Réveillon de la Saint-Sylvestre: Ambiance morose à Daoukro

À l'image de la devanture clairsemée de ce supermarché, les populations ne se sont pas bousculées, pour préparer ou faire la fête.
À l'image de la devanture clairsemée de ce supermarché, les populations ne se sont pas bousculées, pour préparer ou faire la fête.
À l'image de la devanture clairsemée de ce supermarché, les populations ne se sont pas bousculées, pour préparer ou faire la fête.

Réveillon de la Saint-Sylvestre: Ambiance morose à Daoukro

Le 03/01/21 à 18:18
modifié 03/01/21 à 18:18
Daoukro, la capitale de la région de l'Iffou n'a pas connu une folle ambiance, pendant le réveillon de la Saint-Sylvestre, comme l'année dernière. En effet, l'on a cru qu'après les événements douloureux qui ont secoué la ville, les populations allaient s'éclater pour oublier cette année 2020 noire, pour elles. Ce ne fut pas le cas, car l'ambiance a été morose. Il y a eu certes des scènes de joie, mais avec une grande réserve. C'est que les populations sont encore traumatisées par ce qui s'est passé et force est de reconnaître que la sérénité n'est pas encore de mise dans la ville. La méfiance existant toujours, personne ne voulait prendre le risque d'organiser une cérémonie populaire et grandiose, au risque qu'elle dégénère et se transforme en conflit. C'est pourquoi le traditionnel feux d'artifice à la place Henri Konan Bédié n'a pas eu lieu. Aussi, la ville n'a-t-elle pas été illuminée comme à l'accoutumée. Un des organisateurs, sous le couvert de l'anonymat, nous a dit qu'aucun risque n'a voulu être pris en ce qui concerne les feux d'artifice, pour ne pas que ce rassemblement soit source de conflit. Si Daoukro n'a pas été illuminée, Daoukro n'a pas non plus connu une effervescence en ce qui concerne l'ambiance. D'abord au niveau de l'affluence pour les achats, les commerces et magasins étaient clairsemés. Le quartier commerce où se trouve les 3 grands supermarchés de la ville étaient désespérément vide jusqu'à la veille du 01 janvier. Ce qui ne fut pas le cas dans le passé où pendant toute la semaine des fêtes de fin d'année, les populations prenaient d'assaut les commerces. Au grand dam d'Ali Kéita, gérant de l'un de ces supermarchés : "Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Est-ce la crise, ou le refus de vouloir faire la fête ? En tout cas, l'affluence est loin d'être la même comme par le passé. La preuve, nous n'avons pratiquement pas exposé de jouets ou gadgets relatifs aux fêtes devant notre magasin. Alors que l'an passé par exemple, la devanture du magasin étaient bondée de marchandises et de clients, pendant toute une semaine". C'est donc le 31 décembre, que les commerces et marchés ont bougé un peu, car les populations sont juste venues s'octroyer le nécessaire. Dans cette grisaille, seuls les transporteurs et les vendeurs de poulets se sont frottés les mains. Les vendeurs de poulets qui, même le jour de la fête, liquidaient leur volaille à des prix exorbitants. " En tout cas, ça a marché pour nous, car tout le monde sait que fête rime avec poulet. Donc les populations étaient dans l'obligation de s'en procurer. Les prix ont grimpé parce que les crises que Daoukro a connues ont perturbé le développement de la volaille, il y avait donc un manque", se justifie, sourire aux lèvres, Arouna Koné, vendeur de poulets. Ky François, le secrétaire général de la Mutuelle générale des chauffeurs de l'Iffou (Mugeci) soulignera qu'après une longue traversée du désert, les transporteurs ont pu tirer profit de leur travail : "En raison de la Covid-19 et des conflits intercommunautaires, sans omettre le respect de la désobéissance civile, qui a provoqué le blocage de toutes les voies d'accès à Daoukro, les transporteurs de la localité n'ont pratiquement pas travaillé. Cette période de fêtes a été une bouffée d'oxygène parce que les populations avaient envie de voyager. Et cela nous a été profitable surtout pendant ce réveillon de la Saint- Sylvestre". La fête elle-même s'est passée sobrement et en général en famille. Après les prières dans les différents lieux de cultes, les populations ont préféré se terrer chez elles, pour mieux passer la nouvelle année. Conséquence, les maquis, bars, restaurants et autres lieux de distraction n'ont pas fait le plein. Il faut signaler qu'aucun incident majeur n'a été signalé. Les forces de l'ordre veillaient au grain, à travers des patrouilles dans toutes les artères de la ville.
Le 03/01/21 à 18:18
modifié 03/01/21 à 18:18