Lutte contre le coronavirus/Youssouf Fadiga (directeur général de la Bni): « Comment nous soutenons les Pme »

Youssouf Fadiga, directeur général de la Bni (DR)
Youssouf Fadiga, directeur général de la Bni (DR)
Youssouf Fadiga, directeur général de la Bni (DR)

Lutte contre le coronavirus/Youssouf Fadiga (directeur général de la Bni): « Comment nous soutenons les Pme »

Le 10/06/20 à 20:15
modifié 10/06/20 à 20:15
La Bni, c’est la banque de l’État. Comment prend-elle en charge les petites et moyennes entreprises (Pme) ?

Je tiens tout d’abord à préciser que la Banque nationale d’investissement (Bni) est une société anonyme à participation financière publique, évoluant sur le marché ivoirien depuis plus de 60 ans ; avec un champ d’activités couvrant tant les besoins de la clientèle des particuliers, des professionnels, que ceux des entreprises et institutions. La Bni accompagne par ailleurs, l’État de Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de sa politique de développement.

Afin d’adresser de façon plus efficace et de cibler de manière plus fine les besoins de la clientèle entreprise, la Bni a entrepris une segmentation de son portefeuille, sur la base du chiffre d’affaires avec la mise en place de trois principaux segments pour cette catégorie de clients : les professionnels (ce sont les artisans, commerçants, très petites entreprises. etc.) les Pme et les grandes entreprises.

Nous allons ouvrir un centre d’affaire dédié aux entreprises dans les toutes prochaines semaines afin de permettre une prise en charge plus optimale de ce segment important pour notre économie.

Consciente du fait qu’une nation forte repose sur une économie forte, orchestrée par des secteurs d’activés rayonnants, la Bni met un point d’honneur à accompagner l’ensemble des entreprises, véritables moteurs de la création d’emplois et de richesses. A ce titre, la banque vient de créer un pôle immobilier entièrement dédié à l’accompagnement et au suivi de la clientèle de ce secteur clé pour notre économie. Il s’agit aussi par cette action, d’accompagner l’État dans la mise en œuvre de la politique du logement dans notre pays.

Quelles sont les mesures que vous avez prises en réponse à la crise de la Covid-19 ?

En réponse au déclenchement de la crise sanitaire, et conformément aux dispositions nationales, la Banque a mis en place une série de mesures en lien avec sa stratégie de Plan de continuité des activités « Pca ». Ces dernières s’articulent autour des axes suivants : social, institutionnel, économique et sanitaire.

En effet, en vue de préserver tant la santé de la clientèle que du personnel, nous avons instauré dans le cadre de l’application des mesures barrières, des quotas de présence en agence, avec respect de la distanciation à l’intérieur et à l’extérieur des agences, sans oublier l’aménagement d’un dispositif de lavage des mains et la mise à disposition de gels hydroalcooliques, ou encore, l’installation de bâches et chaises à l’entrée des agences, afin d’améliorer le confort de nos clients.

Avec l’évolution de la pandémie et conformément aux dispositions du Gouvernement, nous veillons également au strict respect du port obligatoire du masque. En tant que Banque citoyenne pleinement engagée dans la mise en œuvre de la politique de développement des pouvoirs publics, il nous est apparu nécessaire d’apporter notre soutien à l’État à travers une contribution à la lutte contre la propagation de la Covid-19.

Sur le plan économique, la banque a mis en place un dispositif spécial pour accompagner sa clientèle en difficulté du fait de la situation sanitaire accessible depuis son site internet.

Ce dispositif embarque l’ensemble des mesures d’assouplissement éditées par la Bceao et traduite entre autres, par le report des échéances de prêts pour entreprises et particuliers, des réductions de frais sur certaines transactions et opérations. Il porte également une oreille attentive afin d’apporter des solutions spécifiques aux différentes préoccupations des clients à travers le centre de relations clients de la banque.

En outre, afin de réduire les déplacements des clients en agences, la banque privilégie le recours aux produits, services et dispositifs de banque à distance avec ses applications digitales Bnionline, B.Free, ainsi qu’à travers les Gab/Dab pour les retraits avec ou sans cartes.

Comment décririez-vous la situation des Pme ivoiriennes à la sortie de la crise de la Covid-19 ?

A l’évidence, les Pme ivoiriennes tout comme celles d’ailleurs, payent un lourd tribut du fait de cette crise sanitaire.

