Monsieur Venance Kacou, ex PDG des Editions Ceda, a tiré sa révérence ce 24 juin 2021.
Le monde de l'édition en deuil: L’hommage de Venance Konan à Venance Kacou
- Allo, Monsieur Venance Kacou ?
- Non, moi c’est Venance Konan
- Ah, excusez-moi...
Combien de fois n’ai-je pas vécu ce quiproquo ? Combien de fois lui aussi de son côté n’avait pas été pris pour moi ? Combien de fois ne nous avait-on pas confondus, Venance Kacou et moi ? Il était mon aîné et était déjà l’un des monstres sacrés de l’édition en Côte d’Ivoire, lorsque je débutais dans le journalisme. Et lorsque je commençai à être un peu connu, l’on me confondit souvent avec lui en raison de notre ... quasi-homonymie; ce qui n’était pas fait pour me déplaire. Et cela renforça sans doute notre amitié lorsque nous nous connûmes. Il m’appelait « Homo » et moi je l’appelais « grand frère ». Il dirigeait les éditions CEDA et lorsque mon premier roman « Les prisonniers de la haine » sortit chez son concurrent NEI, il m’appela tout furieux : « Homo, que m’as-tu fait là ? Comment peux-tu être mon homo et aller publier chez mon concurrent ? » Et je lui expliquai que c’est bien chez lui que j’avais déposé mon manuscrit, et que trois mois plus tard, une dame à qui je demandais des nouvelles de mon œuvre me répondit que je pouvais aller ailleurs si j’étais pressé. Et c’est ce que j’avais fait. Je lui apportai les preuves de ce que je disais, à savoir le récépissé de dépôt de mon manuscrit chez lui et la personne qui m’avait reçu et mal parlé comme on dit. Je peux vous assurer que cette personne en prit pour son grade. Elle m’en voulut longtemps pour avoir raconté l’histoire à son patron. Plus tard, les éditions CEDA et NEI fusionnèrent et Venance Kacou en devint le président du conseil d’administration avant de prendre sa retraite. Nous étions ensemble un jour à Dakar, à l’occasion d’un salon du livre, lorsqu’il se fit voler son téléphone en pleine rue. Le voleur nous aborda tranquillement, fit remarquer à mon « Homo » qu’il avait une belle paire de chaussures et dit, en se baissant comme pour l’essuyer : « Mais quelle est cette tache dessus ? » Venance Kacou se baissa instinctivement pour l’empêcher de toucher sa chaussure et l’homme s’en alla... avec le téléphone que Venance Kacou avait imprudemment gardé dans sa poche supérieure. Lorsqu’il s’en rendit compte, son voleur était loin. Mon « Homo » fut d’humeur massacrante tout le reste de la journée.
- Ah, excusez-moi...
Combien de fois n’ai-je pas vécu ce quiproquo ? Combien de fois lui aussi de son côté n’avait pas été pris pour moi ? Combien de fois ne nous avait-on pas confondus, Venance Kacou et moi ? Il était mon aîné et était déjà l’un des monstres sacrés de l’édition en Côte d’Ivoire, lorsque je débutais dans le journalisme. Et lorsque je commençai à être un peu connu, l’on me confondit souvent avec lui en raison de notre ... quasi-homonymie; ce qui n’était pas fait pour me déplaire. Et cela renforça sans doute notre amitié lorsque nous nous connûmes. Il m’appelait « Homo » et moi je l’appelais « grand frère ». Il dirigeait les éditions CEDA et lorsque mon premier roman « Les prisonniers de la haine » sortit chez son concurrent NEI, il m’appela tout furieux : « Homo, que m’as-tu fait là ? Comment peux-tu être mon homo et aller publier chez mon concurrent ? » Et je lui expliquai que c’est bien chez lui que j’avais déposé mon manuscrit, et que trois mois plus tard, une dame à qui je demandais des nouvelles de mon œuvre me répondit que je pouvais aller ailleurs si j’étais pressé. Et c’est ce que j’avais fait. Je lui apportai les preuves de ce que je disais, à savoir le récépissé de dépôt de mon manuscrit chez lui et la personne qui m’avait reçu et mal parlé comme on dit. Je peux vous assurer que cette personne en prit pour son grade. Elle m’en voulut longtemps pour avoir raconté l’histoire à son patron. Plus tard, les éditions CEDA et NEI fusionnèrent et Venance Kacou en devint le président du conseil d’administration avant de prendre sa retraite. Nous étions ensemble un jour à Dakar, à l’occasion d’un salon du livre, lorsqu’il se fit voler son téléphone en pleine rue. Le voleur nous aborda tranquillement, fit remarquer à mon « Homo » qu’il avait une belle paire de chaussures et dit, en se baissant comme pour l’essuyer : « Mais quelle est cette tache dessus ? » Venance Kacou se baissa instinctivement pour l’empêcher de toucher sa chaussure et l’homme s’en alla... avec le téléphone que Venance Kacou avait imprudemment gardé dans sa poche supérieure. Lorsqu’il s’en rendit compte, son voleur était loin. Mon « Homo » fut d’humeur massacrante tout le reste de la journée.
Madame Isabelle Kassy Fofana a longtemps travaillé avec lui avant de nous rejoindre à Fraternité Matin. Elle le considérait comme un père. Elle prit conseil auprès de lui, lorsque je lui proposai de diriger le pôle édition de Fraternité Matin. Elle le consultait régulièrement, et c’est elle qui m’a annoncé hier la nouvelle du départ de mon « Homo » vers l’orient éternel. « Homo », qu’as-tu fait là ?
Venance Konan, pas Kacou