’il s’agissait réellement d’un jeu de cache-cache. Car, dit-il, c’est quand l’immeuble s’est écroulé qu’il a été informé de ce que le ministère leur avait demandé d’arrêter les travaux.
Avant la démolition d’un immeuble...
Selon Yao N’goran, chef de la brigade d’investigations et de contrôle urbain au Mclu, pour démolir une bâtisse, il y a des procédures à suivre.
Il a fait savoir qu’il faut deux missions de contrôle de construction. La première est la mission de contrôle technique. Cette mission au terme de la loi est confiée à des privés. Ce sont des bureaux de contrôle, de normalisation des risques ou des ingénieurs conseils. Ce sont eux qui disposent de la technicité pour assurer la stabilité et la solidité des bâtiments. Toute personne (maître d’ouvrage) a obligation de solliciter l’appui technique de ces bureaux de contrôle ou de normalisation des risques ou des ingénieurs conseils pour l’accompagner dans la réalisation de son projet. Le ministère de la Construction, selon Yao N’goran, ne fait pas de contrôles techniques. Il effectue plutôt un contrôle administratif qui consiste à vérifier l’existence du permis de construire, les panneaux de chantier, la présence d’un ingénieur conseil sur le chantier.
Au cours des missions de contrôle fait par les services du Mlcu, quand il est observé que le chantier ne dispose pas de permis de construire, il est demandé l’arrêt immédiat des travaux. Et il est conseillé au propriétaire de se rapprocher du guichet unique du permis de construire pour se faire établir le document.
Quand le maître d’ouvrage se plie à cette injonction et qu’il s’établit un permis de construire, il présente ledit permis au ministère de la Construction avant de poursuivre les travaux. Quand il ne se fait pas établir le permis de construire en question et qu’il continue les travaux, il lui est notifié un arrêt des travaux qui est un procès-verbal de poursuite des travaux.
Si malgré cette deuxième injonction, ce dernier poursuit les travaux, cette fois-ci, il lui est notifié une mise en demeure de démolition.
Et cette mise en demeure de démolition est mise en œuvre lorsque visiblement, le bâtiment présente un risque d’effondrement. Après cette mise en demeure, la phase suivante est la démolition de la bâtisse.
Toutefois, lorsque le bâtiment ne présente aucun risque ou lorsqu’il est suivi par un ingénieur conseil, le ministère donne une chance au maître d’ouvrage de régulariser sa situation. Pour dire que la démolition n’est pas systématique.
Se conformer aux prescriptions du code de la construction
Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné, qui s’est rendu sur le chantier le samedi 1er juillet, tout en présentant ses condoléances aux familles éplorées et un prompt rétablissement aux blessés, a saisi l’occasion pour inviter, encore une fois, les maîtres d’ouvrage (propriétaires) à faire preuve de plus de civisme et de responsabilité. Tout simplement, en faisant recours à des personnes qualifiées. En se conformant aux prescriptions du code de la construction qui impose, entre autres l’obtention préalable d’un Permis de construire, le recours obligatoire à un architecte et à des professionnels du cadre bâti, à toutes les étapes de la construction.
Concernant les causes du drame, il a laissé entendre que des recherches sont en cours. Mais, il y a déjà des pistes. Il s’agit de la technicité requise pour ce genre de bâtiment monté jusqu’à R+6. Qui, selon lui, n’a pas été respectée.