Série fiction « Vaillante » de l’Unicef : L'actrice Mouna Loueké dans le rôle d'Adi se dévoile

Une scène du film
Une scène du film
Une scène du film

Série fiction « Vaillante » de l’Unicef : L'actrice Mouna Loueké dans le rôle d'Adi se dévoile

Le 14/01/22 à 10:25
modifié 14/01/22 à 10:25
Dans la série fiction intitulée « Vaillante », deux héroïnes se retrouvent au cœur d’un combat. Celui de la lutte contre le mariage des enfants. Adi, une jeune fille qui étudie les sciences politiques se retrouve enceinte. Saly, sa fille reprend le combat de sa mère et mène le combat d’une vie en tenant un blog.

L'actrice Mouna Loueké
L'actrice Mouna Loueké



Celle qui a interprété Adi dans la série « Vaillante » est une jeune ivoirienne nommée Mouna Loueké.

Âgée de 20 ans, elle est en 3ème année de sciences politiques. Elle réside aux Etats-Unis d’Amérique. Nous l’avons rencontrée lors de son passage à Abidjan en ce début d’année 2022. La jeune actrice a partagé sa passion du cinéma avec nous, le temps de nous raconter son parcours. Elle raconte qu’elle s'est beaucoup investie dans les premiers contacts avec certains membres du groupe. A travers cette série, elle a trouvé sa vocation. « Cette série m’a montré que c’est ce que je voulais faire », a-t-elle affirmé.

« Vaillante » est un film qui avait toute sa place dans un univers où se posent les questions de mariage forcé, la protection des droits des jeunes filles et surtout leur scolarisation.

Ce film réalisé dans les meilleures conditions professionnelles en Afrique du Sud transporte le spectateur dans une représentation fictive. La qualité du tournage, le choix de l’environnement, des acteurs, la musique sont autant d’éléments qui confèrent à cette production tout son charme. Le décor ainsi planté, l’histoire qui se raconte permet ainsi de porter plus loin la voix de toutes ces personnes qui souffrent d’une telle situation.

L'actrice Mouna Loueké
L'actrice Mouna Loueké



C’est d’ailleurs l’espoir que l’actrice Mouna Loueké nourrit. Ce film, raconte-t-elle, tient toute sa promesse en mettant en lumière les victimes du mariage des enfants, dans le but de dénoncer la mauvaise pratique, d’interpeller les parents et la société, de sensibiliser et surtout de protéger les enfants.

Pour avoir visionné les trois épisodes de cette série, nous avons particulièrement apprécié ce film qui prend à revers cette pratique répandue dans le monde. Cette nouvelle mini-série fictive de l'Unicef, diffusée pour la première fois sur YouTube le 29 novembre, vient ainsi attirer l'attention sur le mariage des enfants, un problème qui touche 650 millions de filles dans le monde. A la vérité, ce film tire bien partie de la technique qui consiste à raconter une histoire et d’y ajouter une dimension fictive et rassurante. Ce film fait donc usage du storytelling dans la lutte contre le mariage des enfants.

Quand on demande à Mouna Loueké comment elle a découvert la thématique du film pour la première fois, sa réponse est sans ambages. « Ce n’est pas la première fois que j’entendais parler de ce phénomène que ce soit sur l’excision et le mariage forcé. Ce n’était pas quelque chose d’inconnu pour moi. Avec Maman, on parlait de ces choses après avoir regardé des films. J’en parlais également avec mes professeurs. J’ai eu beaucoup d’échanges sur la question », affirme-t-elle.

Faire du cinéma n’a pas toujours été mon rêve

Pour Mouna, faire du cinéma n’a toujours pas été son rêve. Elle raconte que sa passion est née avec le contact d’amis à l’internat en Suisse qui aimait faire de petit film. Elle va prendre des cours de théâtre. « Quand je me suis retrouvée à l’université pour mes cours de sciences politiques j’ai croisé une amie qui aimaient faire de mini-film pour m’amuser. C’est en première année d’université que ma passion s’est concrétisée », confesse la jeune actrice. C’est ainsi qu’elle s’est aperçue que c’est ce qu’elle voulait. « J’ai pris beaucoup de cours dans le domaine des arts. J’allais souvent à New York pour le faire. Au fur à mesure et en rapport avec ma passion j’ai commencé à chercher des agents. C’est comme cela que j’ai fait la connaissance de Belinda qui est en Afrique du Sud et qui m’a conduit à ce projet », nous a-t-elle révélé. Et de préciser qu’elle n’avait jamais vu auparavant Belinda, tout cela s’est passé sur le Web.

