Secteur sanitaire privé : L’Acpci dénonce la prolifération des cliniques illégales

Dr Boguifo Joseph, Pca de l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (Acpci). (Photo : DR)
Dr Boguifo Joseph, Pca de l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (Acpci). (Photo : DR)
Dr Boguifo Joseph, Pca de l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (Acpci). (Photo : DR)

Secteur sanitaire privé : L’Acpci dénonce la prolifération des cliniques illégales

Le 25/05/21 à 19:32
modifié 25/05/21 à 19:56
Le secteur sanitaire est confronté à deux défis majeurs : une concurrence déloyale et une prolifération de structures illégales.

Selon Dr Boguifo Joseph, président du conseil d’administration (Pca) de l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (Acpci), qui a fait cette déclaration, le 19 mai, au cours d’une conférence de presse au siège de la Fédération des petites et moyennes entreprises (Fipme), 70% des structures sanitaires du secteur sont illégales.

S’exprimant sur “La problématique du secteur privé de la santé”, le Pca a dressé un tableau sombre des structures sanitaires du pays; depuis près de 30 ans. « Il ressort d’une étude que nous avons fait faire par l’Union européenne que sur les 2036 établissements sanitaires qui ont été soumis à cette étude, plus de 51% de ces structures sont lucratives contre 70% d'illégales. Cette situation est due, entre autres, au fait que l’Etat ne délivre plus d’autorisation, depuis 2008. Dans le secteur, exercent des non médecins et non professionnels de santé, même des filles de salle ont ouvert des cliniques », a-t-il déploré. Et d’insister: « Il faut qu’on s’asseye et qu’on repense notre système de santé, sinon on va le détruire », soulignant, cependant, que le pays dispose du secteur privé de santé le plus performant d’Afrique de l’Ouest.

Selon lui, malgré les plaintes récurrentes des populations ces derniers temps, du fait des tarifs élevés, la qualité d’accueil, les décès dans les établissements sanitaires, les structures de santé privées font des sacrifices pour accompagner l’Etat. Il a averti que les coûts des prestations effectuées dans les cliniques privées devraient connaître une augmentation en 2022.

Il a rappelé que des discussions engagées avec le gouvernement avaient décidé de l’instauration de nouveaux tarifs; respectivement en 1998, 2009 et 2018: mais pour diverses raisons (coup d’Etat de 1999, crises militaro-politiques ou instabilités politiques de 2002 à 2010 et récemment pandémie de Covid-19 qui a engendré l’augmentation du prix des consommables et d’équipements médicaux), cette mesure n'a pu être appliquée.

Saisissant cette occasion, il a suggéré aux gouvernants la création d’une autorité du secteur privé de la santé ; la mise en place d’un cadre de collaboration tripartite (ministère de la Santé, les sociétés de gestion de portefeuille maladie et le secteur privé sanitaire) pour la régulation des relations, la création d’un cadre formel entre le département en charge de la santé et le secteur sanitaire privé.


Le 25/05/21 à 19:32
modifié 25/05/21 à 19:56