Sahara occidental : Madrid coincé entre Rabat et Alger

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. (Ph: Dr)
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. (Ph: Dr)
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. (Ph: Dr)

Sahara occidental : Madrid coincé entre Rabat et Alger

Le 31/03/22 à 18:23
modifié 31/03/22 à 18:23
Le gouvernement espagnol pourra-t-il tenir encore longtemps face à la pression exercée par les autorités algériennes suite au virage du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à propos du Sahara occidental ?

L’Algérie a menacé ce 31 mars 2022, de réviser ses accords avec l’Espagne parce que ce pays ibérique a changé sa position sur son ex-colonie le 18 mars 2022, se prononçant - pour la première fois publiquement - en faveur de la proposition marocaine d'autonomie du Sahara occidental, alors qu'elle avait toujours prôné la neutralité. Remettant en cause une attitude d’équilibriste qu’il adopte depuis les années 1970.

Dès l’annonce de la nouvelle, c'est Chakib Gaïd, secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, cité par Rfi, qui a, lors d'un déplacement en Italie, annoncé que son pays allait « réviser les accords signés avec l'Espagne » sans plus de précisions. Ce responsable dément les affirmations de Madrid et affirme que les Espagnols n'ont pas mis Alger au courant de leur décision : « Nous sommes très étonnés de ce changement incompréhensible. »

C’est certainement en conséquence de cette levée de bouclier du gouvernement algérien que la rencontre prévue ce vendredi 1er avril 2022, à Rabat entre le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, et son homologue marocain, Nasser Bourita, a été annulée.

La rencontre se tiendra en marge de la visite officielle au Maroc, « à une date très prochaine », du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, comme indiqué par des sources diplomatiques citées par Rfi.

Le dernier changement de position significatif dans ce dossier avait été celui des États-Unis en 2020, lorsque l’ancien locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, avait reconnu la souveraineté du Royaume chérifien sur le Sahara occidental.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a confirmé ce positionnement des Américains dans cette affaire au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain le mardi 29 mars 2022, à Rabat. L’administration Biden endosse donc le soutien américain au Maroc.


Le 31/03/22 à 18:23
modifié 31/03/22 à 18:23