L'affiche du film
L'affiche du film



Le projet et le rôle d’Adi

C’est en octobre 2020 que Belinda parle du projet « Vaillante » à Mouna. « Elle m’a dit qu’elle a une amie qui vivait à Port Elisabeth en Afrique du Sud. Et que cette dernière travaillait sur un projet avec l’Unicef », confie l’actrice. L’agente lui dit qu’elle a pensé à l’Ivoirienne puisqu’on avait besoin d’une actrice qui parle français. C’est ainsi que quelques scènes seront envoyées à Mouna. « C’est mon petit frère qui m’a donné la réplique. J’ai filmé et fait parvenir en Afrique du Sud », raconte-t-elle. Par la suite, elle a indiqué qu’elle n’a plus eu de nouvelle du projet d’octobre 2020 en mars 2021. Le découragement s’installe. Au moment où notre jeune actrice se dit qu’elle n’a pas eu le rôle, elle est recontactée. « J’ai été contactée et ils m’ont rassuré qu’il me voulait et que la production allait démarrer », affirme heureuse Mouna. A l’en croire, à travers ce film, l’Unicef a réussi à créer une série qui « fera vraiment réfléchir les gens par deux fois sur la question du mariage des enfants ».

L’ampleur du phénomène

La maitrise du rôle qu’elle incarne dans « Vaillante » s’explique sans doute par sa passion, sa volonté de se former et de toujours apprendre. Elle raconte que le fait que le phénomène ne lui était pas inconnu l’a énormément aidé. Et surtout voyant que ce n’était pas propre à l’Afrique. « Que ce soit en Inde, en Afrique ou aux Etats Unis d’Amérique. Où on marie de force des enfants de 11,12 et 13 ans. C’est plus un problème de culture », fait-elle remarquer.

Poursuivant, elle soutient que souvent les gens ne se rendent pas compte de l’ampleur du phénomène et pensent même que c’est quelque chose de déplacé. « Alors que cela est persistant. Même aux Etats Unis des millions de jeunes filles sont marié avant l’âge de 15 ans », dénonce l’actrice.

Le tournage, une école et un apprentissage

« C’est un tournage formidable », s’exclame Mouna Loueké. Sur la scène du tournage, elle découvre qu’elle était la seule à parler français. « J’étais la seule actrice qui parlait français. J’ai découvert qu’être actrice n’est pas juste de donner la réplique. Il y a tellement de chose qui se passent derrière un film, le son, la décoration, les habits, le maquillage. Créer un univers fictif n’a rien de facile. J’ai appris beaucoup en matière de patience. Me réveiller à 3 heures du matin pour travailler. L’équipe était tellement formidable qu’on ne ressentait pas le travail.

L'affiche du film
L'affiche du film



Cependant, l’artiste affirme qu’elle ressentait de l’empathie et de la compassion quand elle se mettait dans la peau des personnages. Et d’ajouter : « ... J’ai beaucoup appris sur ce tournage. »

Pour la suite de sa carrière, Mouna a souhaité beaucoup plus de projet cinématographique. Aux jeunes filles elle dira d’être attentive à ces séries qui sont faites pour elles et pour qu’elles se sentent vues...

S’agissant des parents, elle affirme qu’ils se retrouvent à faire cela parce qu’ils n’ont pas d’autres moyens comme le père d’Adi dans la série qui avait tellement de dette. A la limite ce dernier a cédé sa fille. « Ce n’est pas parce que les parents sont méchants. C’est souvent la situation qui oblige. Ce film montre aussi que c’est l’éducation qui va changer ce phénomène de mariage des filles adolescentes », affirme-t-elle.

A noter que la diffusion de « Vaillante » sur Canal+ est prévue pour février et mars 2022.



Le 14/01/22 à 10:25
modifié 14/01/22 à 10:25