A general view of the Makola market, one of the country's largest trading centres in Accra, Ghana March 26, 2022. Picture taken March 26, 2022. REUTERS/Francis Kokoroko
A general view of the Makola market, one of the country's largest trading centres in Accra, Ghana March 26, 2022. Picture taken March 26, 2022. REUTERS/Francis Kokoroko
Rongé par l’inflation et la défiance, le Ghana s’effondre : « c’est la pire crise économique que j’aie connue »
Une délégation du FMI se trouve à Accra pour négocier avec le gouvernement un prêt de 3 milliards de dollars et le rééchelonnement de la dette.
Makola n’est plus que l’ombre de lui-même. L’effervescence qui régnait encore il y a six mois sur le grand marché d’Accra s’est éteinte. On ne joue plus des coudes dans les artères jadis saturées de passants et de marchandises. La capitale du Ghana suffoque : l’inflation a dépassé 40 % en octobre et le cedi a perdu la moitié de sa valeur face au dollar, figurant désormais au rang des monnaies les moins performantes du continent. Les prix du logement, de l’eau, de l’électricité et du gaz ont augmenté de près de 70 %, ceux des transports et du carburant de 46 % – du jamais-vu depuis vingt ans. « On ne se déplace plus que sur nos pieds, on mange à peine », résume une vendeuse de pagnes du marché.
Car la crise est profonde. La dette publique du Ghana dépasse désormais 100 % de son PIB et le service de la dette absorbe la moitié des recettes de l’Etat. Le pays, de l’aveu de son ministre des finances, Ken Ofori-Atta, se trouve « en risque élevé de surendettement », alors que les réserves de change ont fondu de 9,7 milliards de dollars fin 2021 à 6,6 milliards en septembre. Le gouvernement de Nana Akufo-Addo, qui vantait encore l’an dernier un « Ghana Beyond Aid » (le Ghana au-delà de l’aide), a donc dû ravaler sa fierté en juillet et appeler à la rescousse le Fonds monétaire international (FMI), dont il espère obtenir un prêt de 3 milliards de dollars.
Car la crise est profonde. La dette publique du Ghana dépasse désormais 100 % de son PIB et le service de la dette absorbe la moitié des recettes de l’Etat. Le pays, de l’aveu de son ministre des finances, Ken Ofori-Atta, se trouve « en risque élevé de surendettement », alors que les réserves de change ont fondu de 9,7 milliards de dollars fin 2021 à 6,6 milliards en septembre. Le gouvernement de Nana Akufo-Addo, qui vantait encore l’an dernier un « Ghana Beyond Aid » (le Ghana au-delà de l’aide), a donc dû ravaler sa fierté en juillet et appeler à la rescousse le Fonds monétaire international (FMI), dont il espère obtenir un prêt de 3 milliards de dollars.