Corruption et flux financiers illicites: Des journalistes ivoiriens veulent ouvrir l’œil sur ce qui se passe !

Ces journalistes feront partie de la plate-forme de journalistes d’investigation en gestation. (Ph: Dr)
Ces journalistes feront partie de la plate-forme de journalistes d’investigation en gestation. (Ph: Dr)
Ces journalistes feront partie de la plate-forme de journalistes d’investigation en gestation. (Ph: Dr)

Corruption et flux financiers illicites: Des journalistes ivoiriens veulent ouvrir l’œil sur ce qui se passe !

Le 07/12/22 à 14:44
modifié 07/12/22 à 14:44
Appuyé par le Giz, le ministère en charge de la Bonne gouvernance, est en train de mettre en place une plate-forme de journalistes d’investigation. Un séminaire de formation est en cours depuis le 27 novembre 2022.
Comment détecter des anomalies dans un document (bilans financiers d’une entreprise, le point des recettes fiscales d’un pays, les communiqués des conseils des ministres...) ? Comment suivre l’argent sale ? Comment repérer les fausses facturations, etc.

Les clés de ces sujets parmi tant d’autres ont été enseignées à vingt journalistes de Côte d’Ivoire dans le cadre d’un séminaire de formation organisé par le ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption en journalisme d’investigation. C’était les 1er, 2 et 3 décembre à Grand-Bassam.

Arnaud Ouédraogo, Bélélé Jérôme William, Elie Kaboré et Anderson Manféi Diédri, respectivement trois journalistes burkinabé et un Ivoirien – tous membres de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (Cenozo) – par une pédagogie dynamique fondée sur des exemples d’enquêtes précis, ont donné aux apprenants les ficelles incontournables du journalisme d’investigation.

Ce sont, entre autres le choix du sujet, les hypothèses, la justification, la récolte des informations (humaines et documentaires), la vérification de l’authenticité des informations, l’ordonnancement des idées.

Et toutes étapes doivent être menées dans la stricte recherche de la vérité. Les quatre formateurs insistent sur la rigueur dans le travail de l’investigation. Et surtout, il n’y a pas de place pour un certain laxisme qu’on rencontre très souvent dans les articles du journalisme conventionnel (reportages et compte-rendus). L’enquête, c’est la rigueur du début à la fin.

Un des formateurs expliquant le bien-fondé de la mise sur pied de la plateforme de journalistes d'investigation. (Ph: Dr)
Un des formateurs expliquant le bien-fondé de la mise sur pied de la plateforme de journalistes d'investigation. (Ph: Dr)



Pour que les choses soient suffisamment claires, les formateurs brandissent des exemples d’enquêtes menées par des réseaux de journalistes à l’échelle mondiale. Au nombre desquelles, les Panama Papers et les Pandora papers. On se souvient que les dernières avaient remué les milieux des élites politiques de nombreux pays, parmi lesquels des pays africains.

Cette enquête exploitant des fuites de près de 12 millions de documents a révélé, en octobre 2021, de nombreux cas de fraudes et d’évasion fiscale. Les noms d’entreprises offshores créées à cette fin et les identités des propriétaires ont été dévoilés.

En faisant référence aux enquêtes groupées, les formateurs veulent montrer qu’il est intéressant pour les journalistes d’investigation de travailler en réseaux. Ils peuvent ainsi s’entraider dans la recherche et l’authentification des informations.

Les vingt participants au séminaire des 1er, 2 et 3 décembre ne sont que la deuxième vague des 60 journalistes sélectionnés pour la formation qui se poursuit à Yamoussoukro avec 20 correspondants de presse.

La première vague a eu son passage, les 28, 29 et 30 novembre 2022 à Grand-Bassam.

C’est au terme des sessions de formation que le réseau des journalistes d’investigation du ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption sera mis en place. Le directeur de cabinet adjoint du ministre, Gnamien Kadjo, et le représentant de la Giz, Wiederpahn Philipp l’ont rappelé à l’ouverture officielle du séminaire, le 1er décembre.

Ces deux autorités ont surtout insisté sur l’importance de la presse dans la prévention contre la corruption et la lutte contre les infractions en la matière. D’où l’importance de les outiller pour un travail de qualité. En effet, le journalisme de mauvaise qualité « présente un danger pour la société. Et il est nuisible à la crédibilité du journaliste », soutient le représentant de la Giz, Wiederpahn Philipp.

Quant au représentant du ministre, il a saisi l’occasion pour remercier la coopération allemande à travers la Giz pour son engagement auprès du ministère en charge de la Bonne gouvernance.



Le 07/12/22 à 14:44
modifié 07/12/22 à 14:44