En effet le ralentissement, voire la cessation brutale d’activités pour beaucoup d’entre elles, a entrainé de lourdes pertes et/ou manque à gagner. Cela se matérialise pour certaines structures, en particulier celles intervenant dans les secteurs d’activités directement touchés par la pandémie, par des tensions de trésorerie avec pour conséquence des défauts de paiement, des cas de faillites ou de réduction des effectifs.

En dénote pour illustration, le secteur informel dans sa globalité, les secteurs de la restauration ou du transport, dont l’impossibilité d’un exercice d’activités au jour le jour, a causé des préjudices indéniables.

C’est en cela que nous saluons l’action du gouvernement, à travers les mesures visant à structurer les fonds de soutien Covid-19 logés à la Bni, qui apparaissent aujourd’hui tant comme un mécanisme permettant de freiner les effets désastreux de la pandémie sur les facteurs économiques, que comme le levier d’une relance multisectorielle certaine.

Par ailleurs, Il faudra que les Pme tissent des liens plus étroits avec les partenaires financiers en vue d’explorer des mécanismes innovants d’accompagnement pour leur permettre d’être plus résilientes.

Comment vous inscrivez-vous dans le plan général de relance ? Quelles sont les mesures concrètes mises à la disposition des Pme pour accélérer la reprise de leurs activités ?

S’agissant du plan général de relance, nous exhortons l’ensemble de la clientèle et les entreprises d’une manière générale, qu’elles soient du secteur informel, une Pme ou une grande entreprise, à solliciter le concours des trois (3) fonds mis en place par l’État à leur intention, sous la vision éclairée du Président de la République et la haute direction du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Je voudrais donc saisir cette occasion pour les remercier de cette action et surtout de la confiance placée en la banque, en y associant le ministre de l’Économie et des Finances et tous les membres du gouvernement dont les contributions respectives nous permettent d’aller de l’avant dans la lutte contre cette pandémie.

Par ailleurs, notre institution au regard de la situation, a développé des offres dédiées, permettant d’apporter des réponses adéquates et précises aux problématiques des clients. Aujourd’hui, au-delà des reports d’échéances accordées, les Pme ayant des factures non échues pourront bénéficier d’une offre d’affacturage entièrement digitalisée et offerte non seulement aux clients de la Bni, mais aussi à toutes les Pme de Côte d’Ivoire.

De même, notre institution a déployé une large gamme de produits digitaux, permettant aux clients d’interagir avec la banque même à distance.

En tout état de cause, nos équipes se tiennent à la disposition de la clientèle pour examiner toutes les préoccupations des entreprises, afin d’y apporter les solutions les plus adaptées.

Nous souhaitons inviter nos clients à ne pas hésiter, et à surtout nous faire part de leurs difficultés, afin que nous construisions, ensemble, la relance avec sérénité et confiance.

Interview réalisée par

Amédée Assi

L’affacturage est une opération ou technique de gestion financière

L'affacturage est une opération ou technique de gestion financière : un établissement de crédit spécialisé (l’affactureur ou, en anglais, factor) ou une société de gestion de portefeuille prend en charge le recouvrement de créances d’une entreprise dans le cadre d’un contrat. L’affacturage recouvre trois prestations qui peuvent être toutes souscrites ou non par l’entreprise :

• Le recouvrement des créances clients : l’affactureur gère pour le compte de son client l’enregistrement des factures, la relance des débiteurs en cas de retard de paiement, assure les encaissements et le service contentieux en cas de non-paiement. Il s’agit d’un service de cession de créances.

• Le financement de la trésorerie : l’affactureur avance le montant des créances dès leur présentation par le client. Il s’agit donc d’un crédit à très brève échéance, correspondant au délai de paiement accordé au débiteur. Il n’y a pas de cession de créances et il revient au client de relancer le débiteur en cas de retard de paiement. Si le client ne parvient pas à obtenir le paiement de la facture à temps, il devra rembourser à l’affactureur l’avance de trésorerie. Le montant avancé est celui de la créance (ou moins suivant les contrats et/ou en fonction de la connaissance qu’a l’affactureur des débiteurs), après déduction de frais de gestion (fixes et/ou variables).

• L’assurance crédit : en délégation du contrat.

(Source Wikipedia)


Le 10/06/20 à 20:15
modifié 10/06/20 à 20:15