Art contemporain/« Nyansapo, le silence est d’or » : Voyage au coeur d'une parodie humaine dans les cités de Plâtre, d’Albâtre et celle des Cardinals

L'artiste plasticien, Sess Essoh LouiSimone Guirandou Gallery, à Abidjan-Cocody. (Ph: Salif D. CHEICKNA)
L'artiste plasticien, Sess Essoh LouiSimone Guirandou Gallery, à Abidjan-Cocody. (Ph: Salif D. CHEICKNA)
L'artiste plasticien, Sess Essoh LouiSimone Guirandou Gallery, à Abidjan-Cocody. (Ph: Salif D. CHEICKNA)

Art contemporain/« Nyansapo, le silence est d’or » : Voyage au coeur d'une parodie humaine dans les cités de Plâtre, d’Albâtre et celle des Cardinals

Le 19/11/21 à 08:37
modifié 19/11/21 à 08:37
L’exposition « Nyansapo,

Une vue de l'exposition-Nyansapo, le silence est d’or (Ph: Salif D. CHEICKNA)
Une vue de l'exposition-Nyansapo, le silence est d’or (Ph: Salif D. CHEICKNA)

le silence est d’or » à LouiSimone Guirandou Gallery, à Abidjan-Cocody, mérite à plus d’un titre d’être visitée et revisitée. Ouverte le 23 septembre 2021, elle fermera ses portes le 20 novembre 2021.

« Cardinals council 1 » (2021), une pièce de 230X240 cm façonnée à l’acrylique, au pastel et feuilles d’or sur Kraft marouflé sur toile et « Nuits blanches... Je ne saurai ne pas regarder en arrière » (2021), pastel, acrylique et feuille d’or sur papier, 21X29 cm. A côté des toiles, l’on est frappé par une installation composée de journaux quotidiens. A un moment dans l’histoire imaginaire qu’il raconte, il confie qu’il y avait un besoin pour les journaux quotidiens de cracher du feu. D’où l’importance de cette installation dans la scénographie de « Nyansapo, le silence est d’or ».
A cette exposition, le visiteur doit s’attendre dans les séquences et épisodes à une histoire passionnante que déroule l’artiste plasticien, Sess Essoh à travers ses créations. « Nyansapo, le silence est d’or » explique-t-il, constitue le moment où il raconte cette histoire d’une société imaginaire. « Je voulais que cela soit quelque chose de prémonitoire. C’est en fait la vision du futur que j’essaie de mettre en exergue », précise l’artiste. Sur les cimaises, le public découvre un jeu de construction qui met en évidence les cités de Plâtre, de l’Albâtre et les Cardinals. Il montre à la fois des choses désordonnées dans la cité ainsi qu’un soupçon d’ordre qui naît avec la présence des Cardinals, les maitres. A la lecture de cette exposition, l’on est véritablement face à une société qui n’est pas loin de la nôtre.
Dans sa démarche, Sess Essoh amène le spectateur à douter de ses acquis et à pourfendre ses certitudes. C’est d’ailleurs, le but ultime de son œuvre où il invite le spectateur à voyager dans cette grande parodie humaine. Qui fonde à la fois sa démarche et l’essentiel de ses créations à travers la cité de Plâtre, habitée par des gens ordinaires. Celle d’Albâtre qui abrite les nobles et les utopistes et la cité des Cardinals, les maitres de l’horloge. « Je me dis qu’à un moment dans cette histoire, la cacophonie va dominer sur tout. Et cette société va se retrouver tellement engluée dans le désordre que le silence va devenir quelque chose de précieux. Sa quête va donc s’imposer avant de passer à une autre étape », explique l’artiste. Et si ce monde que vous décrivez n’était pas aussi imaginaire que vous le prétendez et révèle plutôt nos réalités ? A cette question, Sess Essoh estime qu’il y a un besoin de dépersonnaliser l’histoire. Et veux rester dans le cadre strict de l’art.
Pour réussie cela, il s’arrange à ce que dans l’exposition des séquences, les épisodes de l’histoire imaginaire coïncident avec des moments de la vie réelle. Et ce, pour permettre une autre compréhension de l’histoire racontée. Et que cette compréhension ne soit pas actionnée par lui mais qu’elle soit évidente à la lecture du visiteur qui voyage à travers ses créations.
Diplômé de l’atelier d’art mural de l’Ecole nationale des Beaux-arts d’Abidjan, Sess Essoh se distingue par son habileté au maniement des mots et sa passion de la musique et de l’histoire qui transparaissent dans ses créations. Il vit et travaille à Abidjan.
Le 19/11/21 à 08:37
modifié 19/11/21 à 08:37