Violences faites aux femmes...: L’Ong CPDEFM présente les résultats d’une enquête réalisée dans six communes d’Abidjan

Ramatoulaye Traoré, directrice exécutive et Sylvia Apata, membre du Comité exétif
Ramatoulaye Traoré, directrice exécutive et Sylvia Apata, membre du Comité exétif
Ramatoulaye Traoré, directrice exécutive et Sylvia Apata, membre du Comité exétif

Violences faites aux femmes...: L’Ong CPDEFM présente les résultats d’une enquête réalisée dans six communes d’Abidjan

Le 10/12/21 à 19:53
modifié 10/12/21 à 20:14
C’est un bilan sombre d’une enquête dans les communes d’Abobo, d’Anyama, d’Attécoubé, de Koumassi, de Treichville et de Yopougon qu’a présenté, ce vendredi 10 décembre 2021, l’Organisation des citoyennes pour la promotion et défense des droits des enfants, femmes et minorités (Cpdefm). Ces résultats de l’enquête sur les Violences faites aux femmes et aux filles (Vff) sont en lien avec la Covid-19. La présentation a eu lieu au siège de Psi sise aux II Plateaux, 7ème tranche.

Il ressort des résultats de cette enquête, réalisée du 15 août 2020 au 14 septembre 2020, que le phénomène des Vff plus précisément l’excision, le mariage forcé, le viol, la pédo-criminalité et le féminicide (crime qui consiste à tuer une femme), est observé à un nombre conséquent dans les communes citées plus haut.

Une copie de l'enuête remise au representant du Pnud
Une copie de l'enuête remise au representant du Pnud



La présente enquête a eu pour cible, les jeunes, les adultes et les personnes du troisième âge. « Ce sont 5556 personnes dont 3414 femmes et 2142 hommes qui ont été interrogées dans ces six (6) Communes », a indiqué la Directrice exécutive de Cpdefm, Ramatoulaye Traoré. Les personnes interrogées témoignent de plus de 2000 cas de Vff observés ces deux dernières années (2019 et 2020).

L’objectif de cette enquête, dira-t-elle, est entre autres de quantifié le taux de victimes de Vff, évaluer les violences que subissent les femmes en période de confinement et de quotidienneté Covid-19. Les objectifs qui ont suscité la réalisation de cette enquête, sont entre autres, de quantifier les taux de victimes de Vff, d’évaluer les violences que subissent les femmes et les filles en période de confinement et de quotidienneté Covid-19 ; interpeller l’opinion nationale et internationale sur les violences faites aux femmes et aux filles à Abidjan ; contribuer à la prise de conscience des populations vis-à-vis des conséquences de ces violences ; susciter des actions concrètes de l’Etat en vue de leur réduction voire éradication.

C'est Sylvia Apata, membre du comité exécutif, Juriste-Consultante, Enseignante vacataire de Droit International, Consultante en droits des femmes qui a présenté les résultats de l'enquête

Dans les six (6) Communes plus de 2000 cas de Vff ont été observés durant ces deux dernières années (2019 et 2020). L’enquête révèle que les enfants particulièrement les filles sont plus exposées aux violences que les femmes. Il faut noter que le mariage forcé est la violence la plus répandue de toutes les Vff documentées. 1290 cas de mariages d’enfants filles âgées de moins de 18 ans ont été enregistrés avec un pic en période de confinement environ 430 cas signalés.

Présentation des résultats de l'enquête
Présentation des résultats de l'enquête



L’enquête révèle, également, que les communes d’Anyama, Treichville et Attécoubé sont celles où il est constaté les taux les plus élevés de cas de Vff soit respectivement 1322, 776 et 749 cas. L’étude note que le viol commis sur des femmes apparaît comme la violence la plus courante après les mariages forcés. Ce sont 1 121 cas enregistrés (2019-2020).

Les féminicides sont par ailleurs une réalité à Abidjan. Cette enquête réalisée auprès des populations abidjanaises révèle que 416 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou partenaire intime au cours de ces deux dernières années. La Commune d’Abobo est la zone où il est enregistré le plus grand nombre de cas (125). De cette enquête, il ressort que la période de confinement/restriction due à la Covid-19 a eu un impact sur les Vff principalement les violences sexuelles où un pic a été observé durant cette période (environ 30% de cas signalés).

Face à ce sombre constat dans le District d’Abidjan, l’Organisation des Ccpdefm a formulé les recommandations afin d’éradiquer les mariages forcés, viols, excision, pédocriminalité et féminicides.

A l’endroit du Gouvernement Ivoirien notamment du MFFE :

  • Quantifier et chiffrer toutes les violences que subissent les femmes et les filles par la réalisation d’une enquête nationale sur toute l’étendue du territoire ;
  • L’adoption d’une Loi spécifique permettant de réprimer l’ensemble des violences faites aux femmes et aux filles y compris les féminicides conformément à la Recommandation N°30b du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard de la femme à l’issue du quatrième examen périodique de la Côte d’Ivoire ;
  • Le renforcement de capacités de tous les acteurs/actrices intervenant dans la prise en charge notamment les Officiers de Police Judiciaire (policiers et gendarmes) sur les questions de genre et de violences faites aux femmes ;
  • La gratuité du certificat médical pour les victimes et survivantes de VFF en situation de précarité;
  • La contribution à la prise de conscience des populations sur les conséquences néfastes des violences dans la vie des victimes (femmes et enfants) et la libération de leur parole par l’organisation de campagnes de sensibilisation de masse et de proximité sur toute l’étendue du territoire nationale.
  • La mise à disposition de centres fonctionnels d’hébergement et de transit des survivantes et victimes de Violences Basées sur le Genre ;
  • L’inclusion des psychologues dans la prise en charge psychosociale des victimes ;
  • Mise en place d’un Fond spécial pour la reconstruction et réinsertion socio-économique des victimes et survivantes de VFF ;
  • Appuyer techniquement et financièrement les ONG spécialisées dans la lutte contre les VBG en Côte d’Ivoire.
A l’endroit des Organisations Non Gouvernementales (ONG) :
  • Réaliser des Plaidoyers nationaux et internationaux pour l’amélioration de la condition féminine en Côte d’Ivoire par la mise en place d’un mécanisme fonctionnel de prise en charge holistique des VFF incluant le volet juridique et judiciaire, psychosociale et économique ;
  • Mener des actions de sensibilisation de masse et de proximité sur toute l’étendue du territoire national ;
  • Documenter les violences faites aux femmes et aux filles en Côte d’Ivoire.
A l’endroit des Organisations Internationales :
  • Appuyer techniquement et financièrement les ONG de lutte contre les VFF en Côte d’Ivoire ;
  • Appuyer techniquement et financièrement les féministes et activistes Vbg.


Le 10/12/21 à 19:53
modifié 10/12/21 à 20:14