Lutte contre le blanchiment de capitaux: Des enquêteurs et procureurs de la Cedeao se forment aux enquêtes financières

Les participants à l’atelier se sont prêtés à une photo de famille au terme de la cérémonie d’ouverture. (DR)
Les participants à l’atelier se sont prêtés à une photo de famille au terme de la cérémonie d’ouverture. (DR)
Les participants à l’atelier se sont prêtés à une photo de famille au terme de la cérémonie d’ouverture. (DR)

Lutte contre le blanchiment de capitaux: Des enquêteurs et procureurs de la Cedeao se forment aux enquêtes financières

Le 22/03/21 à 18:39
modifié 22/03/21 à 18:39
Un atelier régional se tient du 22 au 26 mars, à l’hôtel Radisson Blu, en zone aéoroportuaire, à l’initiative du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (Giaba).
Quarante-cinq enquêteurs et procureurs spécialisés dans les enquêtes et poursuite des affaires de crimes économiques et financiers, prennent part, du 22 au 26 mars, à l’hôtel Radisson Blu, en zone aéroportuaire, à Port-Bouët, à un atelier de formation, sur les enquêtes financières.

Organisé par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (Giaba), en partenariat avec l’Agence allemande de coopération au développement (Giz), cet atelier a pour but de renforcer les capacités des participants, particulièrement, sur les affaires de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, ainsi que le traçage et le recouvrement des produits du crime et des actifs volés.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Diomandé Vagondo. Il a profité de l’occasion pour exprimer sa reconnaissance aux organisateurs pour cette initiative, qui, espère-t-il, contribuera à combattre efficacement, ce fléau dans la sous-région ouest-africaine.

« La question du blanchiment d’argent est une préoccupation majeure, pour le gouvernement ivoirien. Elle se trouve au cœur de l’action du ministère dont j’ai en ce moment la charge », a-t-il souligné. Et pour cause, dira-t-il, le blanchiment des capitaux affecte considérablement, l’économie, en réduisant les recettes fiscales, et donc, l’investissement public. Et partant, la croissance.

« L’Argent sale, issus de ces flux illégaux alimente les trafics de toutes sortes. L’argent sale menace notre sécurité. Il contribue à financer le terrorisme et à complexifier les circuits d’achat d’armes, et de plusieurs produits qui mettent à mal la sécurité de nos populations », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Nous devons donc nous mobiliser et déployer une grande énergie, pour réduire les effets de tous les acteurs du blanchiment de capitaux dans notre sous-région. C’est un devoir commun. Et il y va du développement de la sécurité dans notre sous-région ».

Les participants sont issus des 15 Etats de la Cedeao. (DR)
Les participants sont issus des 15 Etats de la Cedeao. (DR)



Il a aussi indiqué que cet atelier, tout en renforçant leurs capacités permettra aux participants, d’explorer de nouvelles pistes, de nouvelles méthodes pour plus d’efficacité.

Dans le même sens, Idrissa Touré, Président de la Cellule nationale de traitement des informations financières de la Côte d’Ivoire (Centif-Ci), correspondant national du Giaba a souligné que cette formation permettra aux principaux acteurs nationaux impliqués dans la lutte contre la délinquance financière, de mesurer effectivement, l’importance et l’impact de leurs missions sur la nécessité de relever le défi majeur de l’efficacité du dispositif de lutte.

« C’est en multipliant ces initiatives que l’on parviendra à relever les défis posés par les faibles taux d’enquêtes, de poursuites, de condamnations et de confiscations des avoirs résultant de la commission des infractions liées aux activités criminelles transnationales organisées, perpétrées dans notre sous-région », a-t-il affirmé.

Il a également noté que les progrès techniques réalisés dans le domaine du commerce électronique, la diversification mondiale des marchés financiers et les nouveaux produits financiers fournissent des occasions de plus, de recycler les produits des activités criminelles et de dissimuler le parcours de l’argent provenant de ces activités. « A cet égard, les autorités d’enquêtes et de poursuites pénales doivent être suffisamment outillées pour traiter avec beaucoup plus d’efficacité, les dossiers dont elles sont saisies. »

Pour sa part, Kimelabalou Aba, Directeur général du Giaba a indiqué que malgré le nombre élevé d’activités criminelles transnationales organisées, les rapports d’évaluation ont révélé un faible taux d’enquêtes, de poursuites, de condamnations et de confiscations des actifs obtenus par la commission desdites infractions. « Ces défis nous interpellent et l’actualité nous recommande d’agir avec célérité dans une dynamique de coordination en matière de lutte contre les divers fléaux », a-t-il insisté.



Le 22/03/21 à 18:39
modifié 22/03/21 à 18:39