Sergio Tommasini (Président directeur général d’Airone): «Les zones Franches permettent une plus grande compétitivité des entreprises»

Sergio Tommasini, Président directeur général d’Airone. (DR)
Sergio Tommasini, Président directeur général d’Airone. (DR)
Sergio Tommasini, Président directeur général d’Airone. (DR)

Sergio Tommasini (Président directeur général d’Airone): «Les zones Franches permettent une plus grande compétitivité des entreprises»

Le 11/02/21 à 18:45
modifié 11/02/21 à 18:45
Que représente l'industrie des produits halieutiques dans l’économie ivoirienne ?

Cette industrie constitue un secteur d’autant vital pour l'économie ivoirienne qu'elle représente, à elle seule, près de soixante-dix milliards de francs Cfa (70.000.000.000 F CFA) sur les quatre cent soixante milliards de francs CFA (460.000. 000.000 FCFA) des recettes d'exportation de la Côte d'Ivoire vers l'Union européenne ; soit environ 15% des recettes totales d'exportation. En outre, l’industrie thonière accorde, sans aucun doute, la plus grande place à la promotion du genre dans le domaine de la création d’emplois, par le recrutement annuel de plus de 3 000 employés dont 70% de femmes. Pour cette raison et pour préserver l’importance du secteur, le Régime franc a été institué par la loi n ° 2005-556 du 02 décembre 2005, dans le cadre du Régime d’entreprise franche de transformation des produits halieutiques de Côte d’Ivoire. Nous pouvons et devons certainement nous améliorer. Pour ce faire, nous avons besoin d’un dialogue constructif continu avec le gouvernement.

Concernant la loi instituant le Régime d’entreprise franche de transformation des produits halieutiques, au cours d’un récent atelier, les acteurs du secteur ont été appelés à élaborer un nouveau cadre juridique et institutionnel. Quels sont les changements intervenus dans la loi relative aux entreprises franches ?

Nous faisons en sorte que les changements souhaités et proposés par le gouvernement soient efficaces et efficients. Nous analysons, à cet effet, le projet de loi que le gouvernement a envoyé aux entreprises concernées, notamment celles opérant dans le secteur de la transformation du thon. Généralement, les Zones franches représentent un moteur important pour le développement économique des régions défavorisées d'un territoire. Elles permettent, grâce à des politiques d'exonération fiscale, une plus grande compétitivité des entreprises et une amélioration générale de la qualité de vie de la communauté qui y réside. En ce qui nous concerne, la politique d'exonération fiscale favorise une plus grande compétitivité sur le marché européen ; Airone étant la première entreprise italienne à capitaux entièrement privés présente en Côte d'Ivoire.

Que faut-il faire pour avoir une zone franche efficace ?

Personnellement, je vois trois éléments essentiels : accroître le commerce international, réduire le chômage et accélérer le développement économique. Dans le détail, Airone a la possibilité d'exporter l'essentiel de sa production vers l'Europe. Par ailleurs, nous avons accompagné plus de 1000 personnes depuis 1994 (le facteur emploi est fondamental) et apportons une contribution économique importante à toutes les industries connexes. Je pense au récent partenariat signé avec la coopérative Socopaa pour la valorisation du thon pêché à la canne et à celui avec la société Intercoean pour la commercialisation de la miette de thon sur le marché ivoirien à un prix abordable comparable à celui des sardines. Cela est possible car Airone favorise les partenariats de la chaîne d'approvisionnement : absence de spéculation sur la chaîne d'approvisionnement et équilibre des rendements et des marges commerciales pour que le consommateur final en profite également.

A quel point est-il important pour votre entreprise d'être présente dans la zone franche pendant de nombreuses années ?

Je dirais que c’est fondamental. Sans cette politique gouvernementale tournée vers l'avenir, il ne serait pas possible pour Airone de continuer à investir en Côte d'Ivoire. L’Etat, à travers le ministre des Ressources halieutique, doit préserver ce modèle de travail, consolider la coopération avec les entreprises et établir une relation de réciprocité basée sur les investissements futurs, l'emploi et la création de nouvelles opportunités économiques.

A quoi doit-on s’attendre avec le nouveau projet de loi ?

Je n'entrerai pas dans les détails législatifs qui seront discutés dans les forums appropriés surtout avec le gouvernement mais je pense que l'objectif principal doit être de protéger et préserver les intérêts des entreprises opérant dans le secteur de la transformation du thon, rationaliser et promouvoir les opérations administratives afin d'améliorer l'exportation des produits. Ce n'est certainement pas un objectif de rechercher de nouvelles formes de contributions fiscales. Le principe de la zone franche est la politique d'exonération fiscale et les résultats obtenus par les entreprises qui y opèrent depuis de nombreuses années sont évidents. Pour Airone, en plus du facteur emploi et de l'activité sociale qui est promue d'année en année, plus de 20 milliards de FCFA ont été investis au fil des ans dans la technologie, la formation, les infrastructures et l'amélioration de la chaîne de production.


Le 11/02/21 à 18:45
modifié 11/02/21 à 18:45