Nouvelle capitale administrative d’Égypte: Une ville verte, durable en plein cœur du désert

Nouvelle capitale administrative d’Égypte: Une ville verte, durable en plein cœur du désert

Le 24/05/22 à 15:47
modifié 24/05/22 à 16:35
La pression démographique qui étouffe la capitale égyptienne, le Caire, ne sera plus qu’un vieux souvenir. Un grand projet de construction d’une nouvelle agglomération est dans sa phase active, en plein désert.
Ce qui était considéré comme irréalisable, il y a cinq ans lorsque les autorités égyptiennes lançaient les premiers coups de pioche, le projet de construction d’une nouvelle ville administrative égyptienne est en train de devenir une réalité.

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Le mardi 17 mai 2022, les journalistes africains en visite en Égypte, du 15 au 26 mai 2022, n’ont pas boudé leur plaisir à contempler les premiers bâtiments administratifs, édifices religieux, la tour iconique, le palais présidentiel avec une architecture issue d’un mélange de la culture ancienne et moderne de l’Égypte.

En effet, le Président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, à son arrivée au pouvoir, a invité le peuple égyptien àfaire bloc autour de sa vision, notamment la vision àl’horizon 2030, dans laquelle est inscrite en lettres d’or un programme ambitieux et pharaonique de construction d’une nouvelle capitale administrative. L’objectif principal de ce projet, selon le Général Mohamed Abd El-Latief, le directeur de la Compagnie égyptienne de la capitale administrative et du développement urbain (ACUD, sigle en anglais) en charge de la mise en œuvre du projet de la nouvelle capitale, est de décongestionner le Caire, qui connaît une explosion démographique. En effet, avec une population actuelle d’environ 25 millions d’habitants (le pays compte environ 105 millions d’habitants et le troisième plus grand pays d’Afrique après le Nigeria et l’Éthiopie, actuellement le plus riche du continent, suivi de l’Afrique du Sud, de l’Algérie et du Maroc), la capitale égyptienne est comme la plupart des métropoles africaines surpeuplées, en proie à une désorganisation urbaine : vétusté des habitats, concentration des activités socioéconomiques, densité du trafic (des embouteillages quotidiens)...

Tous ces facteurs impactent évidemment le développement et le rayonnement de la ville. ‘’Ça fait perdre du temps et impacte l’économie’’, explique le Directeur de la Compagnie égyptienne de développement urbain, le Général Mohamed Abd El-Latief.

C’est pourquoi, dit-il, « notre président, SEM Abdel Fattah Al-Sissi a lancé ce projet de la nouvelle capitale administrative ».

...Une ville verte dans le désert

La nouvelle capitale de l’Égypte se situe au nord-est du pays, entre le Golfe et le Canal de Suez, à 70 km à l’est du Caire. Elle s’étend sur une superficie de 720 km2, en plein désert. Le choix du site n’est pas fortuit, à en croire Khaled El-Husseiny Soliman, directeur de la Coordination gouvernementale et internationale de la capitale administrative pour le développement urbain. « C’est une région économique à travers l’exploitation du canal de Suez, quatre routes circulatoires la connectent à l’ancienne capitale », explique-t-il. Ajoutant aussi que l’un des défis était de faire de cette nouvelle capi tale une ville verte, intelligente et durable, avec les commodités requises. La preuve, il est prévu 15000 m2 d’espace vert, des panneaux solaires partout avec une connexion Internet sur l’ensemble du territoire de la ville (en terme d’équipements technologiques de pointe).

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En effet, après cinq ans de travaux, les premiers bâtiments sont en finition, avec des chefs-d’œuvre architecturaux parsemant l’ensemble du paysage, représentant le meilleur de l’architecture, du mode de vie et de la pensée arabes. La nouvelle capitale s’apprête à accueillir d’ici à la fin de l’année ses premiers fonctionnaires, notamment le Premier ministre et les membres du gouvernement. Le bloc ministériel est prêt à 95% avec la primature imposante flanquée à gauche et à droite par les différents ministères.

En face de la primature, se dresse le Parlement. Le Président de la République y est attendu dans un an, le temps de bien finir les travaux du palais tout aussi imposant.

Il est également prévu l’aménagement de 50 ambassades. « Des facilités seront offertes aux pays africains pour la construction de leurs ambassades dans le bloc diplomatique. Dans cinq ans, il n’ y aura plus d’ambassades au Caire, toutes seront déployées dans le nouvelle capitale administrative. L’Afrique étant la priorité du Président Abdel Al-Sissi depuis son arrivée au pouvoir », ajoute le coordonnateur.

Outre les bâtiments administratifs, elle est tout aussi imposante, la tour iconique de sa hauteur de 400 mètres. Faisant d’elle la tour la plus grande en Afrique. Dix-neuf autres tours sont à construire dans cette nouvelle ville.

La ville nouvelle, c’est aussi les infrastructures routières.

Les autorités ne lésinent pas sur les moyens pour doter la nouvelle capitale d’équipements modernes. Les routes, les rues, bitumées et bordées, soit d’arbres ou de fleurs, affichent fière allure.

Les bâtiments des quartiers résidentiels sont sortis de terre et la ville devra accueillir, àterme, six millions d’habitants répartis en trois vagues de déploiement (2 millions d’habitants par vague). Les édifices religieux sont également en finition. Il s’agit de la plus grande mosquée (pouvant accueillir 170000 fidèles) et la deuxième grande cathédrale (7200 places) de l’Afrique.

Un système de financement innovant

Vingt-cinq milliards de dollars. C’est le coût estimatif de la réalisation de ce grand projet de la nouvelle capitale administrative. Les autorités égyptiennes ont voulu compter sur leur propre capacité de mobilisation de fonds en interne, en bannissant l’option de financements extérieurs encore moins de toucher le budget national. « ...Alors, nous avons créé une compagnie pour le développement immobilier et urbain. Le Président de la République a donné la propriété de la terre à cette compagnie qui réalise les travaux de viabilisation, les bâtiments clés en main, la vente des lots à des investisseurs, l’installation des infrastructures. Les ressources issues de ces activités de la compagnie permettent ainsi de financer la réalisation de la nouvelle capitale administrative.

C’est un système économique qui nous évite l’endettement », explique Khaled El-Husseiny Soliman, directeur de la Coordination.

Ville durable, avec des moyens de transports propres et non polluants, ville des sports et des arts avec une variété architecturale...Telles sont, entre autres, les caractéristiques de la nouvelle capitale administrative d’Égypte, respectant les normes environnementales et urbanistiques qui est en train de conquérir le désert.

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modifié 24/05/22 à 16:35