Fif: Des nominations et des interrogations

Armand Gohourou (DR)

Fif: Des nominations et des interrogations

Le 06/05/22 à 17:53
modifié 06/05/22 à 17:53
Dès sa prise de fonction à la Maison de verre, le nouveau président de la Fif a immédiatement mis en place son équipe de travail. Parmi ses choix, certains suscitent des interrogations. Notamment la nomination de Salif Bictogo, président du Stella comme patron de la Ligue de football professionnel, de Yssouf Diabaté, président du Sporting club de Gagnoa au poste de président de la Ligue amateur et celle d’Armand Gohourou, en tant que directeur exécutif de la Fif.
Si les compétences de ces trois personnalités bien connues dans le milieu du football ivoirien, ne sont pour l’instant pas remises en cause, leur nomination pose un conflit d’intérêt.
Peut-on diriger un club et en même temps être le patron de la Ligue de football professionnel, s’interrogent certains sportifs. « Au regard de ce que disent nos textes sur les fonctions de président de ligue et de président de club, il n’y a aucune incompatibilité. C’est en toute responsabilité que le président Yacine Idriss Diallo a nommé Salif Bictogo. Ce dernier va travailler avec un bureau, il ne sera pas seul. C’est pareil pour la ligue amateur. La question a été débattue en comité exécutif. Nous pensons que c’est avec beaucoup de rigueur que ces personnes vont exécuter leur tâche », a répondu Armand Gohourou, le nouveau directeur exécutif au cours du point de presse après le premier comité exécutif du président Idriss Diallo.
Mais la question ou le problème du conflit d’intérêt n’est pas un problème de droit ou textuel. Il s’agit d’une question d’ordre factuel. Donc, l’existence d’un conflit d’intérêt ne dépend pas d’un texte mais d’un constat des faits.
Les ligues de football ont pour mission d’assurer la gestion des activités du Football professionnel ou amateur, notamment organiser, gérer et règlementer ces footballs (professionnel et amateur). A supposer que le Stella ait un différend avec un autre club de ligue 1 et que le président de la ligue de football professionnel soit saisi et amené à trancher.

Dans le contexte actuel du football ivoirien qui se relève tout doucement d’une profonde crise, ce cas de figure peut semer le doute et la suspicion dans les esprits.

En France par exemple, les statuts de la ligue de football professionnel, en son article 19 sont clairs et interdisent de postuler à un poste de membre du conseil d’administration, l’organe dirigeant de la ligue, « toute personne ayant un intérêt direct ou indirect dans un club membre de la ligue de Football professionnel au moment du dépôt de sa candidature. »

S’agissant du directeur exécutif, il est, entre autres, chargé d’instruire les réclamations des clubs visant à saisir la commission de discipline et de les lui transmettre. Toute réclamation contre un club avec lequel le directeur exécutif a un intérêt direct ou indirect, sera-t-elle instruite avec diligence ?

Il y a donc pour ces présidents de clubs nommés, un choix qui urge à faire entre leur statut ou qualité de président de club et leurs nouvelles fonctions à la tête des ligues.

La gouvernance de la FIF a été tant décriée ces 3 dernières années qu’il est important que le nouveau président élu et son équipe s’inscrivent dans une nouvelle façon de gouverner.

Le 06/05/22 à 17:53
modifié 06/05/22 à 17:53